Serge Péloquin :
un artiste qui se cherche … une
scène politique
Contrairement au
« J'aurais
voulu être un artiste »
du « Blues
du businessman »
de Claude Dubois,
Serge Péloquin nous annonce
contre toute attente que lui
l’artiste, veut devenir maire de
Sorel-Tracy en novembre 2013.
Je l’avoue, quand
la mélodie des rumeurs « Péloquin maire
» est venue à mes oreilles, ma
bouche chantait le scepticisme.
Mais bon, de Jean-Martin Aussant,
riche et vrai indépendantiste
reconverti dans le piano en
passant par feu Gérald Godin,
poète ou Maka Kotto, acteur et
ministres dans un gouvernement
du parti Québécois, de feu
Vaclav Havel, l’écrivain
président de la Tchécoslovaquie
à Michel Martelly, rappeur
devenu l’actuel président
d’Haïti, la politique a
peut-être besoin d’artistes.
Alors pourquoi
pas ce candidat atypique,
homme en noir et d’affaires,
amuseur public, gérant de
Normand l’Amour, sorti de
l’Hôtel de glace, porteur d’Écomonde,
cheveux hirsutes, noir jais à
l’instar des potentats chinois
post-cinquantaines. Après tout,
tant feu Steve Jobs (Apple) que
Guy Laliberté (Cirque du Soleil)
sont reconnus comme des artistes
et visionnaires de haut vol,
avant de devenir des
gestionnaires à succès.
Ceci étant, voici
le pointage que nous renvoi le
Saurel – O – Mètre électoral
2013 (SOME 2013).
ATTENTION :
Le SOME 2013 ne mesure
pas la popularité d’un individu.
Il faut donc mettre dans sa
juste perspective, le fait que
Serge Péloquin surfe
présentement sur un succès,
celui du Festival de la
gibelotte. La popularité
(artistique, sportive) n’est pas
une garantie de succès dans la
gestion d’une organisation. SVP,
n’adoptons pas comme électeur,
des comportements de « groupie ».
Disons donc tout de suite au
candidat-vedette Serge Péloquin
que nous ne voulons pas d’un
candidat-spectacle. L’enjeu est
trop grand pour notre ville.
CLIQUEZ SUR L'IMAGE POUR VOIR
LE TABLEAU PLEINE RÉSOLUTION
Dans un livre
fascinant :
Artistes, artisans et
technocrates dans nos
organisations -
Rêves, réalités et illusions du
leadership*,
l’auteur énumère une typologie
des comportements dans un cadre
organisationnel (ex. : ville).
Naturellement, chaque individu
de par sa personnalité, est
dominé par l’une ou l’autre de
ces 3 façons d’être.
Naturellement, une organisation
à succès ne peut-être dominée
uniquement par des artistes ou
des technocrates. Naturellement
comme dans la vie, tout est une
question d’équilibre. Tant Steve
Jobs que Guy Laliberté ont été
obligés de rapidement s’entourer
à la fois d’artisans et de
technocrates mais aussi, d’être
souvent l’un et l’autre. C’est
dans la nature des choses.
La grande force
de Serge Péloquin, considéré
avant tout comme un artiste,
c’est le « savoir-être ».
Les différents succès qui ont
jalonné sa carrière en sont un
témoignage éloquent. C’est un
gagnant qui en connaît
intrinsèquement la dynamique et
cela, c’est une grande force.
Pour être un gagnant, il faut
constamment viser l’excellence
et cela aussi, comme mentalité
et comme façon d’aborder les
défis, c’est un acquis
important.
D’un autre côté,
ces succès dans un créneau
particulier ne doivent pas nous
faire perdre de vue qu’une
ville, c’est une entité
multiscènes différente, soumise
à une réglementation souvent
contraignante. Ce faisant, les
scénarios et les acteurs y sont
multiples, DIFFÉRENTS,
avec des talents, des exigences
et des agendas à géométrie
variable et quelques fois, sur
roulettes. Un défi quotidien
qu’il ne faut pas négliger et
qui pourrait lui faire dresser
encore plus, les cheveux sur la
tête. Souvenez-vous des a
priori populaire, André
Boisclair ou Michael Ignatieff,
arrivés comme des sauveurs, ils
ont rapidement échoué.
En matière de « vision »,
Serge Péloquin devra aller
au-delà des mots et des concepts
qu’il énonce aisément dans le
discours. En ce sens, son
imaginaire pour le Sorel-Tracy
de demain devra rapidement se
retrouver sous la forme d’un
programme électoral réaliste
et concret. Lequel
programme permettra aux citoyens
de se faire une idée juste de ce
qu’ils auront pour leurs taxes.
À ce titre, l’Artiste devra se
faire à la fois artisan et
technocrate. Pour Serge Péloquin,
un projet comme l’Écomonde qu’il
porte personnellement depuis des
années, devra devenir un projet
prioritaire, … comme les autres.
Sera-t-il capable de faire la
part des choses?
Là où Serge
Péloquin devra être convaincant,
c’est au niveau du « savoir-faire ».
Il devra démontrer qu’il
possède le jugement pour
suspendre constamment, ses
habits d’artiste pour se
transformer en artisan et
souvent en technocrate.
Homme de projet
qui fonctionne à l’adrénaline
d’un unique livrable avec une
date fixe de réalisation (ex. :
Festival de la gibelotte, Hôtel
de glace), il devra nous
démontrer qu’il peut faire dans
la durée et la continuité. Il
devra faire avec la (petite)
politique et la gestion des
opérations quotidiennes, souvent
ennuyeuses. C’est l’essence
d’une ville. Est-ce dans la
nature de l’Artiste?
De même, Serge
Péloquin devra démontrer qu’il a
le potentiel pour gérer
les changements incontournables
qui sont nécessaires pour
l’avenir de notre ville, sous
peine de déclin.
Est-ce que
l’artiste Péloquin possède les
qualités et les habiletés pour
doter Sorel-Tracy
d'une
fiscalité compétitive en
imposant une gestion financière
professionnelle; pour nous doter
d’une
vision, d’une stratégie et du
leadership adéquat en matière de
développement économique; pour
entreprendre l’optimisation des
façons de faire de notre
appareil municipale englué dans
son surnombre de cadres; pour
rationaliser les relations avec
l’envahissante MRC Pierre-de-Saurel?
Tous ces chantiers et d’autres
demandent a
priori, des connaissances et
une expertise que l’on perçoit
difficilement chez Serge
Péloquin.
Si tel est le
cas, il y a de fortes chances
que Serge Péloquin confie en « sous-traitance »,
la réalisation de ces chantiers.
À qui les donnera-t-il, si ce
n’est
aux mêmes instances qui nous ont
donné des résultats nécessitant
ces chantiers?
Il y a donc ici un sérieux
risque de « tourner en rond ».
Second questionnement concernant
Serge Péloquin maire : a-t-il
l’indépendance d’esprit requise
pour s’affranchir de ses alliés
naturels et devenir le maire de
tous les citoyens? Sera-t-il
capable de s’élever au-dessus de
la mêlée pour entreprendre les
chantiers nécessaires à la
pérennité de notre communauté?
Bref, une fois
l’euphorie des premiers
applaudissements passée, est-ce
que Serge Péloquin a le souffle
pour tenir la scène pendant 4
ans, quelques fois sous les
huées ingrates, pour
littéralement changer le décor
de Sorel-Tracy? Est-ce que Serge
Péloquin à la capacité comme le
transformiste Arturo Brachetti,
de revêtir des habits d’artisan
ou de technocrate pour sortir de
sa zone de confort artistique?
Pour mettre en scène une pièce
en plusieurs actes, sur des
sujets qui a priori, ne sont pas
dans sa nature?
À l’instar de P.K.
Subban (P.K.
Subban : la nécessaire
transition d’artiste à artisan),
Serge Péloquin devra nous
démontrer qu’il est plus et
autre chose que le « Serge
Péloquin, artiste public ».
Jocelyn Daneau
Courriel :
jocelyndaneau@gmail.com
Blogue -
Sorel-Tracy dans l’univers
:
http://wp.me/2JVSB
Saurel-O-Mètre
électoral 2013 - SOME 2013
Explications :
http://wp.me/P2JVSB-2S
Grille d’analyse
(résultats) du SOME 2013
– Version 5 (3 août
2013)
Voir :
http://wp.me/a2JVSB-9Q
* Sources :
Artistes, artisans et
technocrates dans nos
organisations -
Rêves, réalités et illusions du
leadership,
Patricia Pitcher,
Québec/Amérique, 2008, 264p.
Suggestion de
lecture
C’est un court
commentaire issu d’une lettre
ouverte publiée dans La Presse
du 3 août 2013 :
La bataille de rue.
Cette lettre
ouverte, c’est un peu l’idée
opposée au concept de SOME 2013. |