vendredi 11 novembre 2011
Propos d’un « résigné »
qui ne veut pas se résigner
En 1977-78, Yvon Deschamps dans
la Fierté d’être québécois
disait : «...un vrai
québécois, c'tun sôcialisse
d'esprit pis c'tun capitalisse
de poche. »
En novembre 2011, deux
professeurs de l’Université de
Sherbrooke, Jean-Herman Guay,
politicologue et Luc Godbout,
économiste/fiscaliste arrivent à
la conclusion suivante
dans un article intitulé : « Taxation
et gestion budgétaire : La
pensée magique des Québécois »
: « Une
majorité des contribuables
estime que l’État gère mal les
impôts ; elle refuse un
supplément de charge ; elle
banalise le travail au noir ;
elle rejette du revers de la
main toute nouvelle
responsabilité aussi bien pour
le présent (services publics)
que pour l’avenir (retraite).
Cet ensemble d’idées présente
une cohérence interne assez
forte, une logique qui s’emboîte
d’ailleurs très bien dans le
casse-tête de la culture
politique actuelle, marquée par
la méfiance à l’endroit des
institutions et jumelée à un
cynisme politique. »
Globalement, on remarque des
similitudes entre ces opinions
énoncées à 30 ans d’intervalle.
Si on me demandait de résumer le
tout au nom des Québécois, je
dirais : « On a assez donné. »
Nous, les citoyens de
Sorel-Tracy, sommes de
véritables Québécois. Ceci
étant, la question qui
m’interpelle est : « Les
gens de Sorel-Tracy ont-ils
confiance dans la façon dont
leurs finances municipales sont
gérées? »
Pour nous aider à répondre, Guay
et Godbout identifient 4 profils
de contribuable. Les « désabusés »
(64 % de la population) estiment
payer trop d’impôts et ils
considèrent que les
gouvernements sont de mauvais
gestionnaires des finances
publiques. À l’opposé, les
« satisfaits »
(8 %) considèrent qu’ils ne
paient pas trop d’impôts et que
les fonds publics sont
généralement bien administrés.
Entre les deux, on retrouve les
« critiques »
(23 %) qui pensent ne pas payer
trop d’impôts, mais considèrent
les finances publiques comme
étant mal gérées. Finalement, il
y a les « résignés »
(5 %). Ils ne sont pas
insatisfaits de la gestion de
l’État, mais jugent payer trop
d’impôts.
Je suis un « résigné ».
Par exemple, lors de la
présentation du budget 2011 (le
13 décembre 2010) nous avons
assisté à l’énumération
comptable sans imagination,
d’une série de dépenses et de
revenus avec à la fin, une
conclusion : « Les
contribuables s’arrangeront avec
la différence c.-à-d. des
augmentations de taxe. »
Fondamentalement, j’assume que
la ville est bien gérée parce
que je suis convaincu que nos
fonctionnaires donnent leur
110 %. À l’opposée, Sorel-Tracy
est l’une des villes dans sa
classe de population où le
Taux global de taxation (TGT)
est le plus élevé avec 1,50 $
par 100 $ d’évaluation. Ce qui
fait que globalement, je suis
insatisfait de la façon dont la
ville et ses finances sont
gérées. Je serai satisfait
quand notre dette municipale
incontrôlée et notre TGT se
situeront dans la moyenne, de la
trentaine de villes québécoises
de notre classe de population.
Il y a quelque chose de
socialement malsain à ce que
92 % des contribuables
entretiennent des doutes sur la
gestion des affaires publiques.
Par exemple, toujours lors de la
présentation de l’énoncé
budgétaire pour 2011, j’ai
encore en mémoire l’incapacité
du maire Dauplaise à répondre
aux questions, plus de 12 mois
après son arrivée en poste.
Actuellement à mi-mandat, Réjean
Dauplaise saura-t-il faire mieux
et me redonner confiance? C’est
ce que nous verrons, lui qui a
fait le
choix douteux de consacrer du
temps à Infoman
pour une entrevue.
Ceci étant, il y a tout lieu de
penser que la préparation du
budget 2012 se déroulera encore
cette année, dans une atmosphère
de confrontation. Vous
comprendrez que je fais
référence au déroulement
désolant de la dernière
séance du conseil municipal de
Sorel-Tracy (7-11-11).
On se souviendra que madame
Corina Bastiani a été expulsée
de cette séance. Le prétexte :
elle a qualifié monsieur Gilles
Lemieux de « démagogue ».
Ce dernier a demandé des
excuses. Madame Bastiani a
refusé. Monsieur Dauplaise l’a
expulsé.
Certains ont qualifié cet
événement de « choc
des générations ».
Je m’inscris en faux contre
cette interprétation.
Quotidiennement comme
professionnel, je côtoie des
jeunes hommes et des jeunes
femmes pleins d’énergie, bardés
de diplômes. Ils seront les
leaders de demain même si
aujourd’hui, ils sont encore des
êtres apprenants. Nos relations
sous le signe de la confiance,
sont cordiales et respectueuses.
À mon sens, le conflit de
lundi soir est simplement le
résultat de la rencontre entre
l’incompétence généralisée du
maire Dauplaise et
l’inexpérience de madame
Bastiani.
Réjean Dauplaise par son
incapacité chronique à gérer les
assemblées publiques (le
règlement
2050
a été spécialement rédigé pour
combler les lacunes du maire à
ce sujet) a été incapable de
désamorcer la situation avec
madame Bastiani. Pourtant c’est
une règle de base, il ne faut
jamais tuer une mouche avec un
canon. La prochaine fois, si par
exemple monsieur Bibeau
s’échappe avec un gros mot, que
fera le maire?
Madame Bastiani lors de cet
événement a commis des erreurs
de débutante. Ce qu’elle est,
malgré le fait qu’elle se vante
régulièrement de ses 6 années
d’expérience en politique
municipale. Essentiellement,
elle a abordé un sujet qu’elle
ne maîtrisait pas : le bouclage
des réseaux de distribution
d’eau. Sa trop longue
intervention était brouillonne
et désordonnée avec en prime,
son habituel ton de
confrontation qui disait : « J’ai
raison. Vous avez tort ».
Devant mon téléviseur, j’ai
rapidement compris qu’une
catastrophe s’annonçait pour
celle que la revue l’Actualité
appelle, la
Tornade de Sorel-Tracy.
Effectivement, les
Chasseurs de tornades
(« Tornado hunter » aux
États-Unis), réputés pour
traquer les phénomènes
imprévisibles et incontrôlés,
étaient en embuscade. Ils
étaient préparés. Monsieur
Bibeau par exemple, disposait
comme à son habitude, d’un
argumentaire méthodique et
maîtrisé. En plus, nos Chasseurs
de tornades disposaient d’un
leurre en la personne du maire.
Quand la « Tornade » a
été bien encerclée, le piège
s’est refermé au prononcé du
premier mot de trop, en
l’occurrence : « démagogue ».
Notre maire, incapable de
contrôler son orgueil vengeur et
de se mettre au-dessus de la
mêlée comme l’exige sa fonction,
a expulsé madame Bastiani. Ce
scénario était-il planifié?
Chacun jugera.
Bref, ces conflits vont perdurer
jusqu’en 2013 avec une seule
victime, nous les contribuables.
Madame Bastiani vient de déposer
une plainte au MAMROT qui n’aura
pas de suite. Personne ne voudra
jouer dans notre vaudeville
local. En bout de piste, je me
demande quelques fois, qui est
le plus dommageable pour notre
vie municipale, le maire
Dauplaise ou madame Bastiani?
Mais cette dernière si elle
était convenablement encadrée et
guidée est éminemment
récupérable. Pour ce qui est
Réjean Dauplaise comme maire, je
ne me résigne pas et
vous savez ce que j’en pense.
Après cette longue digression,
je me permettrai quelques
conseils au maire Dauplaise,
pour la présentation du
budget 2012 et ce,
UNIQUEMENT en vue
d’améliorer le niveau de
confiance de nos concitoyens.
Ceux-ci font suite aux
orientations budgétaires
formelles que j’ai présentées
dans une chronique précédente
(voir :
Budget 2012 de Sorel-Tracy :
Agrandir par en dedans).
Ces conseils sont comme des
exigences minimums pour
quiconque veut occuper un poste
de maire dans une ville de
35 000 habitants, à
l’environnement de plus en plus
complexe et compétitif.
Soyez solide et au-dessus de la
mêlée.
Selon les décisions budgétaires
que vous aurez prises, il est
impératif que les contribuables
aient l’impression que le tout
est sous contrôle, c.-à-d. que
vous êtes en maîtrise des
différents aspects des finances
municipales.
Expliquez.
Autrement dit, il vous faudra
être pédagogue pour expliquer
les décisions prises et dans
quel contexte elles
s’inscrivent. Concrètement, lors
de la présentation du budget
2012 sur VOX, ce n’est pas à la
directrice des Finances de la
ville d’assurer le leadership de
l’énoncé budgétaire devant la
population. Vous avez quelques
semaines pour vous préparer,
profitez-en.
Ne cherchez pas d’excuses.
Toutes les organisations ont
leurs lots de contraintes
budgétaires et financières et en
ce sens, Sorel-Tracy ne fait pas
exception. Vous avez été élu
pour trouver des solutions.
Prouvez-le! Laisser tomber les
inepties du genre : «
Si j’avais plus d’argent, je
ferais beaucoup plus ».
Donnez du sens et de la vision.
Les décisions prises doivent
donner confiance que demain sera
meilleur. Elles doivent indiquer
que l’avenir est attaché avec le
présent. Elles doivent indiquer
que le présent s’enligne sur
l’avenir.
Après 24 mois en poste, il est
impératif que les citoyens aient
l’impression et surtout la
certitude que le maire Réjean
Dauplaise est en maîtrise de nos
finances municipales. Il est
impératif qu’il démontre en la
matière, un leadership affirmé.
C’est le grand défi de Réjean
Dauplaise à qui on prête des
intentions (comme à madame
Bastiani) de se représenter à la
mairie en 2013.
Jocelyn Daneau
Fier citoyen de Sorel-Tracy!
Adresse courriel :
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