Serge Péloquin –
Test de crédibilité – Budget de
l’an 1
Nouveau maire à Sorel-Tracy,
nouveau leadership, nouvel
esprit d'équipe au conseil
municipal (on l’exige) et
surtout, plusieurs promesses
électorales qui sont restées au
niveau de l’énoncé.
Ceci étant, Sorel-Tracy comme
l’ensemble des villes du Québec
est en plein processus
budgétaire 2014. Allons-nous
avoir un budget 2014 "NOUVEAU"
ou simplement, un nouveau budget
comme une continuité de 2013?
Cette question
est d’autant plus pertinente que
notre
nouveau maire élu avec 50,3 %
des suffrages, nous abreuve
depuis plusieurs semaines de
phrases-slogans comme : « Des
idées nouvelles pour avancer »,
« Faire preuve d’innovation,
de créativité », « On va
vous surprendre », « Le
renouveau », etc. Alors,
nous sommes simplement
impatients de « wouère ».
Promesses
électorales et devis de
performance
RÉDUIRE
LA DETTE
·
Stopper les dépenses non
prioritaires pour
réduire l’endettement
·
Mettre en place une
gestion rigoureuse et
axée sur le citoyen
·
Mieux planifier
l’ensemble des
opérations de la Ville
et éviter les dépenses
en double
·
Assurer l’entretien des
infrastructures de la
Ville (rues, trottoirs,
égouts, eau potable,
bâtiments, etc.)
·
Privilégier les projets
éligibles aux programmes
de subventions
provinciales et
fédérales.
Source :
Serge Péloquin,
programme électoral 2013
|
Ci-haut, les
promesses électorales de Serge
Péloquin. Des engagements dont
il ne nous a peu expliqué la
signification en campagne
électorale. Ceux-ci sont devenus
automatiquement une norme de
conformité, le soir du 3
novembre 2013. En fait, pour les
4 prochaines années, ce
programme électoral devient un
devis de performance pour juger
l’œuvre de Serge Péloquin.
Donc,
monsieur le maire
et membres du conseil municipal
de Sorel-Tracy, quelle est votre
stratégie de réduction de notre
dette municipale, actuellement
estimée à 66 millions de
dollars? Quelles sont les
tactiques afférentes pour y
arriver? C’est-à-dire, quelles
sont les cibles en termes de
ratios financiers et quels sont
les échéanciers pour y parvenir?
Lesquels doivent traduire les
promesses contenues dans
l’encart ci-haut, maintenant
devenues les exigences des
citoyens.
SVP, ne répondez pas sur le
pilote automatique que nous
avons une politique de gestion
de la dette pour assumer cette
responsabilité.
Celle-ci n’est pas techniquement
crédible ni robuste,
elle est essentiellement comme
un serpent qui se mange la
queue. Par ailleurs et de grâce,
ne nous faites pas le coup de
l’ancien conseil municipal, qui
transformait de la surtaxation
hasardeuse en exploit de « saine
gestion », pour ensuite se
vanter qu’il baissait notre
niveau d’endettement.
Quelques données à saveur
budgétaire
Selon les
HEC Montréal, pour un panier de
11 services municipaux à
Sorel-Tracy,
ceux-ci sont de 12 % moins chers
que la moyenne des villes de
comparaison. Excellente
nouvelle.
Par contre,
il y a une perception
généralisée d’un niveau de
taxation élevé à Sorel-Tracy.
André Mandeville, CMA, ancien
directeur financier et récemment
candidat maire, a fait
une démonstration éloquente
d’écarts de taxation,
indiquant que nous avons une
fiscalité municipale très peu
concurrentielle.
De même, le niveau élevé de
notre dette municipale est un
frein à notre développement,
entachant notre capacité à
réaliser des projets
structurants. Ce niveau pourrait
aussi être à risque, suite à
l’évolution de certains
dossiers dont nous n’avons pas
un total contrôle : projet de
rénovation du marché Richelieu
qui prend du retard, poursuite
de 22 M$ de SDD/Conporec,
portion de l’endossement de
notre ville dans le projet des
éoliennes de la MRC Pierre-de-Saurel,
portion de notre responsabilité
dans la poursuite de 4,5 M$ des
Autobus La Québécoise contre le
CIT Sorel-Varennes, la
rénovation de la Capitainerie,
le mur de palplanches de l’usine
de traitement des eaux du côté
Sorel.
Ce sur quoi
nous avons un certain contrôle?
Notre fonction publique
municipale qui montre un
désolant ratio d’encadrement de
1 cadre pour 5,8 employés, nous
plaçant en retrait de la moyenne
des villes de comparaison. De
même, avec une
population
qui a diminué de 0,35 % de 2011
à 2012, notre fonction publique
a augmenté de 223 à 228
personnes c.-à-d. de 2,2 %.
Mis tout
n’est pas noir. Dans la foulée
de la Commission Charbonneau,
les contrats accordés par le
Ministère des Transports
auraient diminué de 16 %.
Saurons-nous en profiter?
Serge Péloquin : premier test de
crédibilité
Les objectifs budgétaires pour
2014 peuvent se décliner en
plusieurs scénarios. Voici donc
quelques suggestions qui se
présentent comme une série
d’objectifs, graduellement
ambitieux.
Scénario « 1 » :
le laissé faire
On pile des dépenses et on tire
une ligne là où il semble que ce
n’est plus politiquement viable
en termes de hausse de taxation.
On s’en vante même si on ne
contrôle rien. On espère
un surplus à la fin de l’année
pour qualifier le tout de « saine
gestion ». Si vous
reconnaissez cette façon de
faire, vous n’avez peut-être pas
tort.
Scénario « 2 » :
le facile facile
Selon la
Banque du Canada, l’Indice
des prix à la consommation (IPC)
au Canada est de 1,1 % sur une
base annualisée (septembre
2013). De même, selon
Banque Scotia, la prévision
d’inflation au Canada au 31
octobre 2013 pour 2014 est de
1,7 %. Bref, on fixe
l’augmentation de taxe à 1,7 %
ou moins et on calcule le budget
en conséquence. On espère
un surplus budgétaire à des fins
de réduction de la dette.
Scénario « 3 » :
le sérieux et l’espoir
On fixe le
montant du budget 2014 au niveau
de celui de 2013. Donc, on
absorbe comme plusieurs
administrations publiques et
privées, les diverses
augmentations. Ce qui nécessite
de faire des gains de
productivité à l’intérieur de
l’appareil municipal, de l’ordre
de l’IPC, disons de 1,1 %.
On
espère un surplus budgétaire
à des fins de réduction de la
dette. Le taux de taxation des
citoyens demeure identique à
celui de 2013.
Scénario « 4 » :
l’ambitieux
C’est le scénario « 3 », mais en
augmentant formellement le taux
de taxation d’un % (disons 1 %)
uniquement pour résorber
la dette.
Scénario « 5 » :
l’innovateur visionnaire
Une combinaison agressive des
scénarios « 3 » et « 4 ».
1.
Le
budget 2014 égale celui de 2013
moins 2 %, donc une
réduction du budget en terme
réel de plus de 3,1 %.
2.
Une hausse
de taxe de 2 %, exclusivement
destinée à réduire notre niveau
d’endettement.
Pourquoi « Innovateur visionnaire
»? Parce que ce scénario
implique de revoir l’ensemble
des façons de faire de la ville
de Sorel-Tracy pour y trouver
des gains de productivité,
équivalents à au moins 3,1% en
2014. Les techniques de gestion
pour ce faire existent et elles
sont connues sous des vocables
comme amélioration continue,
rationalisation, etc. Des
techniques que les
administrations tant privées que
publiques utilisent depuis des
années. Pour ceux et celles qui
seraient tentés de dire : « Une
ville, ce n’est pas pareil »,
je vous mets au défi de nous en
faire la démonstration formelle.
Note :
Il faut aussi travailler du côté
des revenus. Mais nous devons
considérer ces gains comme la
cerise sur le sundae.
Conclusion
Réduire notre niveau
d’endettement à l’aide d’une
démarche rigoureuse et
systématique requiert du courage
politique, mais aussi, une
capacité d’innover.
Justement, Serge
Péloquin notre nouveau maire a
fait sa campagne électorale sur
sa capacité d’innover,
d’inventer et sur plusieurs
autres affirmations à saveur
électoraliste. C’est maintenant
l’heure du « reality test ».
Le « puck » est
maintenant sur sa palette, à lui
de nous montrer qu’il est
réellement capable de « scorer ».
C’est le temps de livrer la
marchandise, de nous
surprendre.
Bref, est-ce le
budget du renouveau de
Sorel-Tracy ou simplement celui
de la continuité?
Jocelyn Daneau
Courriel :
jocelyndaneau@gmail.com
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