La
bataille ne sera jamais gagnée
pour Josie
Il y a des gens
qui ne l’auront jamais facile.
On ne peut rien y faire…sauf
réagir !
« Je côtoie des enfants
malades au quotidien. Ils
souffrent du cancer, d’arthrite
sévère.
Leur vie ne tient qu’à un fil.
J’en retire une source de
motivation. Je n’ai pas de
raison pour me plaindre ».
Josie Pilon de Sorel-Tracy
travaille à l’hôpital
Sainte-Justine à Montréal comme
physiothérapeute. Âgée de 30 ans
seulement, elle a été
diagnostiquée diabétique de type
1 dès les premières années de
son enfance.
Par conséquent, son pancréas ne
fonctionne plus, ce qui
nécessite une surveillance
continuelle et un traitement à
l’insuline. Dans son quotidien,
la pompe à l’insuline est
devenue indispensable, voire
même essentielle. Elle doit s’en
injecter aux trois jours via un
cathéter installé en permanence
sur son corps.
Qui plus est, Josie démontre
qu’avec de la détermination, on
peut devenir très actif malgré
un handicap. Inévitablement,
elle doit défier la logique, la
maladie. La plus grande menace
est de faire de l’hypoglycémie.
Elle doit obligatoirement
contrôler son taux de sucre.
Adepte de triathlon, elle
souligne à la blague qu’elle
pratique le quadrathlon,
c’est-à-dire la natation, le
vélo, la course à pied…et le
contrôle de son diabète !
L’hypoglycémie devient donc
l’ennemi majeur des diabétiques
qui pratiquent un ou des sports.
« Les gens détestent la fatigue
reliée à cette menace. J’imagine
que c’est comme frapper le mur
au cours d’un marathon et ce
phénomène peut se produire
jusqu’à douze heures à la suite
d’un effort intense », nous
explique cette triathlète depuis
deux ans seulement.
Alors, le déclic de cette mise
en forme, il s’est produit de
quelle façon ? « C’est grâce à
une rencontre avec Sébastien
Sasseville. Diabétique, il m’a
fait découvrir ses
connaissances. On parle d’un
intense, d’un gars qui défie
littéralement la logique. Grâce
à lui, j’ai pu améliorer ma
gérance du diabète et j’ai ainsi
eu la piqure, particulièrement
pour la course à pied. J’ai
découvert plusieurs aspects de
cette maladie et ça m’a permis
d’en discuter plus profondément
», affirme celle qui a réalisé
son premier demi-marathon en
2011.
Elle voit son médecin
régulièrement et quand il lui
confie que son cas s’est
amélioré depuis qu’elle pratique
un sport, elle sourit. « Je n’ai
donc pas le choix, je dois
continuer.
Ces multiples contrôles, c’est
le prix à payer. » Elle ajoute
que son réseau social pèse lourd
dans la balance, qu’elle en a
besoin afin de poursuivre sa
route. « Sans toutes ces
personnes qui m’entourent, je
n’en serais pas rendue où j’en
suis présentement. Avec eux, le
diabète, ce n’est pas si
difficile que ça semble l’être.
Je suis privilégiée en ce sens
».
D’ici quelques jours, elle va
courir le demi marathon de
Québec avec son père, une
expérience qu’elle n’aurait
jamais pu imaginer il y a à
peine quelques années. Puis,
suivra le marathon de Montréal,
son premier 42km. Et pour 2015,
si tout se déroule bien, elle
vise l’ironman du Wisconsin, où
seront réunis de nombreuses
personnes diabétiques, une sorte
de rassemblement pour ces
derniers.
« Il faut apprendre à conjuguer
avec le diabète », dira-t-elle
durant notre entrevue. Puis,
quelques jours plus tard, elle
écrira ceci sur sa page facebook
: « Aujourd’hui, j’ai subi une
descente de mon taux de
glycémie. Je dois courir 21km.
Il fera noir lorsque je courrai
mais je m’en fou. Ça va me
prendre 3 heures mais je m’en
fou. Attends que je boive un
jus, Monsieur le Pancréas !
J’avais juste à le courir hier,
vous dites ? Hier, je n’aurais
certes pas travaillé autant mon
mental», termine-t-elle.
Finalement, elle aura couru
18km. « Mais la revanche sera
douce », a-t-elle conclu.
La bataille ne sera jamais
terminée pour Josie. Elle le
sait. Elle en est consciente. De
toute façon, la longueur
d’avance qu’elle détient lui
confirme déjà une supériorité
sur l’ensemble des gens qui
souffrent de cette maladie ce
qui représente déjà une solide
victoire.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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