Sorel-Tracy :
leadership en développement
économique recherché (partie 1)
« Plus tu
pédales moins vite, moins tu
avances davantage » -
théorème de
Poulidor.
C’est
l’illustration parfaite du
phénomène de « l’immobilité
immobilisante : moins on bouge,
plus on désapprend le mouvement.
» Hervé Sérieyx dans
l’Effet Gulliver, 1994.
Quelques rappels
Depuis plusieurs
années, la
population de Sorel-Tracy et de
sa région immédiate est au
mieux, stagnante; peut-être même
en déclin. Mauvais signe.
Cette population
vieillit proportionnellement
plus vite que celle du
Québec. Depuis 2004, pour le
territoire géographique de
Sorel-Tracy,
le nombre de naissances est
systématiquement inférieur à
celui des décès, avec un
taux de couverture moyen de 63%
(63 naissances par 100 décès).
Ce qui précède
est une condition gagnante pour
favoriser l’immobilisme.
L’élection de Réjean Dauplaise
en 2009 en a été l’ultime
illustration. Même pour les
aînés, réintroduire le « mouvement »
doit redevenir une priorité.
Un cliché,
qu’on se
répète
ad nauseam
Pour assurer la
survie de notre ville et de
notre région,
nous devons garder nos jeunes.
Pour ce faire, un milieu de vie
dynamique est essentiel en
favorisant notamment,
la création
d’emplois.
Je rajouterais
l’habituel oublié de ce cliché,
créer des emplois à valeur
ajoutée. La « valeur
ajoutée » s’entend ici, au
sens de la rémunération des
individus. Laquelle devrait être
dans la moyenne québécoise.
Selon Statistique Canada pour
avril 2013, nous parlons
hebdomadairement de
834 $
(Le salaire minimum actuel au
Québec : 10,15$ / heure). Une
rémunération que l’on pourrait
considérer comme une
balise/objectif pour garder un
jeune (diplômé) dans notre coin
de pays.
La situation,
au
risque de me répéter
En matière
économique, la conjoncture est
instable. Habituellement
complexe, l’ensemble devient
compliqué : “prime rate”
au plancher mais des taux
d’utilisation de la capacité
industrielle « moyens »
avec un risque de déflation, …
Sans oublier, le prix des
matières premières souvent en
deçà des coûts de production,
avec un Rio Tinto QIT qui veut
réparer sur le dos de ses
travailleurs, les pots cassés
par les mauvais choix
d’investissement de sa
direction.
En matière
structurelle, l’économie évolue
rapidement. La multiplication
des forages donne des surplus en
gaz et pétrole de schiste aux
États-Unis, tuant les prix et
favorisant une renaissance d’une
industrie manufacturière
compétitive. Ici comme ailleurs,
les secteurs secondaires (ex.:
fabrication mécano-soudée) et
tertiaires (ex.: ingénierie de
détails réalisée en Inde pendant
que l’on fait dodo) passent à
l’ère du tout numérique à une
vitesse foudroyante. Bientôt,
les machinistes seront remplacés
par des ingénieurs
informaticiens capables de
construire des
algorithmes de calcul,
permettant de convertir une
photo numérique en objet (de
métal) complexe, à l’aide d’une
machine-outil inconnue
aujourd’hui et que l’on appelle
déjà, une
imprimante tridimensionnelle.
Science-fiction? Non, bientôt
une réalité. Bill Gates
(Microsoft), Mark Zuckerberg (Facebook)
pour ne nommer que ceux-là,
insistent sur le fait que “chaque
étudiant dans chaque école
devrait avoir l’opportunité
d’apprendre à coder”
c.-à-d. avoir la possibilité
d’apprendre à écrire des
programmes informatiques.
Un constat
Je me répète :
« Nous n’avons pas de
stratégie de développement
économique dans la région de
Sorel-Tracy. Encore moins une
stratégie économique adaptée à
la nouvelle réalité de
l’économie, notamment celle du
savoir à l’ère numérique. »
Nous naviguons à vue.
Si quelqu’un est d’avis
contraire, qu’il ou qu’elle se
lève.
Outre le secteur
promoteur de l’écologie
industrielle dont tout le gratin
local s’égosille, avons-nous
déjà vu une « job »
autonome en émerger? Une vraie
« job » privée non
subventionnée, qui va rapporter
autour de « 834 $ »
par semaine. Je ne questionne
pas ici, les efforts et la bonne
volonté de nos intervenants
économiques. Je me
questionne sur la nature de ces
efforts et leur orientation.
Ce ne sont
pourtant pas les organismes de
développement économique qui
nous manquent : CLD, SADC,
madame la Députée, Chambre de
commerce, Orienthèque et j’en
passe. Bref, travaillons-nous
sur les « bonnes affaires »,
dans la bonne direction?
Pourtant, ce n’est pas les
décideurs/donneurs de direction
qui nous manquent. Par exemple,
ce que l’on appelle
l’instance décisionnelle du CLD
Pierre-de-Saurel, c’est 26
personnes, représentants les « milieux
de vie ». C’est 1,5 chef
pour chacun des 17 « Indiens »
du CLD.
Une question qui
tue à propos du CLD Pierre-de-Saurel,
pour en mesurer la performance.
Dans son
rapport annuel 2012, sur les
159 emplois créés (mais non
vérifiées par un tiers
indépendant), combien de ceux-ci
passerait le test du « 834
$ » ?
Éléments de
réponse : La plupart des emplois
créés selon l’actuel modèle
d’intervention du CLD Pierre-de-Saurel
sont du type « tertiaire à
faible valeur ajoutée ». Des
emplois qui auraient
probablement été créés de toute
façon, par les mécanismes
naturels de l’économie et la
nécessité humaine. Bref, peu de
ces emplois passent le test du
« 834$ ».
Considérant le
niveau d’instruction de notre
population souvent en retrait,
pensez-vous que le modèle
d’intervention du CLD Pierre-de-Saurel
est adapté à la réalité de la
nouvelle économie? La réponse
semble évidente : NON.
Il faut donc
sortir de l’actuel modèle de
répartition de la pauvreté, une
spécialité de plus en plus
québécoise, pour un autre basé
sur la création de la richesse
c.-à-d. des à « jobs à 834
$ ». Richesse que nous
pourrons ensuite redistribuer au
lieu de l’emprunter. Si aucune
réforme n’est entreprise, les
années qui viennent verront des
interventions du CLD et autres
de plus en plus en rupture de la
structure et de l’évolution de
l’économie réelle.
À suivre
Jocelyn Daneau
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jocelyndaneau@gmail.com
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(résultats) du SOME 2013
(20 juin 2013)
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