Les jeunes
m’ouvrent les yeux
Le temps
passe.
Ça me fait peur. Je ne m’habitue
pas. J’enfile les marathons l’un
derrière l’autre, les
entraînements réguliers et
pourtant…
Je reconnais une chose. Je
bénéficie de la santé. Autour de
moi, les blessures, la maladie,
différents problèmes surgissent.
Je veux les éviter. Je suis
chanceux et je me pose souvent
des questions.
Cette interrogation continue de
me motiver. Je suis un humain.
J’ai des hauts et des bas.
Parfois, je n’ai pas le goût
d’enfiler mes chaussures et
partir courir tôt le matin. Oui,
car je dois vous dire, je suis
un matinal. Avec le froid qui se
pointe, ça prend davantage
d’énergie.
À chaque fois, une petite voix
intérieure vient me rappeler la
chance dont je dispose de
pouvoir courir après vingt ans
de plaisir et d’expériences
incroyables. Cette régularité
explique peut-être aujourd’hui
que malgré ma folie, j’arrive à
refaire le plein et d’avancer
plus loin.
Je sais très bien qu’un jour, un
solide mur se dressera devant
moi. Je n’aurai pas
d’alternative. Je devrai
abdiquer. Je ne vous cacherai
pas que cela m’effraie. C’est ma
hantise. Au moins, j’en suis
conscient, c’est déjà un aspect
important.
J’ose croire qu’il me reste
encore de belles années mais je
ne pourrais dire combien. Alors,
j’ai décidé de foncer, de briser
les barrières et surtout,
d’oser, un comportement qui est
loin de refléter ma
personnalité. Quand tu te
retrouves dans le dernier droit
d’un sport que tu as tant chéri,
qui t’a fourni de beaux moments,
tu voudrais qu’il devienne
éternel.
L’éternité existe-t-elle sur
cette terre ?
Par conséquent, je dois
apprécier, savourer la vie,
mordre dans cette passion qui
m’a permis d’agrémenter mon
existence. Ce n’est pas rien.
Plusieurs n’auront jamais eu la
pertinence d’une exaltation
pareille.
Un aspect qui m’a incité à me
tourner vers les jeunes, à
donner au suivant. Eux, je sais
que si je parviens à les
intéresser, ils pourront en
profiter plus que moi s’ils
arrivent à réaliser que la
course à pied n’aura que des
ressources avantageuses à leur
fournir.
Je me souviens, un pur hasard
m’a conduit vers la course à
pied, réalisant que si je ne me
prenais pas en contrôle, un
dérapage m’attendait. Alors,
pourquoi ne pas fournir mon vécu
à de futurs coureurs ?
Volontiers, j’ai accepté
l’invitation d’un « prof » en
éducation physique, Sylvain
Dupuis de la polyvalente
Bernard-Gariépy. Nous tenterons
de motiver une trentaine de
jeunes à relever le défi Pierre
Lavoie. Un projet intéressant
qui me captivera, j’en suis
convaincu.
J’ai hâte de voir comment les
jeunes me percevront. Seront-ils
réceptifs ? Je vous raconterai.
Je crois qu’ils ont tout à
gagner. Je serai là afin qu’ils
puissent en profiter.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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