LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 14 août 2014 14:03

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

jeudi 14 août 2014

La bataille ne sera jamais gagnée pour Josie

Il y a des gens qui ne l’auront jamais facile. On ne peut rien y faire…sauf réagir !

« Je côtoie des enfants malades au quotidien. Ils souffrent du cancer, d’arthrite sévère. Leur vie ne tient qu’à un fil. J’en retire une source de motivation. Je n’ai pas de raison pour me plaindre ».

Josie Pilon de Sorel-Tracy travaille à l’hôpital Sainte-Justine à Montréal comme physiothérapeute. Âgée de 30 ans seulement, elle a été diagnostiquée diabétique de type 1 dès les premières années de son enfance.

Par conséquent, son pancréas ne fonctionne plus, ce qui nécessite une surveillance continuelle et un traitement à l’insuline. Dans son quotidien, la pompe à l’insuline est devenue indispensable, voire même essentielle. Elle doit s’en injecter aux trois jours via un cathéter installé en permanence sur son corps.

Qui plus est, Josie démontre qu’avec de la détermination, on peut devenir très actif malgré un handicap. Inévitablement, elle doit défier la logique, la maladie. La plus grande menace est de faire de l’hypoglycémie. Elle doit obligatoirement contrôler son taux de sucre. Adepte de triathlon, elle souligne à la blague qu’elle pratique le quadrathlon, c’est-à-dire la natation, le vélo, la course à pied…et le contrôle de son diabète !

L’hypoglycémie devient donc l’ennemi majeur des diabétiques qui pratiquent un ou des sports. « Les gens détestent la fatigue reliée à cette menace. J’imagine que c’est comme frapper le mur au cours d’un marathon et ce phénomène peut se produire jusqu’à douze heures à la suite d’un effort intense », nous explique cette triathlète depuis deux ans seulement.

Alors, le déclic de cette mise en forme, il s’est produit de quelle façon ? « C’est grâce à une rencontre avec Sébastien Sasseville. Diabétique, il m’a fait découvrir ses connaissances. On parle d’un intense, d’un gars qui défie littéralement la logique. Grâce à lui, j’ai pu améliorer ma gérance du diabète et j’ai ainsi eu la piqure, particulièrement pour la course à pied. J’ai découvert plusieurs aspects de cette maladie et ça m’a permis d’en discuter plus profondément », affirme celle qui a réalisé son premier demi-marathon en 2011.

Elle voit son médecin régulièrement et quand il lui confie que son cas s’est amélioré depuis qu’elle pratique un sport, elle sourit. « Je n’ai donc pas le choix, je dois continuer. Ces multiples contrôles, c’est le prix à payer. » Elle ajoute que son réseau social pèse lourd dans la balance, qu’elle en a besoin afin de poursuivre sa route. « Sans toutes ces personnes qui m’entourent, je n’en serais pas rendue où j’en suis présentement. Avec eux, le diabète, ce n’est pas si difficile que ça semble l’être. Je suis privilégiée en ce sens ».

D’ici quelques jours, elle va courir le demi marathon de Québec avec son père, une expérience qu’elle n’aurait jamais pu imaginer il y a à peine quelques années. Puis, suivra le marathon de Montréal, son premier 42km. Et pour 2015, si tout se déroule bien, elle vise l’ironman du Wisconsin, où seront réunis de nombreuses personnes diabétiques, une sorte de rassemblement pour ces derniers.

« Il faut apprendre à conjuguer avec le diabète », dira-t-elle durant notre entrevue. Puis, quelques jours plus tard, elle écrira ceci sur sa page facebook : « Aujourd’hui, j’ai subi une descente de mon taux de glycémie. Je dois courir 21km. Il fera noir lorsque je courrai mais je m’en fou. Ça va me prendre 3 heures mais je m’en fou. Attends que je boive un jus, Monsieur le Pancréas ! J’avais juste à le courir hier, vous dites ? Hier, je n’aurais certes pas travaillé autant mon mental», termine-t-elle.

Finalement, elle aura couru 18km. « Mais la revanche sera douce », a-t-elle conclu.

La bataille ne sera jamais terminée pour Josie. Elle le sait. Elle en est consciente. De toute façon, la longueur d’avance qu’elle détient lui confirme déjà une supériorité sur l’ensemble des gens qui souffrent de cette maladie ce qui représente déjà une solide victoire.


Daniel Lequin

danielmedaille@hotmail.com

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