Martin Baller et
la 30 : du « Nice to have »
Le nouveau
candidat de la Coalition
avenir Québec (CAQ) dans
Richelieu, monsieur
Martin Baller est arrivé chez
nous en parachute, en vue de
l’élection du 7 avril 2014.
Avant de se parachuter, il
semble avoir fait un tour
d’avion du comté et constater
que la 30 s’arrêtait à
Sorel-Tracy. En sautant dans le
vide, il a donc sauté
immédiatement sur l’idée de
faire du
prolongement à l’Est de la 30,
son cheval de bataille
électoral. Disons qu’il a
peut-être sauté sur le mauvais
cheval, un peu vite.
Disons aussi
qu’avant de fixer ses priorités,
monsieur Baller aurait peut-être
dû prendre quelques instants
pour se renseigner sur les
priorités de la région et du
comté de Richelieu. Pour
quelqu’un qui se vante de faire
de la politique autrement,
une expression galvaudée, il
fait dans l’asphalte de façon
assez traditionnelle et
simpliste. Monsieur Baller
a-t-il au moins consulté
Jean-Bernard Émond ex-candidat
Caquiste dans la région et que
l’on aurait bien aimé revoir
dans ce rôle?
Question :
avons-nous besoin du
prolongement de la 30 en
direction est? La réponse
instinctive, c’est « OUI », mais
il s’agit de la mauvaise
question. En fait, il y a deux
séries de questions à se poser :
au niveau de l’État et celui de
notre région
1)
Au niveau
de l’État c.-à-d. du Québec,
est-ce que le prolongement de la
30 est un projet rentable
économiquement?
Réponse :
NON. D’une part, les
contraintes géographiques,
physiques, environnementales et
politiques sont énormes sans
parler des coûts de
construction. Outre la question
de la sécurité routière
améliorée apportée par un tel
projet, on ne voit pas poindre
dans l’axe
Sorel-Tracy-Trois-Rivières, un
développement économique tel
qu’il compenserait les coûts de
ce projet. D’autre part, le
meilleur usage alternatif des
investissements de l’État ne
pointe pas vers ce projet.
Autrement dit, le Québec à
plusieurs chats à fouetter avant
de consentir à dépenser 1$ dans
le prolongement de la 30. Soyons
réalistes, il n’y qu’à lire les
journaux.
2)
Au niveau
du comté de Richelieu, le
prolongement de la 30 vers l’Est
doit-il être une priorité?
Réponse :
NON. L’avenir de
Richelieu et de son chef-lieu
Sorel-Tracy sont en direction de
la Rive-Sud de Montréal et du
Nord-est des États-Unis. Il
n’est pas dans un sens inverse
qui ne montre aucun dynamisme
économique, porteur pour nous.
Cela serait comme se diriger
dans un sens unique (un « one
way »). Il suffit pour cela
d’observer tout le
bouillonnement du développement
économique qui pointe dans l’axe
Contrecœur-Valleyfield pour s’en
convaincre. Il est donc
impératif pour notre région de
se doter d’une vision de notre
développement économique, dans
le cadre du tracé actuel de la
30.
En conclusion,
pour la 30, il faut surtout
l’entretenir convenablement pour
en faire une voie d’accès royale
pour Sorel-Tracy. Obtenir toutes
les sommes d’argent nécessaires
pour se faire serait déjà un
exploit. Faire des efforts pour
prolonger la 30 à l’Est serait
une utilisation inadéquate de
nos énergies.
En fait,
prolonger la 30, c’est du « Nice
to have » (« Intéressant
à avoir »), identique à
celui d’un pont pour nous relier
à la Rive-Nord. Ces deux projets
ne démontrent intuitivement,
aucune rentabilité économique.
Bref, la promesse
électorale de Martin Baller de
la CAQ est dotée d’un parachute
qui malheureusement, a peu de
chance de s’ouvrir.
Par ailleurs,
monsieur Baller aurait intérêt à
mieux connaître son client avant
de lui sauter dessus.
Jocelyn Daneau
jocelyndaneau@gmail.com
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