Tracy –
Tombouctou
21 septembre
2011
Je suis encore
arrivée 10 minutes en retard à
mon rendez-vous ce matin.
J’ai beau essayer
de mieux planifier mon temps, ça
ne réussit pas à entrer dans ma
tête : je demeure maintenant du
côté de TRACY.
Quand je dois me
rendre du côté de Sorel, j’ai
toujours l’impression d’avoir
bien du temps devant moi, mais
finalement, j’arrive toujours en
retard.
Avant, j’habitais
Sorel.
Le Centre de
l’univers.
J’étais près
d’absolument tout. Que ce soit
pour aller au centre-ville, à la
bibliothèque, au centre
commercial, à mon travail, et
tutti quanti, ça ne me prenait
que trois-quatre minutes de
délais et bingo, j’étais sur
place.
Mais les caprices
de la vie étant ce qu’ils sont,
et par un très beau et très
heureux hasard, mon chum et moi
avons décidé d’emménager
ensemble l’année dernière, dans
une charmante résidence de
Tracy. Lui, Montréalais pure
laine et fier de l’être, a
accepté de s’exiler dans ma
région. Et moi, Soreloise pure
laine aussi fière de l’être,
j’ai accepté de franchir le
Rubicon via le pont Turcotte.
Bref, nous avons
tous les deux fait de grosses
concessions !
Un constat
immédiat : c’est loin de Sorel
ça, Tracy !
La première fois
que j’ai eu affaire à Sorel, ça
m’a pris 15 grosses minutes pour
me rendre à mon rendez-vous. 10
minutes de retard.
Je ne comprenais
pas. Me semble Tracy, ce n’était
pas si loin que ça !
J’ai encore de la
difficulté à m’y faire.
Tuttt-tuttt-tuttt
! N’y voyez là aucune allusion
politique, j’aime la maison où
nous avons emménagé, c’est un
quartier charmant
et-tout-et-tout.
C’est juste loin.
Et je ne suis pas
habituée.
J’avoue que je
m’ennuie quand même un petit peu
de mon Sorel-Sud adoré où je
suis née, où j’ai grandi et où
j’ai passé la très grande
majorité de ma vie.
Zézette aussi a
trouvé ça dur, le déménagement.
Mon nouveau quartier est un
domaine de chiens. Attachés,
certes, et pas dérangeants du
tout, mais tout de même un monde
de chiens. Un peu comme on parle
de monde d’hommes lorsqu’on
pénètre dans une taverne
d’époque. Comprenez ?
Il n’y a pas un
chat dans la rue et Zézette
s’ennuie. C’est pourquoi, de
temps en temps, quand nous
partons à l’extérieur, je vais
la mener chez mon ancienne
voisine qui est heureuse
d’accueillir Zézette en camp de
vacances. Là, on parle d’un
monde de chats. Un peu comme on
parle d’un monde de femmes
lorsqu’on assiste à une
démonstration Tupperware.
Zézette aime
tellement ses visites que la
dernière fois, quand je suis
allée la chercher, elle ne
voulait pas entrer dans l’auto.
Ça m’a pris quelques astuces
(comme dans l’annonce, j’ai
brassé le sac de p’tites
bouchées Temptation) pour
l’attirer dans un guet-apens et
pouvoir enfin la ramener.
Finalement, vous
me direz que je ne devrais pas
me plaindre pour une dizaine de
minutes supplémentaires de
trajet ! Quand mon chum vivait à
Montréal, ça lui prenait au
minimum près d’une demi-heure
pour se rendre en quelque part,
peut importe l’endroit où il se
rendait. Et cela, c’était quand
il n’y avait pas de trafic,
qu’il n’avait pas affaire du
côté de l’échangeur Turcot ou du
pont Champlain (fiou, il a
quitté Montréal avant que ça
tombe)… Et que de temps perdu
dans les rues de Montréal à
chercher un stationnement !
Alors Tracy, vous
me dites que c’est de la p’tite
bière à côté et vous avez raison
!
C’est juste
sentimental et émotif, mon
affaire, pour marquer mon
attachement à ma ville natale,
qui était bien Sorel et non
Tracy à l’époque !
J’’aimais aussi
l’idée de chialer un p’tit brin,
ça m’a fait du bien, merci de
m’avoir lu. |