La sexualité
après 50 ans : deuxième partie
Les aspects plus
généraux des changements de la
sexualité avec l'âge ont été
abordés dans la première partie
de cette chronique. Nous allons
maintenant traiter, de façon
plus spécifique, des changements
qui se produisent chez l'homme
et chez la femme.
Changements chez
l'homme
Les changements
dans la sexualité de l'homme se
font principalement en fonction
du temps. La majorité des
réactions sexuelles sont
décalées dans le temps et
ralenties. Ainsi, l'érection
demandera une stimulation plus
intense aux organes génitaux.
Par exemple, si une simple
pensée sexuelle (fantasme)
suffisait à provoquer une
érection en quelques secondes
chez le jeune adulte, il faut
maintenant des caresses directes
sur le pénis. L'érection devient
plus lente à se produire et à
devenir rigide. Si l'érection se
perd, elle peut être plus lente
et plus difficile à revenir.
L'érection maximale n'est
souvent atteinte qu'au moment de
l'éjaculation et elle disparait
rapidement après l'orgasme.
La période où il
est possible d'avoir une autre
érection s'allonge. Quelques
fois, il peut se produire une
période réfractaire paradoxale
où l'homme ne peut retrouver son
érection, sans qu'il y ait eu
d'éjaculation. Au moment de
l'orgasme, les contractions
diminuent en nombre et en
intensité. Si l'excitation a
duré très longtemps, il est
possible que la force de
l'orgasme diminue. On ne
retrouve pas chez l'homme un
changement aussi marqué que la
ménopause chez la femme. Il y a
une baisse du taux de
testostérone chez l'homme plus
âgé, mais cette baisse n'est pas
comparable à la chute du taux
d'œstrogène et de progestérone
chez la femme. En fait, bien que
certains mentionnent
l'andropause comme équivalent à
la ménopause, il s'agit plutôt
de changements psychologiques et
sociaux.
Changements chez
la femme
La ménopause
marque une étape importante dans
la sexualité féminine. La
ménopause se produit en moyenne
vers 51 ans et elle entraîne
divers changements physiques,
dont le plus visible est l'arrêt
des menstruations. Certains vont
associer la ménopause avec le
troisième âge. Ce qui est
exagéré, puisque certaines
femmes vivent leur ménopause
vers 40 ou 45 ans. En fait, on
divise la période de la
ménopause en différentes phases
: préménopause, ménopause,
postménopause et symptômes
tardifs.
Durant la
préménopause, il y a en général
peu ou pas de changements
spécifiques dans la réponse
sexuelle (même s'il y a des
changements physiologiques),
sauf si la femme est trop
incommodée par les bouffées de
chaleur, l'insomnie ou
l'irritabilité. Cependant,
certaines femmes se sentent
alors libérées de la crainte
d'une grossesse non désirée. À
cette étape de la vie, la
plupart des couples vont se
retrouver seuls, les enfants
ayant quitté la maison.
Certaines femmes peuvent vivre
un sentiment d'être démunies ou
déprimées, si elles ont investi
tout leur intérêt affectif dans
les enfants (syndrome du nid
vide). Il est clair que la
qualité de la relation de couple
est essentielle à la qualité de
la vie sexuelle. Certaines
vivront cette période comme la
possibilité d'une seconde lune
de miel. Cependant, certaines
femmes qui ne prennent pas
plaisir aux activités sexuelles
profiteront des malaises
physiques pour faire cesser la
sexualité.
La ménopause
représente l'arrêt définitif des
menstruations.
C'est durant la
période de la postménopause que
les symptômes s'amplifient :
bouffées de chaleur, insomnie,
fatigue, nervosité, dépression.
Cependant, 25 % des femmes
n'auront jamais de bouffées de
chaleur et 50 % n'en auront pas
la nuit. Pour faire suite aux
changements hormonaux,
l'élasticité du vagin va
diminuer et ses parois vont
s'amincir. Ce phénomène entraîne
une diminution et un
ralentissement de la
lubrification vaginale lors des
relations sexuelles. Le vagin
était moins bien lubrifié, cela
peut entraîner des douleurs ou
des inconforts à la pénétration.
Par ailleurs, la sécheresse
vaginale peut être mal
interprétée par certains. La
sécheresse vaginale est alors
vue comme une perte de désir ou
d'intérêt pour la sexualité
plutôt que comme un phénomène
physiologique.
Plus tard, la
diminution de l'œstrogène et de
la progestérone amène des
changements physiques au niveau
des seins, des fesses, du pubis,
du vagin. Comme chez l'homme, il
peut y avoir un ralentissement
et une diminution de l'intensité
de la réponse sexuelle.
Cependant, pour la majorité des
femmes qui avaient une sexualité
agréable plus jeune, elles vont
continuer à avoir une sexualité
agréable.
La sexualité n’a
pas de fin, tant qu’il y a de la
vie, il peut y avoir de la
sexualité! Il s’agit simplement
de s’adapter aux changements qui
surviennent dans le corps et
dans la vie afin de poursuivre
une sexualité agréable.
Julie Langelier &
François Blanchette
julielangeliersexologue@hotmail.com
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