Prohibition, Sinatra…et les
casinos !
Coincé à la
caisse, en attente pour payer
mon achat, je perçois une phrase
en français. Quand on se
retrouve dans un quartier
intérieur d’Atlantic City, on
reste étonné.
Accompagné
de son fils, il venait de
Farnham. Âgé dans la trentaine,
il voulait profiter des vagues
exceptionnelles poussées par les
vents de l’ouragan Gonzalo. Cet
élément de la nature faisait son
bonheur…sauf quand vous êtes un
coureur !
Une température radieuse, un
climat confortable, rien ne
laissait présager pour le
lendemain, un changement brusque
pour mon 57e marathon.
Cette ville a bien changé depuis
l’époque. Elle s’est endormie,
engloutissant à la fois de
merveilleux souvenirs d’une vie
trépidante, de rires, de joies
et de plaisirs magnifiques. Elle
tente de se refaire une beauté,
on remarque l’effort mais on
sent qu’il y a beaucoup de
travail à faire malgré les
tentatives.
Atlantic City s’est paralysée
sur sa réputation et doit en
payer la note aujourd’hui. Or,
un marathon qui attire 3500
participants apporte une
frénésie à la mi-octobre, alors
que les mendiants apparaissent
plus nombreux, laissés à
découvert dû à l’absence des
touristes.
Trois semaines après la chaleur
du marathon de Montréal,
j’accueillais avec satisfaction
la température fraiche de la
ville du New Jersey. Sachant
très bien que les puissantes
rafales allaient me donner du
fil à retordre, je me suis dit
que je les combattrais beaucoup
mieux sans canicule.
Sur un parcours essentiellement
plat, j’anticipais une présence
intéressante et une expérience
enrichissante. Je dois dire que
je vivais une nouvelle
expérience. Par l’entremise de
Marathours, une entreprise qui
planifie des voyages pour la
course à pied, le périple en
autobus fut intéressant avec la
présence d’une quarantaine de
coureurs du Québec, dont la
majeure partie de la gent
féminine.
J’ai adoré au point de vouloir
répéter l’expérience
éventuellement. Souper en gang,
rencontres sur le boardwalk,
dans le lobby de l’hôtel, on se
sentait moins dépaysé, comme à
la maison.
L’anecdote
de l’excursion fut cette photo
que nous avons fait prendre par
un coureur errant, ma compagne
et moi, devant l’affiche
officielle du marathon, à la
sortie du salon des coureurs.
Après avoir déposé nos effets,
une surprise nous attendait
suite à la photo. Nos deux sacs
reposaient toujours au sol mais
les contenus différaient. Petit
moment de panique. Un autre
participant avait confondu ses
sacs avec les nôtres.
Heureusement, grâce à son numéro
de dossard et la collaboration
d’une bénévole à la table
d’inscription, nous avons pu
retracer et communiquer avec la
personne dont nous détenions le
dossard…et une paire de souliers
beaucoup trop grands pour ma
compagne !
Le marathon d’Atlantic City
célébrait son 56e anniversaire
de création dans la ville de la
prohibition durant les années
20, l’influence de Frank Sinatra
lors des années 50 et l’arrivée
des casinos dans les années 70.
Au cours de ma participation au
marathon de Détroit en 2005,
l’événement se vantait d’être le
seul marathon au monde dans
lequel on pouvait traverser un
tunnel, entre Windsor et
Détroit. Je peux vous dire
qu’Atlantic City présentait
cette attraction cette année. Le
trajet est distrayant et le fait
de courir avec les touristes et
les résidents qui prennent leur
marche matinale sur le boardwalk
procure un côté chaleureux.
Je vous recommande ce marathon.
L’organisation se veut à la
hauteur et répond admirablement
bien aux attentes des
participants.
Je me suis laissé bercer dans
mes souvenirs, moi qui croyais
ne jamais revenir un jour dans
cette ville pour y parcourir
42km à la course à pied !
Statistiques
de mon 57e marathon
Temps officiel: 3h48:52
Classement général: 169 sur 819
Classement catégorie d’âge: 3e
sur 29
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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