Budget 2013 de
Sorel-Tracy : Donner du sens
Au Québec, il
faut être en santé pour être
malade. C’est pourquoi le simple
fait de vouloir consulter un
médecin ou d’envisager une
visite à l’urgence me donne des
frissons. En 2011 par exemple,
la
durée moyenne du séjour à
l’urgence de l’Hôtel-Dieu était
de 20h30. Ce qui n’a pas de
sens. Il y a des normes***, …
anormales, … qui
s’installent au Québec, qui
auraient été scandaleuses à une
autre époque.
Il y a une autre
norme qui semble vouloir
s’installer en matière de
tarification et de taxation à
Sorel-Tracy comme ailleurs.
C’est celle des augmentations
autour de « 2 % » supposément au
pourtour de l’indice des prix à
la consommation (IPC). On dirait
que ce « 2 % » est en passe de
devenir un terme générique et
passe-partout, pour justifier
sans réelle justification, des
hausses automatiques de toutes
sortes. Notons que selon la
Banque du Canada,
l’inflation c.-à-d. l’IPC se
situe à 1,2 % (septembre 2012
pour les 12 derniers mois) et
que « l’inflation
tendancielle » pour les 12
prochains mois est estimée à
1,3 %.
Il faut que nous
les contribuables, cessions
IMMÉDIATEMENT de dire « «Fiou,
c’est juste 2 % » et on
passe à un autre appel. Il faut
briser ce qui pourrait devenir
un cercle vicieux. Je ne dis pas
qu’un « 2 % » d’augmentation de
taxe est dorénavant injustifié.
Je dis simplement que cela ne
doit pas s’installer dans nos
esprits comme une normalité
annuelle. Surtout que les
salaires et les revenus de
pension n’augmentent pas
systématiquement et
automatiquement de ce « 2 % ».
Il faut que les
budgets de nos villes et s’il y
a lieu, les augmentations de
taxes qui les accompagnent
annuellement aient et donnent du
sens. Il faut que les
contribuables sachent et
comprennent pourquoi ils sont
taxés, même si cela ne fera
jamais notre bonheur.
Agrandir par en
dedans ou taxer ou les deux?
Le 19 septembre
2011, je publiais une chronique
sur la préparation du
budget 2012 où je suggérais d’Agrandir
par en dedans à
Sorel-Tracy. Je suis toujours en
accord avec moi-même!
Sur cette base,
un examen des Rapports
financiers 2011 consolidés
disponibles d’un échantillon non
statistiquement significatif de
17 villes du Québec (classe de
population de 25 à 99 999
habitants du MAMROT), nous
indique qu’Agrandir par en
dedans fait toujours du
sens. En effet, la performance
financière et de gestion
comparée de Sorel-Tracy pourrait
être qualifiée de moyenne.
ATTENTION : Cette conclusion
est préliminaire et une étude
exhaustive serait requise avant
de conclure définitivement.
Voici donc trois
résultats supplémentaires
(tableau à la fin) qui
s’inscrivent dans la foulée de
la
chronique précédente sur la
dette de Sorel-Tracy au 31
décembre 2011 et celle portant
sur le
Taux général de taxation (TGT)
du 9 février 2012. Dans ces deux
cas, rappelons que la
performance de Sorel-Tracy se
situait en deçà de la moyenne.
1) Nous versons
9,3 % des revenus de la ville au
remboursement de notre dette, ce
qui nous situe au-dessus de la
moyenne des 17 villes de
référence avec une 6e
place.
2) Nous occupons
le même rang en ce qui concerne
les dépenses par habitant avec 1
519 $. Cependant, ce dernier
ratio aurait du sens si les
services à la population étaient
uniformes d’une ville à l’autre.
Ce n’est pas le cas dans la
réalité.
3) Du côté de
l’appareil municipal, nous avons
un taux d’encadrement d’un (1)
« cadre et contremaître »
pour 4,9 employés. C’est peu
avec un 14e rang sur 17. Nous
avons un ratio de 153 habitants
par employés municipaux, ce qui
nous donne une 7e
place sur 17.
Doit-on conclure
que notre fonction publique est
inefficace? SURTOUT PAS!
Mais nous pouvons facilement
conclure qu’un examen des façons
de faire de notre fonction
publique s’impose. D’autant
plus que celle-ci a augmenté de
12,6 % de 2006 à 2011 alors que
la population de la ville
bondissait de 1,5 %. De 2010
à 2011, notre fonction publique
a augmenté de 3,2 %, de 216 à
222 employés. (Note : Ces
données n’incluent pas le
personnel indirectement à la
charge des citoyens de
Sorel-Tracy mais qui peuvent
potentiellement se dédoubler
avec mêmes responsabilités
auprès d’autres organismes.
Exemple : les conseillers en
communication de la ville de
Sorel-Tracy, de la MRC
Pierre-de-Saurel, du CLD
Pierre-de-Saurel, etc.)
C’est ainsi
qu’avant d’imposer des
augmentations de taxes aux
concitoyens, nos élus doivent
nous donner confiance dans la
façon dont sont gérés les fonds
publics. Il serait donc
approprié qu’ils nous tiennent
un discours en cohérence avec la
situation financière et de
gestion précédemment décrite.
En ce sens et
pour donner du sens, voici
quelques suggestions de mots ou
d’expressions clefs rarement
entendus au conseil municipal de
Sorel-Tracy. Ils font partie du
vocabulaire des entreprises,
qu’elles soient privées ou
publiques. Il serait de bon ton
de les entendre lors de l’énoncé
budgétaire pour 2013 :
optimisation des processus,
rationalisation des opérations,
faire plus avec le même
personnel, plan d’amélioration
continue, cibles d’amélioration,
budget zéro, absorber
l’inflation, « check-and-balance »,
meilleure pratique d’affaires,
vérification de contrats, etc.
Ces expressions ne sont pas de
la théorie. Dans la réalité,
elles reposent sur un ensemble
de moyens et d’outils qui sont
quotidiennement mis en œuvre par
les entreprises tant privées que
publiques. À mon sens, une
ville, ce n’est pas différent.
Un budget
municipal ne doit pas être
qu’une nomenclature de dépenses
et de revenus, laconique et sans
vie, avec des augmentations
automatiques de « 2 % ».
Un budget
municipal doit être vivant
et dynamique. Il doit
donner du sens, indiquer une
direction et contribuer à
la réalisation d’une vision,
d’un vivre ensemble.
Jocelyn Daneau
jocelyndaneau@gmail.com
***
Paul Arcand du FM 98,5 discute
avec la Dre Dominique Synott,
chirurgienne oncologue à
l'Hôpital du Sacré-Coeur de
Montréal. Des femmes attendent
plus de six mois pour se faire
traiter un cancer.
|