Des « James
Bond » à Sorel-Tracy et ailleurs
au Québec
Je me vante
souvent d’être sociologue
amateur et observateur de nos
petits « travers » locaux
et régionaux. En ce sens, voici
une de mes tranches de vie sous
la forme d’une réflexion et d’un
questionnement. Une
préoccupation constante pour mon
moi-même : l’indiscipline des
conducteurs québécois. Y
aurait-il quelqu’un pour nous
dire, nous faire comprendre que
le « no-fault », ce n’est
pas une « permission
d’écraser » équivalente au
« permis de tuer » du
célèbre James Bond.
Le « no-fault »,
c’est le
« principe
de la responsabilité sans faute »
dont la gestion est sous la
responsabilité de la Société
de l’assurance automobile du
Québec (SAAQ). Aucune
poursuite civile n’est possible
dans un sens ou dans l’autre,
pour une faute ou un incident
commis par un citoyen du Québec,
sur les routes du Québec.
Donc, c’est un principe
d’indemnisation générale pour
l’ensemble des victimes de la
route, sans égard à leur niveau
de responsabilité. À la limite,
vous pouvez être dans le « tort
ou avoir été négligent » et
recevoir des prestations si vous
avez été blessé. À l’autre
extrême, vous pouvez avoir été
blessé vous-même par la
négligence d’autrui et selon les
circonstances et les conditions
bureaucratiques, vous pourriez
vous retrouver sans
indemnisation. Bref, les cas
sont multiples et
le grand pourfendeur du « no-fault »
est l’avocat bien connu de
Québec, Me Marc Bellemare.
J’arrête ici les
explications, sociologue
amateur, je suis et je le veux
bien ; avocat amateur, trop
compliqué pour moi.
Tranche de vie 1 :
Notre dernier voyage en
automobile aux États-Unis
remonte à l’été 2009. Nous
avions fait tout le nord du
Massachusetts, de Williamsburg
en passant surtout par North
Adams, Boston, Gloucester et
Rockport dans la péninsule du
Cap Ann. Nous avions alors été
fascinés par la très grande
politesse des conducteurs
automobiles vis-à-vis les
piétons, surtout dans les
petites villes. J’avais alors
tenté d’expliquer à un des
propriétaires de « Bed et
Breakfast » qui ont jalonné
notre voyage, le principe
québécois du « no-fault ».
Un mur d’incompréhension.
Celui-ci m’avait simplement dit
d’être très prudent. Dans le « Mass »
m’avait-il expliqué, c’était la
responsabilité totale
INDIVIDUELLE. Et de spécifier
qu’il y avait à chaque coin de
rue, des dizaines d’avocats aux
dents longues et affamés,
spécialisés dans les cas de
dommages corporels causés par le
duo auto/automobilistes. Bref,
ma copilote capotait.
Tranche de vie 2 :
Samedi après-midi dernier, dans
le stationnement du Métro de la
Plaza Tracy, un « bonhomme »
pressé a passé proche de « m’écraser »,
simplement pour avoir une
meilleure place pour stationner
son Camry beige. Il m’a regardé
comme si j’étais une nuisance
totale. Normal, l’individu en
question dans son imaginaire ne
portait aucun sens des
responsabilités, imperméable aux
conséquences. S’il m’avait
blessé, la seule conséquence
pour lui aurait été de retarder
le déroulement de ses « commissions ».
Pour moi, cela aurait pu être
passablement plus grave. Encore
une fois au Québec, les victimes
sont toujours doublement
victimes.
Conclusion ? Je
ne suis pas contre les mesures
sociales. J’en ai contre la
déresponsabilisation des
citoyens québécois, qui est
l’une des conséquences fâcheuses
du fameux « Modèle québécois ».
À force de trop vouloir en faire
pour les citoyens, nous nous
transformons en dépendants
sociaux. Surtout dans une
société vieillissante, le danger
est double.
Soyez sans
crainte, il n’y a pas qu’à
Sorel-Tracy qu’il y a des James
Bond. Le Québec en dénombre
sûrement plusieurs dans chacune
de nos villes et villages.
Ceci étant,
surtout en cette période
estivale, il y a plein de
Québécois qui vont aux « États »
ou ailleurs et peu reviennent
avec des poursuites sur le dos.
De là,
l’hypothèse que l’Homme se
gouverne et se comporte en
fonction de son environnement.
De là, deux questions simples,
simplistes, mais fondamentales :
Pourquoi le Québécois a-t-il
besoin du « no fault »
intégral au Québec ?
Pourquoi le Québécois
fonctionne-t-il très bien
sans le « no fault »
à l’extérieur du Québec ?
Jocelyn Daneau
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électoral 2013 - SOME 2013
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Grille d’analyse
(résultats) du SOME 2013
(20 juin 2013)
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Jocelyn Daneau
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