Trajets à la carte
15 août 2011
En voyage aux
États-Unis, n’essayez pas de
trouver une bonne vieille carte
routière dans un garage, c’est
peine perdue. ÇA N’EXISTE
PRATIQUEMENT PLUS. Et quand il y
en a, ce n’est pas celle que
vous cherchez.
Ça a l’air que
tout le monde possède maintenant
un GPS ou un ordi branché
directement sur Google map
pour trouver son chemin. Donc,
en principe, les cartes ne se
vendent plus.
Faut croire que
je ne suis pas moderne car je
n’ai pas de GPS et mon ordi,
quand je suis en vacances,
demeure à la maison.
Pas de Wi-Fi dans
l’automobile non plus… Et ne me
parlez pas de téléphones
cellulaires branchés, pas
capable de lire sur ces trop
petits écrans.
Nous comptions
donc nous renseigner dans une
halte touristique, mais, manque
de pot, il n’y en avait pas à
notre entrée dans le
Massachusetts, notre objectif
étant de nous rendre au
centre-ville de Boston.
Pour faire une
histoire courte, sachez que nous
avons bien circulé sur
l’autoroute à travers Boston
(pour les fans de hockey, nous
sommes même passés à côté du
Garden Center) mais aucune
indication d’une quelconque
sortie pour le centre-ville.
Quand nous avons réalisé que
nous allions passer tout droit,
nous avons pris une sortie et
sommes aboutis dans une espèce
de nowhere de parc
industriel déprimant, avec un
centre commercial tout en béton
et ce, à une chaleur de plus de
35 º C et un soleil de plomb.
-
Pas
grave on va acheter une carte.
On a arpenté le
centre durant trois quarts
d’heure sans jamais trouver une
carte. Tout au plus, un livre
sur Boston où était insérée une
mini-carte. Coût : 19,95 $US.
Même avec l’échange à notre
avantage, c’était, ma foi, une
dépense superflue.
-
On
va demander à un commis de nous
dire où on est.
-
Where are we now ? (Où sommes-nous)
-
Well, let me see… (Attendez,
laissez-moi voir…)
(Quelques minutes
de longue réflexion au-dessus de
la carte – hochement de tête)
-
Mmm, We should be
there, but I’m not sure…
(Mmm, on
devrait en principe être ici (en
montrant un endroit sur la
carte), mais je ne suis pas
sûr…)
-
We
want to go down town Boston
(Nous voulons aller au centre-ville
de Boston)
-
But you CAAAAN’T
go down town with your car. You
have to take the train…
(Mais
voyons, vous ne POUVEZ PAS aller
au centre-ville en automobile.
Il faut y aller en train…)
-
Écoute, chose, on veut 1. savoir
où on est; et 2. savoir comment
sacrer notre camp d’ici.
Comprenez-vous, là ?
Croyez le ou non,
pas moyen de le savoir. Même
pas sûre qu’il savait sur quelle
planète il vivait. Pourtant, le
commis était tout à fait gentil
et semblait sincèrement vouloir
nous aider. Et en circulant à
nouveau, nous avons noté que les
noms des rues n’étaient pas non
plus indiqués aux intersections…
Finalement, on a
trouvé un bon vieux poste de
police, avec une personne qui
savait où elle était… Fiou.
Acheter un GPS
après cette expérience ?
Un GPS, avec sa
voix métallique, ça peut aussi
se tromper, comme nous tous (il
y a des GPS qui semblent lire
les carte à l’envers, un peu
comme certaines personnes qui
n’ont pas le sens de
l’orientation, mais bon. ) Si le
bidule se trompe, nous n’avons
pas une vue d’ensemble et c’est
ça qui me dérange. On peut voir
qu’on s’est trompé mais pas
moyen de se repositionner avec
ça. On est encore plus perdu. Ce
n’est pas une situation aussi
machiavélique que dans la série
télévisée du même nom, mais,
hummmm….
Pour moi qui
affectionne particulièrement les
cartes, leur quasi disparition
est un coup dur (demandez à mes
amis qui m’ont accompagnés lors
d’un récent voyage à Boston… ils
vous en raconteront à mon sujet
et sur mon charmant caractère…).
Me suis toujours fiée sur une
carte et ça m’a toujours servi.
Là, disons que je n’étais pas
vraiment de charmante humeur.
Pas que je sois
réfractaire aux nouveautés mais
un GPS, ce n’est pas comme
planifier un voyage à l’aide
d’une carte routière.
Voyez-vous, une carte, ça nous
permet de rêver aux vacances, de
préparer minutieusement notre
trajet, le visualiser dans notre
tête, et de savoir, malgré tout,
où on est même quand on est
perdu.
Idem pour Google
map, même si en général, c’est
très pratique pour trouver une
adresse.
Mais ce n’est pas
infaillible non plus. Exemple :
j’ai cherché il y a quelque
temps l’adresse d’un restaurant
près de Saint-Lazare, à l’ouest
de Montréal. Google m’a donné
un trajet pour Saint-Sauveur
dans les Laurentides… Me semble,
oui. Finalement, j’ai un peu
plus le sens de l’orientation
que Google…
Oui, oui, c’est
une petite erreur que même les
humains pourraient faire. C’est
vrai. Mais quand par la suite
vous n’avez pas une carte pour
réexaminer la situation, ça ne
nous avance pas vraiment.
Enfin, pour
conclure, vous allez me dire
qu’on vend de plus en plus
d’atlas routiers – très
pratiques – pour des régions
spécifiques (Québec, Montérégie,
l’est des États-Unis, etc.)
Mais pour une
petite virée à Boston, me semble
qu’une bonne vieille carte
Random McNaly à 2,95 $US, ça
aurait fait l’affaire plutôt
qu’un atlas à 20 $. |