Yvon
Marion quitte les Rebelles au
hockey
Un monument, on
doit le respecter. Aujourd’hui,
les mentalités ont changé…et pas
toujours pour le mieux ! Disons
que les jeunes ont la gâchette
plus facile face à l’autorité.
Ils dégainent facilement.
Yvon Marion n’a plus besoin de
présentation dans la région. Il
a collaboré à titre de soigneur
pour toutes les équipes
sportives imaginables depuis
plusieurs années. Il adorait ce
hobby et avait toujours ressenti
du respect de la part de
l’entourage dans lequel il
travaillait.
Tant au hockey, au football, au
soccer ou pour d’autres
disciplines sportives, son
travail consciencieux était
grandement apprécié de la part
des joueurs, des parents et de
l’entourage du club.
Cet ex-employé du cégep de
Sorel-Tracy à la retraite depuis
quelques années, avait décidé de
rester avec les Rebelles au
hockey collégial. Cela lui
permettait de garder la main et
surtout le contact avec un
milieu qui lui était difficile
d’abandonner…jusqu’à ce qu’un
incident vienne mêler les cartes
lors de la dernière saison.
Lorsque j’ai rencontré Yvon par
hasard récemment, il a commencé
par me dire qu’il quittait
définitivement ce travail, qu’à
l’âge de 60 ans, il trouvait
qu’il était temps de laisser sa
place. À prime abord, cette
révélation m’a fait sursauter
car je savais pertinemment,
connaissant le personnage depuis
plusieurs années, qu’il y avait
anguille sous roche.
Puis, à force d’insister, le
chat est sorti du sac. Une
brouille sérieuse a éclaté l’an
dernier entre Yvon, la mère d’un
joueur ainsi que le frère de ce
dernier. Pas question pour moi
de révéler tous les détails mais
je peux vous dire que si j’avais
été à sa place, j’aurais quitté
sur le champ.
Il faut bien comprendre que ni
la direction, ni les autres
joueurs des Rebelles sont en
cause dans cet incident. Si
Marion a décidé de terminer la
saison, on imagine que c’est par
respect envers les responsables
et qu’il ne voulait pas les
mettre dans le trouble. Car il
serait bon de préciser que des
soigneurs qualifiés pour
exécuter cette besogne, ils ne
se bousculent pas aux portes !
Même qu’en bon gentlemen, il
s’est offert à la direction pour
orienter son remplaçant lors de
ses débuts pour la prochaine
saison si jamais on juge cette
collaboration nécessaire. Quand
je lui ai demandé s’il
accepterait de revenir avec un
club où les joueurs sont plus
vieux, il a répliqué
immédiatement dans la négative.
On devine qu’il a bien mûri sa
décision. De toute façon, il
n’est pas du genre à réagir sur
un coup de tête. À la fin de
notre conversation il m’a dit
que jamais durant toute sa
carrière, il n’avait vécu une
expérience semblable. On sentait
nettement son traumatisme.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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