La
souffrance ne lui fait pas peur
!
Yanick Lafleur de
Sorel-Tracy adore les sensations
fortes. Il pratique les sports
où rien n’est facile. Quand il
s’implique, c’est à 100%. Son
corps a beaucoup souffert et il
souffre encore. Mais, pas
question d’arrêter. Tant qu’il
pourra, il avancera dans le
temps en provoquant
l’impossible.
Jeune, il excellait au football
à titre de porteur de ballon.
Malgré sa petite taille, il
défiait l’adversaire et fonçait
droit devant lui. Puis, au fil
des années, il a voulu retrouver
cette adrénaline, cette essence
qui lui fait vivre des moments
grandioses.
Il s’est mis à descendre les
montagnes à vélo durant l’été.
L’hiver, c’est en ski ou en
planche à neige. Hockeyeur à ses
heures pour combler les longues
soirées hivernales, on peut dire
que c’est peut-être l’un des
rares sports où c’est
l’agrément…et même encore ! Il a
expérimenté le vélo de route
mais il s’est rapidement aperçu
que cette discipline n’arrivait
pas à lui procurer le sentiment
intense de liberté et de pure
satisfaction qui ont marqué son
existence.
Possiblement afin de suivre la
vague et la mode des dernières
années, il a découvert la course
à pied depuis quelques mois.
Malgré la souffrance de ses
nombreuses blessures de jadis
qui ne cessent de l’envahir, il
garde le cap et regarde droit
devant. Il fait fi de tous les
obstacles qui peuvent se dresser
face à sa progression. On voit
qu’il possède les atouts d’un
athlète naturel.
Depuis quelques semaines, Yanick
vit une nervosité suscitée par
une décision prise dont le but
est de ne pas lâcher prise. Il
admet que la course à pied ne
peut se comparer aux autres
sports difficiles qu’il a
pratiqués. Rigueur, régularité,
intensité se veulent des
facettes qu’il doit apprivoiser
s’il désire atteindre son but
avec distinction, soit de courir
son premier marathon à Québec le
dimanche 24 août prochain.
Si je vous parle de lui dans cet
article, c’est que j’aurai le
plaisir de l’accompagner lors de
cette aventure, tout comme je
l’ai fait avec Dominic Arpin à
l’automne 2013 à Montréal et
Brian Brochet à Ottawa le
printemps dernier. Il faut
croire que je commence à y
prendre goût !
Sachant que Yanick se sentira
plus en sécurité de cette façon,
je n’ai jamais hésité à accepté
cette invitation. Courir un
marathon avec une autre personne
exige des ajustements et surtout
une mentalité complètement
différente. C’est comme si on
lui dédiait l’épreuve, notre
temps…et toute la nervosité qui
l’entoure.
Car je terminerai en même temps
que lui avec une fierté unique,
autre que celle que je peux
vivre lorsque je cours pour moi.
Je sais très bien ce qui lui
passera par la tête lors de ce
42km et particulièrement sur le
fameux boulevard Champlain pour
les 12 derniers kilos. Mon
objectif sera de lui changer les
idées dans le but ultime qu’il
en vienne à soutirer le plus de
facteurs positifs d’une telle
course.
Pour la première fois dans sa
vie sportive, je le sens
insécurisé. Je sais qu’il est
envahi par la peur, la crainte
de l’inconnu sachant très bien
qu’il ne se retrouvera pas assis
dans une chaise longue au Club
Med lors de cette matinée. J’ai
hâte de voir quelle sera sa
réaction lorsqu’il franchira le
fil d’arrivée car je sais très
bien que ce marathon pourrait
devenir le premier d’une longue
série.
Enfin, on verra bien.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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