Sorel, le Centre
de l’univers !
Mardi 22 juin
2010
Chaque fois que
j’en ai l’occasion – et elles
sont nombreuses – je fais
remarquer à mon montréalais de
beau-frère que telle ou telle
personnalité connue est
originaire de la région de
Sorel-Tracy. À un point tel que
c’en est devenu un running
gag entre nous.
On parle de
Marc-André Fleury ou François
Beauchemin, de Dominic
Champagne, de Dominic Arpin ou
Éric Salvail, de Pierre Roy,
voire de Dorimène Desjardins ?
- Oui, oui, je le
sais, ils viennent de Saaarel !
me répond-il invariablement
quand il voit mes yeux rigoler.
- Que veux-tu,
Sorel, c’est le Centre de
l’univers !
J’aime bien
utiliser cette expression pour
lui répondre.
Et mon beauf
n’est finalement pas loin de me
donner raison. Chaque fois que
je lui parlais de ma région, cet
hiver, il me regardait d’un air
taquin, pensant que j’exagérais
peut-être un peu. Un tout p’tit
peu.
Mais là, ça fait
deux fois qu’il vient se
promener dans le Centre de
l’univers, et, ma foi, il
commence à comprendre un peu mon
amour pour ma région.
Dimanche dernier,
avec sa copine, le beauf a
participé aux Îles à la rame
pour la première fois de sa vie.
Et il a été
conquis. Non seulement par la
beauté du paysage, ça, on s’y
attend, mais par la qualité de
l’organisation qui dirige
l’événement de main de maître
depuis neuf ans.
- Je suis
vraiment impressionné, m’a-t-il
dit à plusieurs reprises.
- Ces gens qui
ont organisé cette randonnée
devraient être nommés pour
diriger la construction du CHUM
ou celle de l’échangeur Turcot !
Ça changerait de nos politiciens
et organisateurs montréalais.
Et s’ils se présentent en
politique, je vais contribuer à
leur financement…. A-t-il
rajouté sérieusement.
Avouez que c’est
assez dithyrambique comme
réaction, non ? (Et assez
ironique, pour la locale que je
suis…)
Plus tard, dans
la journée, on discutait du
marché immobilier et quand il a
su le prix moyen des maisons,
là, il a commencé à capoter
littéralement.
-
T’es pas sérieuse, une maison
unifamiliale pour ce prix-là ?
T’exagères, la belle-sœur !
-
Non, viens voir, je vais t’en
montrer des belles maisons pour
moins de 200 000 $.
-
Ben
j’ai mon voyage. À Montréal,
trouver une maison ordinaire en
bas de 300 000 $, c’est comme
chercher une aiguille dans une
botte de foin… Pis en plus, on
est pogné avec le trafic. Même
quand tu penses être dans le bon
sens du trafic, tu te retrouves
dans un embouteillage à
n’importe quelle heure de la
journée. C’est rendu un
véritable enfer.
-
Le
trafic, ici ? Ça dure 17
secondes et quart. Pis encore…
-
N’empêche, vous êtes tout de
même dans le 450 … me
taquine-t-il pour essayer de se
donner contenance.
-
Ris
du 450 si tu veux - et tant que
tu veux – pis reste pogné dans
ton trafic avec ton rêve de
petite maison à 650 000 $ située
pas loin du boulevard Décarie ou
ben, tiens, dans un condo de
400 000 $ construit directement
en-dessous du pont
Jacques-Cartier. Tu vivrais
peut-être au centre de la vie
montréalaise, mais jamais, au
grand jamais, au Centre de
l’univers.
Ouin. Ben je
pense, là, que je l’ai fait
réfléchir…
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