Une journée de merde, ça arrive
même si t’es heureuse
Dans ma dernière
chronique, je vous parlais du
bonheur simple et des plaisirs
de la vie.
Mais voilà, le
bonheur ne peut exister sans une
bonne dose de malheur. Oui, il
y a les grands malheurs, les
deuils, mais il existe aussi les
petits malheurs, tout comme il
existe les petits bonheurs dont
je vous entretenais récemment.
Ben hier,
laissez-moi vous dire que ce fut
une véritable journée de merde.
Voilà, c’est dit et ça fait du
bien. Faisons sortir le méchant
comme on pète un gros bouton de
deux tonnes lorsqu’on est ado.
Ça a commencé, il
faisait chaud. Ça, ce n’est pas
grave. Mais l’humidité qui
l’accompagne, oui. Et travailler
dans un bureau au 2e
étage, sans climatiseur, ça
fatigue sa femme.
L’ordi m’a aussi
donné un peu de fil à retordre,
ça arrive tout le temps quand ce
n’est pas le temps, ça, vous le
savez. Un ordi, s’est fait pour
éprouver nos nerfs à l’occasion.
Mais bon, j’ai finalement réglé
mon problème assez rapidement.
J’avoue avoir été
un peu épaisse car j’avais prévu
cuire un gros poulet. Par cette
chaleur, oui. Et comme le poulet
était frais, je ne pouvais pas
remettre ça à plus tard.
Deux heures et
demie de cuisson à 350 ° F,
c’est plutôt chaud.
Double tataise,
je n’avais pas non plus pensé au
fait qu’il fallait le désosser,
après. Mais là, mon chum s’est
montré généreux, comme à son
habitude, et a fait la job à ma
place.
Par la suite, je
suis allée porter les restes,
ainsi que le bouillon, au
congélateur du sous-sol.
Comme je suis sur
le point de déménager, la cave
est sens dessus-dessous parce
que je suis en train de faire du
ménage. Évidemment, je me suis
enfargée et j’ai tombé dans le
sac de RDD (résidus domestiques
DANGEREUX). Me suis écorchée un
peu partout mais j’ai évité le
coin du mur, au moins ça.
Je sais ce que
vous allez penser : elle avait
son pot de bouillon de poulet
dans les mains et ça a revolé
partout. Eh bien non, chers
lecteurs : je suis tombée APRÈS
avoir déposé mon stock au
congélo ! C’est d’ailleurs la
première chose à laquelle j’ai
pensé quand je suis tombée : pas
à savoir si j’étais sérieusement
blessée, mais bien « fiou, j’ai
évité la catastrophe ». Voyez,
la chance, ça arrive même dans
la malchance !!!
Et comme j’étais
au sous-sol, autant en profiter
pour sortir le linge propre de
la sécheuse, n’est-ce pas ? La
seule chose, c’est que c’était
du blanc et je ne m’étais pas
aperçu que je saignais au bras :
bref, j’ai taché les vêtements.
Lavage à recommencer…
Sur ces
entrefaites, le téléphone sonne.
C’est Clo.
-
Allo ma belle !
-
Allo maman ! Juste pour te dire
que je ne pourrai pas venir te
voir en fin de semaine comme
prévu. Je suis TRÈS occupée…
-
Ahhhhh, c’est plate, ça. Quand
pourras-tu venir ?
-
Là,
je ne sais pas. J’ai recommencé
à enseigner et il y a beaucoup
de travail, c’est fou !
Peut-être en septembre, mais on
est bien occupé…
-
T’as pas une ‘tite couple
d’heures pour ta vieille mère ?
-
Je
vais faire mon possible…
À l’étage, mon
chum s’acharnait sur un vieux
projecteur de diapositives
rescapé de mon ménage, qu’il
veut utiliser à l’occasion d’une
prochaine fête de famille.
Quand ça fait 40
ans que le dit projecteur n’a
pas fonctionné, faut s’attendre
à de la résistance. On a
gossé là-dessus, ça ne
fonctionnait pas, sauf qu’une
lampe de projecteur, c’est chaud
en titi. On dégoutait. Et moi,
dans ces moments-là, disons que
je suis « impatiente ». Mon chum
ajouterait ici que le mot est
faible.
Je ne sais pas,
après tout ça, j’ai eu comme un
coup de fatigue. J’avais le
visage rouge, je n’étais comme
plus capable de bouger. Me suis
juste trainée dehors pour
prendre l’air frais.
Dehors, les deux
chattes, Zézette et Fillotte se
chicanaient, ça grognait pas à
peu près.
-
Assez, les filles ! Vous me
tapez sur les nerfs. Je ne vous
donnerai pas vos « Temptations »
aujourd’hui ! « Chenaillez
ailleurs ! »
Ça s’est calmé un
peu, les deux s’observant d’un
regard torve à bonne distance
l’une de l’autre.
-
Grosse journée, hein, ma belle
? a dit mon chum, alors qu’on
relaxait finalement sur le
balcon.
-
Ouais… Mais bon, ce ne sont que
de petits inconvénients de la
vie. Y a des journées de même…
Faut toujours
essayer de prendre le bon côté
des choses car il y a pire dans
la vie. Finalement, ça m’a donné
du matériel pour écrire cette
chronique.
Vu de même… |