Perdu sur
le mont Yamaska !
Courir dans le
bois, sur une montagne
comportait un aspect inconnu
pour moi. J’ai brisé la glace en
m’inscrivant à l’une des quatre
courses de la série 5 Peaks au
mont Yamaska récemment, sur les
terres de l’érablière du
sympathique Mario Plouffe. Une
boucle de 5km, un parcours jugé
comme étant très difficile.
J’étais inscrit au 10km.
Après mon marathon à Waistfield
dans les Montagnes Vertes du
Vermont, je me considérais bien
préparé pour un tel défi.
Cependant, j’ai pu constater que
l’expérience est différente. Les
sentiers sont inégaux. Parfois,
on fait de l’escalade. Les
descentes sont souvent abruptes.
Bref, il faut continuellement
jeter un œil par terre pour
éviter les faux pas…et les
blessures.
J’avoue que le coup d’œil au
sommet fut saisissant. Sur le
plan musculaire, mes jambes de
coureur de bitume ont encaissé
le choc. C’est tout autre, j’ai
senti que de nouveaux muscles
avaient été suscités. Après mon
10km, j’ai décidé de repartir
car cette journée-là, je devais
parcourir un entraînement de
21km. Une décision que j’ai
regrettée puisque les
organisateurs avaient commencé à
enlever les balises. Après
2.5km, je me suis perdu.
Heureusement, j’ai pu croiser
les responsables en VTT qui
m’ont indiqué le chemin du
retour. Je ne me sentais pas
tellement brillant. Mais, que
voulez-vous !
Le photographe Luc Hamel d’Ayers
Cliff est le responsable de
cette série au Québec. « Ce
genre de course est extrêmement
populaire dans l’Ouest du pays
de même qu’en Ontario. Au
Québec, il y a beaucoup de
travail à faire », m’a-t-il
expliqué. D’ailleurs, c’est Amy
Columbia de Calgary qui est
propriétaire de cette
organisation au Canada. Luc
reprend le collier car l’an
dernier, la série 5 Peaks avait
décidé de suspendre ses
activités dans la Belle Province
suite à de nombreuses critiques.
« Les épreuves n’étaient pas
bien organisées. Plusieurs
participants s’égaraient et le
taux de d’inscription diminuait
».
Luc croit qu’il peut procéder à
une relance. Après Orford le
mois dernier et celle du mont
Yamaska où je me suis inscrit,
il restera deux autres courses,
soit le 7 septembre à Coaticook
et le 12 octobre à Sherbrooke. «
C’est certain que l’on va
revenir ici l’an prochain.
L’entente a été bâclée et nous
avons adoré la collaboration de
Mario Plouffe. C’est l’un des
plus beaux tracés au Québec ».
Alister Gardner de Bromont a
remporté la course du mont
Yamaska. On parle du coq des
sentiers ! Né en Angleterre et
installé au Québec depuis
maintenant sept ans, cet
ex-joueur de soccer s’est initié
à la course à pied quelque temps
après son arrivée. Âgé de 33
ans, il a déjà obtenu un temps
de 2h38 lors d’un marathon. Il
se prépare d’ailleurs pour celui
de New York en novembre. Il
participe en moyenne à trois
marathons par année mais adore
courir en forêt. Il ne parlait
pas un mot de français lorsqu’il
a déposé les pieds au Québec.
Son amie de cœur est la grande
responsable d’une transformation
radicale vers la langue de
Molière.
Durant l’hiver, Luc Hamel prend
en charge le circuit Yéti avec
des courses de raquettes.
Toutefois, il se retrouve à la
merci du climat et impossible de
prédire le calendrier à
l’avance. À cause de la
température, il a dû se
contenter de planifier deux
compétitions l’hiver dernier.
Vais-je retourner en forêt pour
m’inscrire à une compétition ?
Sûrement, sauf que je n’en ferai
jamais une priorité. Je
reconnais qu’il s’agit d’une
expérience différente mais je
n’ai jamais ressenti l’ivresse
d’un marathon ou d’une autre
distance en circuit urbain.
En autant que les courses en
forêt répondront à la demande
d’une clientèle, elles
continueront et Luc Hamel sera
là pour s’en occuper. C’est un
mordu, c’est sa vie, je l’ai vu
dans ses yeux !
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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