Naufrage du
remorqueur Euréka
Le remorqueur Euréka fut
construit en Écosse en 1893 et
il sombra au large des côtes du
Nouveau-Brunswick en 1942.
Avec le remorqueur Félicia, il
toua une drague vers St-Jean,
Terre-Neuve. Cette drague
devait servir à y creuser le
port en 1942. Ce port fut
utilisé par les navires au cours
de la guerre. Pendant une
tempête, il se formait de la
glace ce qui alourdissait la
partie supérieur du remorqueur
Félicia et le rendait facile à
chavirer. C’était en 1942.
René Cournoyer demanda au
capitaine la permission de
déglacer le navire. Ce dernier
refusa. René Cournoyer convainc
l’équipage de déglacer le
Félicia. Après la tempête,
l’Euréka avait disparu. Parmi
les disparus, il y avait un
Bourret de Sorel.
Photo du Félicia
L’équipage du remorqueur
Félicia avec la femme
et la fille du capitaine, en
décembre 1942
Le remorqueur Sin-Mac
Le 20 mai 1925, le Sin-Mac parti
de Sorel, remorquant une
vingtaine de barges qui venait
de dépasser St-François. Vers
une heure et demie, le feu a
éclaté, faisant sauter les
barils de pétrole. Il était
impossible de mettre la chaloupe
de sauvetage à l’eau. Les
membres de l’équipage durent
traverser les flammes pour se
rendre à l’arrière du navire. En
s’agrippant avec le câble qui le
reliait à la première barge, ils
ont réussi à se sauver sauf pour
la cuisinière, Melle Céline
Bibeau, 22 ans, fille du
capitaine, qui lâcha prise et
tenta vainement de regagner la
rive à la nage.
Drague Manseau 101
Le Manseau 101 a été construit
en 1920 par le Chantier Manseau
de Sorel. Il fut acheté par
Marine Industries et il était le
plus important de sa flotte.
Après avoir complété les travaux
de creusage pour le pont-tunnel,
il quitta Boucherville le 29
septembre 1966. Trois
remorqueurs le touaient, le
Capitaine Simard et à ses côtés,
le René Simard et le Pierre
Simard. Une barge y était
attachée. Il se rendait à
l’emplacement du futur pont
Pierre-Laporte pour creuser
avant l’installation de piliers.
À son bord on comptait 23 hommes
d’équipage.
Le 30 septembre, 1966, vers 17
:00 , il pleuvait et le vent
augmentait créant de menaçantes
vagues. Les amarres le reliant
au Pierre Simard ont cassé et le
capitaine Louis-Philippe Lange
cru bon d’aller se mettre à
l’abri à l’embouchure de la
rivière Chaudière. Le capitaine
Roger Gamache du Capitaine
Simard, en charge des opérations
décida de le diriger vers le
côté nord du chenal pour se
mettre à l’abri dans la grande
baie de Cap-Rouge. Les vagues de
6 à 8 pieds s’engouffraient sur
le pont de la drague et les
pompes ne suffisaient pas à
vider la cale.
Arrivée du côté nord, ils furent
doublés par le Franconia, un
transatlantique de la ligne
Cunard qui produisit des vagues
énormes. La drague se mit à
pencher dangereusement. Le
capitaine Rodrigue Labarre
rassembla ses hommes sur le
pont, Le capitaine Roméo
Desmarais du remorqueur René
Simard leur demanda de sauter
dans son bateau car il devait
couper les amarres pour ne pas
être entraîné sous l’eau.
Certains tombèrent sur le
remorqueur, d’autres dans l’eau
recouverte d’huile. Tous furent
rescapés sauf ceux qui étaient
retournés à leur cabine, dont le
cuisinier Réal Parent, pour y
prendre leurs effets personnel.
Le Manseau a coulé en l’espace
de trois minutes.
L’enquête permit de départager
les responsabilités et apporta
des correctifs pour rendre
sécuritaires la navigation des
Grands-Lac au Golfe du
St-Laurent.
Le John Pratt
Dans le port de Montréal, le 25
avril 1957, vers midi, le
remorqueur John Pratt touait le
cargo Nyland à la poupe avec
l’aide d’un autre remorqueur, le
Yvon Dupré. Le John Pratt a
dévié de sa route, le câble qui
le retenait au cargo s’est
tendu, faisant pencher le
remorqueur. L’eau s’infiltra, le
faisant verser sur le côté
malgré les efforts du capitaine
pour le redresser et ceux des
marins qui tentaient de rétablir
l’équilibre avec tout ce qui
leur tombait sous la main.
Le navire coula dans 37 pieds de
profondeur. On entendit sa
sirène jusqu’à ce que la
cheminée disparaisse dans l’eau.
Le cargo Calgaria fut le premier
à envoyer une chaloupe de
sauvetage sur les lieux.
Quand le remorqueur a chaviré,
le chef-mécanicien Roger Matte
était dans une cabine. La
pression de l’eau l’empêchait
d’ouvrir la porte. Il a dû
attendre que l’eau remplisse
presque complètement la cabine.
Pendant ces longues minutes, il
a vu repasser sa vie. Il
craignait qu’un rouleau de câble
bloque la porte. Prenant une
dernière respiration, il plongea
et réussi à ouvrir la porte.
Quand il fit surface, à la
grande surprise des témoins, on
ne croyait pas qu’il y ait des
survivants.
Les victimes sont le capitaine
Zotique Bibeau, 62 ans,
originaire de Sorel, Jeanne
Lamy, cuisinière, 36 ans, le
matelot Jean-Marc Morin, 21 ans
de Sorel et le chauffeur Laurent
Laforest, 49 ans, de St-Ignace.
Les rescapés sont Roger Matte,
39 ans, originaire de Sorel,
Donat Guévremont, 55 ans de
St-Ignace, Eugène Fleury, 47 ans
de Ste-Anne-de-Sorel et Adélard
Aussant, 62 ans de Yamaska.
Le Pratt fut renfloué et remis
en état et fut renommé le «Youville».
Le remorqueur John Pratt éloigne
un cargo
du quai pour qu’il quitte
Montréal vers l’océan.
Source :
Roland Plante, Courriel
Saurelois
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