NA-NA-NAAAA-NA !
Mardi 11 mai
2010
Ah ! Ah! Ah! Je
vous ai bien eu, là ! Parce que
je n’ai aucunement l’intention
de vous parler hockey, ou si
peu… Oui, le téléphone a sonné
lundi soir… Na-na-naaaa-na !
Y’avait un homme heureux au bout
du fil…
Bon, en fait, je
veux vous entretenir de la
jeunesse actuelle. La vision
habituelle de la population en
général face à « la jeunesse »,
telle que véhiculée souvent dans
les médias ou les grands lieux
de discussion existentiels,
c’est qu’ils sont paresseux,
blasés, dépolitisés, scotchés à
leurs ordis, ne faisant pas
d’exercice, n’ayant pas de
connaissances générales, pas
capable d’aligner deux mots
complets un en arrière de
l’autre, du moins dans les
courriels, etc.
Ben moi, je n’ai
pas l’impression de vivre sur la
même planète que celle des gens
qui pensent ça. Je vais sûrement
paraître un peu têteuse ou bien
passer pour une vieille qui veut
rester « dans le vent », mais
moi, je trouve que la jeunesse
d’aujourd’hui est belle.
Belle,
courageuse, allumée et souvent
passionnée.
Oui, il y en a
des tatas, comme dans toute
génération en fait. Et ces
tatas-là, ce sont des parents
qui les ont élevés. Alors, hein
?
Moi, ce que je
vois, c’est des jeunes, comme
Clo (on sait ben, elle va encore
parler de sa fille) qui
aujourd’hui enseigne et tente de
transmettre à ses élèves sa
passion d’apprendre qu’elle a
toujours eue plus jeune. Je me
rappelle son regard illuminé
quand elle revenait de l’école
et qu’elle me racontait ce
qu’elle avait appris et les
liens qu’elle faisait de ces
nouvelles connaissances avec le
monde qui l’entourait.
Je vois aussi ces
jeunes musiciens qui ont
participé, en fin de semaine
dernière, au Festival de musique
classique du Bas-Richelieu. Pour
en arriver à la qualité
époustouflante d’interprétation
qu’ils ont su donner, ça leur a
pris des heures de travail et
d’abnégation, et ce, tous les
jours.
Je vois les
athlètes olympiques qui en ont
fait autant de leur côté, et ce,
pour grappiller les quelques
secondes nécessaires pour monter
sur le podium.
Je vois des
enfants tenter l’expérience
d’écrire un livre dans le cadre
du Regroupement littéraire
jeunesse de Saint-Ours, qui
interpelle tous les élèves
habitant le territoire de la MRC.
Je vois ces
jeunes qui participent et
remportent différents concours :
Expo-science, Chapeau les
filles, etc.
Avez-vous visité
le site
www.lameilleurejob.ca ? Ce
concours qui permettra à un
jeune adulte de gagner un
salaire de 40 000 $ pour faire
la promotion de la région en
deux mois ? Il y a là quelques
petits bijoux de vidéos, qui ont
été créés dans un temps très
court.
Il y a aussi la
pratique de différentes
activités sportives telles le
soccer ou le hockey.
Ouin, je sais que
ce sont souvent les parents qui
font les sacrifices (argent et
taxi) mais les jeunes – en tout
cas ceux qui ne font pas office
de relent de fantasme de leurs
parents – doivent travailler
fort eux aussi s’ils rêvent de
poursuivre une carrière dans le
domaine. Marc-André Fleury et
François Beauchemin ne se sont
pas rendus où ils sont
aujourd’hui en disant « Yo man »
!
Tiens ! Pendant
que je vous écris, Clo vient
tout juste, par MSN, de me
proposer d’aller voir
l’ex-chanteur de Pink Floyd
Roger Water (the Wall) avec elle
! Et ça, même pas pour me
bummer le prix du billet,
mais bien parce qu’elle aimerait
ça voir ce spectacle-là avec
moi, sa vieille mère des années
70… Ouiiii, j’aimerais ça !
Ahhh shit, les
billets sont tous vendus, à
Montréal comme à Ottawa, qu’elle
vient de constater. Changement
de programme, on va plutôt aller
voir l’exposition de Miles Davis
à Montréal.
De retour dans
mon texte… Dans-mon-temps (ouch…),
on n’était pas trop sollicité.
Ma mère faisait son épicerie par
téléphone, l’épicier venait
livrer. Morale de cette
histoire : pas de tentation pour
nous les enfants.
Mais plus tard,
quand j’amenais Clo à
l’épicerie, c’était une bataille
carabinée pour passer à la
caisse où étaient étalés
bonbons, chocolats et autres
gogosses pouvant attirer les
enfants.
Vous me direz :
vous n’aviez qu’à dire « non ».
D’accord avec vous, mais il y a
un hic : quand tu as à dire
« non »
cinquante-mille-douze-fois-par-jour,
la
cinquante-mille-treizième-fois,
t’es à moitié morte et tu finis,
des fois, par dire « oui ».
Les enfants
d’aujourd’hui sont bombardés de
tous côtés par la publicité. Non
seulement pour des objets de
consommation, mais par toutes
sortes de choix que nous
n’avions pas à faire à l’époque,
que ce soit pour les métiers ou
l’information en général.
Les jeunes des
familles éclatées doivent en
plus négocier et faire leur
place dans l’affection que leur
portent non seulement leurs
parents naturels, mais aussi
celle des nouveaux-venus et de
trois ou quatre grands-mères
dont ils ont hérité du même
coup.
Même au hockey,
tiens, c’est plus compliqué
qu’avant. Il y a combien
d’équipes, aujourd’hui ?
Dans-mon-temps (re-ouch…) il n’y
en avait que six, on connaissait
tous les joueurs et leurs noms
se prononçaient facilement.
Même pour ça, les
jeunes font face à un défi plus
grand ! Y a pas à dire, la vie
est donc dure.
Aimons-les et ça
va peut-être aller mieux. |