Gérants de
terrasse
Mardi 18 mai 2010
- Ouin. Le banc a
été mal géré ce soir…
- Ça ne patine
pas pantoute !
- La dureté du
mental n’est pas là.
- La défense a
été déficiente.
- Pis y ont mis
Price à la place de Halak.
- Ouinnn mais ça,
c’t’une bonne idée, il ne faut
pas qu’il perde son mental pour
le reste des séries…
- Sont-ils trop
fatigués ? Ils ont peut-être
perdu le momentum parce qu’ils
ont attendu deux jours
supplémentaires avant de jouer à
nouveau ?
- WOH-BEC, c’est
pas fini-tant-que-ce
n’est-pas-fini, mes vous-autres,
là !
Dimanche soir,
party de hockey… sur la
terrasse.
Sur la terrasse ?
Ouaip,
il faisait beau et chaud à Mtl,
dimanche soir dernier, lors du
premier match Canadien/Flyers.
Réunion familiale
et amicale de fans du Canadien
pour regarder et encourager les
Glorieux, c’est évident, mais
aussi pour le plaisir de se
retrouver et de faire nos
gérants d’estrades, qu’on soit
connaisseur ou non.
La grande messe
pouvait commencer et comme il
faisait tellement beau, la télé
avait été installée dans la
fenêtre pour que nous puissions
rester dehors sur la terrasse, à
manger des hamburgers et des
hot-dogs cuits sur le BBQ.
Les paris
allaient bon train. Quelqu’un a
parié 6-1 pour les Flyers, il
n’était pas loin du compte,
finalement. Il ferait mieux de
se taire lors du prochain match,
le snoro…
Mais c’était
incroyable ! D’habitude, le
hockey, ça s’écoute à
l’intérieur parce qu’il fait
froid dehors. Là, on n’en
revenait pas de cette atmosphère
bizarre, où sur la plupart des
balcons, les gens, avec une télé
ou un ordi, suivaient la
Sainte-Flanelle en se faisant
chauffer par les derniers rayons
du soleil.
À voir sa
réaction, le voisin sur son
ordi, lui, avait une ou deux
secondes de retard sur nous.
Dans ma gang, il
y avait de fervents amateurs du
CH, dont notre hôte et notre
hôtesse, qui portaient fièrement
leurs chandails du Canadien et
leurs casquettes. Sur la porte
d’entrée et sur l’automobile
familiale, une affiche « arrêt »
transformée en « Halak ». Vous
l’avez sûrement vue en quelque
part, cette affiche elle est en
passe de devenir un classique de
2010.
Nous sommes donc
en territoire partisan
montréalais. Et c’est la
première fois que j’écoute le
hockey sur une terrasse.
Toute la journée,
dans les rues de Montréal, on
pouvait sentir la fièvre du
hockey, que ce soit grâce aux
innombrables drapeaux accrochés
aux automobiles ou aux balcons,
ou encore par le biais des
conversations glanées ici et là.
Même pour les
quelques rares personnes, dont
moi-même, qui ne peuvent pas
être qualifiées de fans finis,
cette fièvre nous ramène
collectivement à la fierté
nationale et au désir de
s’évader des discours non moins
fanatiques – et surtout beaucoup
moins sympathiques – du
Cardinal Ouellet sur
l’avortement.
Bref, l’ambiance,
au début du moins, ne nous
faisait pas défaut.
On ne parlera pas
de la fin de la partie, ok? Je
ne sais pas pourquoi, mais
l’atmosphère a un peu changé
plus la partie avançait. Une
douche froide, disait-on à la
télé un peu plus tard.
Mais bon, ce fut
quand même un plaisir inusité de
pouvoir faire nos gérants
d’estrade en T-shirt et en
gougounes !
- Finalement, ça
a fini combien, 6 à 0, hein ?
- En plein ça mon
cher.
- Une petite
dégelée, parce qu’il faisait
trop chaud probablement... |