mardi 19 juillet 2011
L’essentiel du
politique à Sorel-Tracy comme
ailleurs : la crédibilité
À l’image de ce
qui se passe à l’Assemblée
nationale du Québec, nous
constatons que la période des
questions de notre conseil
municipal se déroule souvent
dans un climat tendu. Est-ce
ponctuel? Est-ce le fait de
quelques individus organisés ou
non? Ou, est-ce que nos élus ont
simplement un problème de
crédibilité?
Notion
subjective, la crédibilité c'est
l'art de susciter la confiance.
C’est la capacité de transmettre
à l’autre, un sentiment de
solidité émotionnelle et de
rigueur intellectuelle. Pensez à
André Caillé lors de la crise du
Verglas et à l’homme du dossier
des gaz de schiste. De même, le
maire et les conseillers ont été
élus le 1er novembre
2009 avec pour certains, de
confortables majorités. Seize
mois plus tard, les résultats
seraient-ils les mêmes?
Par choix et par
fatalité, les membres du conseil
de ville de Sorel-Tracy me sont
connus que par le biais des
médias. De même, peu d’entre
nous ont approché Céline Dion.
Pourtant, plusieurs ont
l’impression de la connaître
comme une grande sœur. De même,
nous avons tous un point de vue
assez tranché sur Jean Charest
et peu l’ont rencontré.
Dans les limites
d’une chronique, je vous propose
de vérifier l’hypothèse
suivante : notre conseil
municipal a un problème de
crédibilité. Nous
examinerons la question sous 2
angles : le savoir-faire
relié aux compétences techniques
et à l’expertise professionnelle
et le savoir-être pour
les aspects relationnels, les
comportements et l’attitude.
Avant de statuer, je vous
suggère de relire le programme
électoral 2009 du maire
Dauplaise sur le Sorel-Tracy
Magazine (1).
Trois faits ont
influencé la crédibilité de
notre conseil municipal pour le
volet savoir-faire.
Malheureusement, nous ne pouvons
juger que des résultats, malgré
les efforts consentis pour les
obtenir.
Premièrement, le
budget 2011 m’est apparu comme
une suite d’additions des
dépenses et des revenus. Les
contribuables s’arrangeront avec
la différence. On a même
identifié un coupable de
circonstance pour justifier la
hausse de dépenses de 8%, le
fonds de pension des employés de
la ville. Pourtant, nos élus
avaient une opportunité en or si
ce n’est pas déjà fait,
d’introduire une démarche
d’amélioration des façons de
faire de la ville et de
l’annoncer. En lieu et place par
exemple, les effectifs
municipaux passeront de 2010 à
2011, de 236 personnes/année à
247 avec un taux d’encadrement
questionnable de 1 patron pour 6
employés (2). Certains ont une
impression de bar ouvert, … que
je partage.
Deuxio,
l’incapacité chronique du maire
Dauplaise à articuler des propos
cohérents et complets. Nous
pouvons comprendre que certaines
questions soient formulées
inadéquatement ou qu’il ne
maîtrise pas le déneigement des
bornes-fontaines. Mais sur les
grands enjeux comme le budget ou
les principaux paramètres ayant
servi à établir les taux de
taxation, le maire comme premier
répondant de la ville doit être
un champion. Pour l’occasion,
il doit être un leader qui se
fait pédagogue pour expliquer en
quoi aujourd’hui se rattache à
un avenir meilleur. S’il
avait une connaissance technique
appropriée de ses dossiers, nous
lui passerions facilement ses
lacunes. Bob Gainey n’était pas
un patineur élégant, mais il a
gagné cinq coupes Stanley.
Tertio, dans le
pamphlet « Des réponses à vos
questions » (3), le maire
avoue candidement que lui et son
équipe ont été incapables
d’entreprendre une démarche de
réduction des dépenses de la
ville de 2%. Pourtant,
n’est-ce pas pour cette raison
fondamentale que Réjean
Dauplaise a été élu? De
plus, il est surprenant de lire
dans ce document que le taux de
taxation de Sorel-Tracy est dans
la moyenne québécoise. Selon mes
recherches, nous sommes 27e
sur les 30 villes québécoises de
notre classe de population et
ce, en élargissant l’analyse à
d’autres paramètres fiscaux
comme le suggère le maire (4).
Avant d’examiner
le volet savoir-être,
deux précisions s’imposent.
Premièrement, il est reconnu que
des gens compétents réunis en
équipe deviennent collectivement
incompétents s’ils sont soumis à
un leadership déficient.
L’inverse est vrai.
Deuxièmement, dans toutes
relations professionnelles, il
est fortement suggéré de
présumer de la bonne foi de
tous.
J’ai identifié
subjectivement, trois situations
qui influencent la crédibilité
de notre conseil municipal.
Premièrement, il est manifeste
que si le vote démocratique a
donné l’autorité au maire
Dauplaise sur les affaires de la
ville, les citoyens lui retirent
graduellement la légitimité du
pouvoir relié à la fonction. Le
déroulement souvent chaotique
des séances du conseil en
témoigne et je n’élabore pas sur
Infoman.
Deuxio, nos élus
sont faibles de leur absence
mutuelle de confiance.
Pourquoi leur ferions-nous
confiance s’ils ne se font pas
mutuellement confiance? Quel
est le climat de travail lorsque
les caméras s’éteignent? Quel
est l’impact de ce climat tendu
sur les fonctionnaires de la
ville?
Tertio, lors de
leur prestation télévisée
mensuelle, les conseillers nous
envoient un message. Nous le
décodons selon nos valeurs et
nos expériences. Pour ma part,
les Maher et Chevalier sont sur
l’économie d’énergie. On sent
que certains voudraient
contribuer, mais expriment
régulièrement du désarroi comme
monsieur Potvin ou transforment
leur propos en interventions
nerveuses et alambiquées pour
madame Ouellet. Madame
Lacombe-Gauthier semble avoir
abdiqué tandis que monsieur
Lemieux peine à faire valoir la
prestance naturelle qui est la
sienne. Madame Bastiani en
l’absence d’encadrement,
gaspille son potentiel de
crédibilité par une arrogance
juvénile inutile. Monsieur
Bibeau, de loin le plus crédible
du groupe, s’implique dans le
débat, souvent pour repêcher le
maire.
Que conclure?
La force d’un
individu ou d’un groupe est
toujours le résultat de la
faiblesse de l’autre. Autrement
dit, avec une équipe municipale
solide, le groupuscule qui teste
actuellement la crédibilité des
membres du conseil (en
assemblée), aurait rapidement
manqué de souffle.
Notre conseil
municipal est faible de la
faiblesse de son leadership.
Autrement dit, mieux encadrée,
notre équipe de conseillers
municipaux serait meilleure,
plus crédible.
La structure
politique des villes au Québec
fait que le maire est un
personnage central de la vie
municipale. Sa crédibilité doit
être sa marque de commerce.
Autrement dit, je me questionne
sur le niveau de crédibilité de
Réjean Dauplaise. Je me
questionne, sachant que dans
toute organisation, la bonne
personne à la bonne place est
une condition de succès. Je
m’inquiète pour l’institution
municipale. Je m’inquiète pour
l’image de notre ville parce que
comme le disait le célèbre
Marshall Macluhan : « Le
médium, c’est le message ».
Je pense
sincèrement que notre maire doit
s’interroger sur la nature de sa
crédibilité et s’il y a lieu,
prendre les décisions qui
s’imposent.
Sorel-Tracy
évolue dans un monde où les
défis sont de plus en plus
complexes et se succèdent à un
rythme accéléré. Sorel-Tracy a
besoin de leadership.
Je suis convaincu de la bonne
volonté de notre maire, de son
dévouement et de son
implication. Je respecte
l’homme, que je n’ai jamais
rencontré (sauf une fois au
téléphone). Je respecte le
citoyen et le droit démocratique
incontestable qu’il a de
poursuivre son mandat jusqu’en
novembre 2013. Mais ce que la
nature n’a pas fait, ce que
l’éducation n’a pas fait, ce que
l’expérience professionnelle n’a
pas fait, la fonction de maire
acquise par défaut ne le fera
pas. Pendant 1 an, 4 ans ou 1000
ans, c’est ainsi.
Jocelyn Daneau
Fier citoyen de
Sorel-Tracy!
Site internet :
http://jocelyndaneau.com/
Pour commentaire
sur cette chronique :
http://jocelyndaneau.wordpress.com/2011/03/27/une-annee-plus-tard-quelques-reflexions-et-une-proposition/
(1) voir :
http://www.soreltracy.com/2009/oct/17o1.html
(2) Prévisions
budgétaires 2010 et 2011,
Sorel-Tracy
(3) voir « Pourquoi
le conseil n’a-t-il pas fait le
choix de réduire les dépenses»
http://www.ville.sorel-tracy.qc.ca/DATA/PDF/273.pdf
(4)
Mamrot, Profil financier 2010,
données de 2009, voir :
http://www.mamrot.gouv.qc.ca/finances-indicateurs-de-gestion-et-fiscalite/information-financiere/profil-financier-et-autres-publications/profil-financier/edition-2010/
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