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           Par Hélène Goulet

CHRONIQUE : DE QUOI J'ME MÊLE !
Par Hélène Goulet
 

Je ne suis pas coupable

Mardi 25 mai 2010

Récemment, je vous parlais de-notre-belle-jeunesse allumée et de la confiance que j’éprouve envers leur avenir. Parlons maintenant de MA génération, celle des Baby boomers, ces jeunes vieux maudits boomers gâtés pourris et envahissants.  Mais si vous pensez me voir casser du sucre sur le dos des boomers, ça va être raté votre affaire !

C’est vrai que je suis chanceuse d’être de cette génération qui a connu les années « peace and love », qui a vécu la révolution féministe, l’émergence du nationalisme québécois, l’amélioration du système d’éducation, et qui a été fan de Jimi Hendrix, Jim Morrison et Janis Joplin de leur vivant.

Chanceuse, oui, comme une personne qui serait née dans une famille de classe moyenne, qui n’aurait pas d’handicap physique ou mental et à qui la vie sourirait. Pas plus, pas moins. Est-ce qu’on doit en vouloir à ces gens ? 

La semaine dernière, j’écoutais l’album Love – trame sonore du spectacle du Cirque du Soleil concocté par le metteur en scène québécois d’origine soreloise Dominic Champagne – autour de la musique des Beatles. J’ai en effet senti là la fierté d’appartenir à cette génération, n’en déplaise à personne. C’est même à ce moment que j’ai décidé de vous en glisser un mot.

Clo trouve que j’ai vécu une belle époque. Elle a bien raison. Je revendique mon appartenance à pleins poumons. La chance, le timing de l’histoire, ouais, c’est ce que nous avons vécu.

Pas de ma faute si nos mères ont fait des bébés en grand nombre après la Seconde Guerre mondiale. Et le nombre, c’est la force, malheureusement. Et je refuse de me sentir coupable. Doit-on être coupable d’être né entre 1945 et 1965 ? À l’occasion, j’ai de la compassion pour des difficultés vécues par les générations suivantes, mais je ne peux pas être coupable.

C’est vrai que les X, Y ou Z (peu importe la lettre de l’alphabet), étant moins nombreux, ils n’ont pu imposer leurs idées ou leurs idéaux comme nous avons pu le faire.

C’est aussi vrai que la société de consommation s’est accentuée durant notre passage sur terre, un peu à cause du nombre, encore une fois. Mais c’est aussi vrai que les premiers mouvements écologiques ou de simplicité volontaire (les fameuses communes) ont été initiés par des gens de ma génération.

Oui, on a été aussi chanceux de vivre cette époque d’explosion et de changements sociaux. Mais tout n’a pas toujours été rose sous le ciel des boomers. Certains ont eu une vie dorée, d’autres un peu ou même pas mal moins rose. Que l’on pense aux femmes de l’époque, j’en ai vu des vertes et des pas mûres. Au début des années 60, une femme n’avait pas le droit d’avoir son propre compte de banque… Et on ne parle pas de grossesses non désirées, des contraintes sociales plus sévères concernant les homosexuels, les personnes handicapées et autres groupes minoritaires.

J’étais gauchère et même ça, c’était mal vu.

Dans les années 60-70, on nous promettait la société des loisirs : nous serions plus riches que nos parents et débarrassés du travail… Woooohhhhh-bec, j’en ai travaillé une shot, au contraire. Ce fut plutôt une génération workaholique. Aujourd’hui, les jeunes sont plus futés, ils établissent leurs conditions et leurs limites auprès d’un éventuel employeur avant d’accepter un travail. À cela je leur dis bravo d’ailleurs !

Certains avantages accolés aux boomers ne sont pas non plus universels : Liberté 55 ? Connais pas. Et je ne suis pas la seule.

Mais voilà, je suis heureuse et c’est tout ce qui compte. Je vous souhaite la même chose, peu importe la génération dont vous êtes issus.

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