LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mardi 08 octobre 2013 13:25

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

mardi 08 octobre 2013

Mike Bossy n’aimait pas affronter les Éperviers de Sorel

À l’époque où j’étais annonceur-maison aux matchs locaux des défunts Éperviers de Sorel dans la LHJMQ, je devais rencontrer l’instructeur adverse avant chacune des parties pour y recueillir son alignement. Je me souviens lorsque le National de Laval nous rendait visite.

L’instructeur Jacques Saint-Jean me voyait venir de loin avec ses grands yeux. À quelques reprises, il rayait de l’alignement son as pointeur, Mike Bossy. Il me le disait clairement et sans gêne. « Je ne suis quand même pas dupe. Je ne le lancerai pas dans la fosse aux lions avec le risque qu’il soit blessé ! ».

J’en avais jasé à quelques reprises avec Mike dans le temps et ils abondaient dans le même sens que son coach. Rares sont les adversaires qui aimaient se frotter aux Éperviers, surtout à domicile. Par conséquent, les amateurs de hockey locaux, les vrais, se voyaient privés de l’un des meilleurs buteurs du circuit et future étoile de la LNH.

Samedi dernier, mon confrère journaliste Marc DeFoy, avec qui j’ai eu le plaisir de travailler au journal Sport Illustré, une publication disparue aujourd’hui, rapportait dans l’une de ses chroniques du Journal de Montréal, les propos de Mike Bossy, qui prône depuis longtemps l’abolition des bagarres chez les professionnels.

Une vieille rengaine que les hauts dirigeants ne veulent pas entendre, de peur de perdre des gens aux guichets qui recherchent cet aspect lors des rencontres.

Bon, disons que les nouveaux Éperviers de Sorel-Tracy réalisent que le public sorelois raffolent des bagarres car avec la signature récente de Jon Mirasty, qui n’a certes pas quitté l’Ouest canadien pour des peanuts, n’a sûrement pas été embauché pour ses talents de marqueur.

Voilà un geste qui démontre clairement un retour en arrière. Si les dirigeants de ce circuit voulaient abolir les bagarres, ils voteraient un règlement en ce sens. Force est d’admettre qu’eux aussi acceptent les combats en autant que ça rapporte de l’argent aux guichets.

Le hockey est l’unique sport où les bagarres sont acceptées. On a beau fournir toutes les raisons pour défendre l’aspect contraire mais il n’y a rien à faire. Malheureusement, il faudra un incident fatal pour que les règlements tant attendus fassent leur apparition.

C’est comme partout ailleurs. Quand des témoins disent qu’une route est dangereuse, on attend l’accident meurtrier pour solutionner le problème. Au Lac Mégantic, les gens craignaient depuis belle lurette un désastre dans leur ville à cause du chemin de fer. Personne ne bougeait jusqu’au moment où les wagons ont explosé.

La nature humaine est ainsi faite. Toutes les raisons sont bonnes pour approuver les bagarres lors des matchs de hockey jusqu’au jour où on comprendra que de telles séquences avaient comme but essentiel d’apporter de l’argent dans les poches des décideurs.

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com

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