LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : lundi 19 novembre 2012 15:06

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NÉCROLOGIE

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LA CHRONIQUE, DE JOCELYN DANEAU

lundi 19 novembre 2012

Budget 2013 de Sorel-Tracy : Donner du sens

Au Québec, il faut être en santé pour être malade. C’est pourquoi le simple fait de vouloir consulter un médecin ou d’envisager une visite à l’urgence me donne des frissons. En 2011 par exemple, la durée moyenne du séjour à l’urgence de l’Hôtel-Dieu était de 20h30. Ce qui n’a pas de sens. Il y a des normes***, … anormales, … qui s’installent au Québec, qui auraient été scandaleuses à une autre époque. 

Il y a une autre norme qui semble vouloir s’installer en matière de tarification et de taxation à Sorel-Tracy comme ailleurs. C’est celle des augmentations autour de « 2 % » supposément au pourtour de l’indice des prix à la consommation (IPC). On dirait que ce « 2 % » est en passe de devenir un terme générique et passe-partout, pour justifier sans réelle justification, des hausses automatiques de toutes sortes. Notons que selon la Banque du Canada, l’inflation c.-à-d. l’IPC se situe à 1,2 % (septembre 2012 pour les 12 derniers mois) et que « l’inflation tendancielle » pour les 12 prochains mois est estimée à 1,3 %. 

Il faut que nous les contribuables, cessions IMMÉDIATEMENT de dire « «Fiou, c’est juste 2 % » et on passe à un autre appel. Il faut briser ce qui pourrait devenir un cercle vicieux. Je ne dis pas qu’un « 2 % » d’augmentation de taxe est dorénavant injustifié. Je dis simplement que cela ne doit pas s’installer dans nos esprits comme une normalité annuelle. Surtout que les salaires et les revenus de pension n’augmentent pas systématiquement et automatiquement de ce « 2 % ». 

Il faut que les budgets de nos villes et s’il y a lieu, les augmentations de taxes qui les accompagnent annuellement aient et donnent du sens. Il faut que les contribuables sachent et comprennent pourquoi ils sont taxés, même si cela ne fera jamais notre bonheur.  

Agrandir par en dedans ou taxer ou les deux? 

Le 19 septembre 2011, je publiais une chronique sur la préparation du budget 2012 où je suggérais d’Agrandir par en dedans à Sorel-Tracy. Je suis toujours en accord avec moi-même! 

Sur cette base, un examen des Rapports financiers 2011 consolidés disponibles d’un échantillon non statistiquement significatif de 17 villes du Québec (classe de population de 25 à 99 999 habitants du MAMROT), nous indique qu’Agrandir par en dedans fait toujours du sens. En effet, la performance financière et de gestion comparée de Sorel-Tracy pourrait être qualifiée de moyenne. ATTENTION : Cette conclusion est préliminaire et une étude exhaustive serait requise avant de conclure définitivement. 

Voici donc trois résultats supplémentaires (tableau à la fin) qui s’inscrivent dans la foulée de la chronique précédente sur la dette de Sorel-Tracy au 31 décembre 2011 et celle portant sur le Taux général de taxation (TGT) du 9 février 2012. Dans ces deux cas, rappelons que la performance de Sorel-Tracy se situait en deçà de la moyenne. 

1) Nous versons 9,3 % des revenus de la ville au remboursement de notre dette, ce qui nous situe au-dessus de la moyenne des 17 villes de référence avec une 6e place.  

2) Nous occupons le même rang en ce qui concerne les dépenses par habitant avec 1 519 $. Cependant, ce dernier ratio aurait du sens si les services à la population étaient uniformes d’une ville à l’autre. Ce n’est pas le cas dans la réalité. 

3) Du côté de l’appareil municipal, nous avons un taux d’encadrement d’un (1) « cadre et contremaître » pour 4,9 employés. C’est peu avec un 14e rang sur 17. Nous avons un ratio de 153 habitants par employés municipaux, ce qui nous donne une 7e place sur 17.

Doit-on conclure que notre fonction publique est inefficace? SURTOUT PAS! Mais nous pouvons facilement conclure qu’un examen des façons de faire de notre fonction publique s’impose. D’autant plus que celle-ci a augmenté de 12,6 % de 2006 à 2011 alors que la population de la ville bondissait de 1,5 %. De 2010 à 2011, notre fonction publique a augmenté de 3,2 %, de 216 à 222 employés. (Note : Ces données n’incluent pas le personnel indirectement à la charge des citoyens de Sorel-Tracy mais qui peuvent potentiellement se dédoubler avec mêmes responsabilités auprès d’autres organismes. Exemple : les conseillers en communication de la ville de Sorel-Tracy, de la MRC Pierre-de-Saurel, du CLD Pierre-de-Saurel, etc.) 

C’est ainsi qu’avant d’imposer des augmentations de taxes aux concitoyens, nos élus doivent nous donner confiance dans la façon dont sont gérés les fonds publics. Il serait donc approprié qu’ils nous tiennent un discours en cohérence avec la situation financière et de gestion précédemment décrite.   

En ce sens et pour donner du sens, voici quelques suggestions de mots ou d’expressions clefs rarement entendus au conseil municipal de Sorel-Tracy. Ils font partie du vocabulaire des entreprises, qu’elles soient privées ou publiques. Il serait de bon ton de les entendre lors de l’énoncé budgétaire pour 2013 : optimisation des processus, rationalisation des opérations, faire plus avec le même personnel, plan d’amélioration continue, cibles d’amélioration, budget zéro, absorber l’inflation, « check-and-balance », meilleure pratique d’affaires, vérification de contrats, etc. Ces expressions ne sont pas de la théorie. Dans la réalité, elles reposent sur un ensemble de moyens et d’outils qui sont quotidiennement mis en œuvre par les entreprises tant privées que publiques. À mon sens, une ville, ce n’est pas différent. 

Un budget municipal ne doit pas être qu’une nomenclature de dépenses et de revenus, laconique et sans vie, avec des augmentations automatiques de « 2 % ». 

Un budget municipal doit être vivant et dynamique. Il doit donner du sens, indiquer une direction et contribuer à la réalisation d’une vision, d’un vivre ensemble


Jocelyn Daneau
jocelyndaneau@gmail.com
 

*** Paul Arcand du FM 98,5 discute avec la Dre Dominique Synott, chirurgienne oncologue à l'Hôpital du Sacré-Coeur de Montréal. Des femmes attendent plus de six mois pour se faire traiter un cancer.

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