LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 02 octobre 2014 14:18

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

jeudi 02 octobre 2014

Tout ça pour une banane !

On doit toujours chercher à s’améliorer dans la vie, faire en sorte de pouvoir redorer son blason. Aujourd’hui, force est d’admettre que les dirigeants du marathon de Montréal ont fait l’effort de respecter les recommandations émises l’an dernier par les coureurs. Les résultats furent positifs.

Rien à redire sur cette 24e édition. Tout s’est merveilleusement bien déroulé. Les nombreuses toilettes au garde à vous, dont la pénurie avait fait les manchettes lors de la dernière édition, répondaient à la demande. Déjà, on sentait que c’était dans la poche. Après tout, on affiche régulièrement sourire et soulagement quand on quitte le cabinet !

Moi qui croyais éviter la chaleur à Mtl après avoir traversé le four de Québec, j’ai dû m’ajuster comme tous les autres participants. Lors de la première portion, un beau hasard s’est offert, la rencontre d’un grand ami, François Blouin, un gars qui a le cœur sur la main.

Indisposé par une blessure, il m’a accompagné pour les treize premiers km, un plaisir grandement apprécié. Sage, il m’a laissé filer afin de ne pas aggraver son genou. Excellente décision puisque tout s’est finalement bien déroulé dans la réalisation de son demi marathon.

Je devais rejoindre un autre copain au terme de la course. Le rendez-vous n’a jamais eu lieu avec Éric Lalancette. Il a littéralement cassé. Son temps fut de 4h40. À partir du 19e kilomètre, il n’arrivait plus à avaler une goutte d’eau. Phénomène étrange vous en conviendrez. Il en a même glissé un mot à son voisin, un médecin. Celui-ci disait n’avoir jamais rencontré un tel problème, ne comprenant pas ce genre d’indisposition. Chanceux qu’il ait pu terminer sans souffrir de déshydratation. Tu parles d’une affaire !

Dans mon cas, plusieurs interrogations surtout avec mes fameux souliers. Inconfortable, j’ai payé le prix par des malaises aux pieds et aux jambes. Bien sûr, la chaleur mais elle affectait tous les coureurs, pas vrai ? Puis, le fait qu’il s’agissait d’un 7e marathon cette année. À ce sujet, ma compagne s’est chargée d’émettre un commentaire approprié : « Ton corps te parle ». Je dois lui donner raison.

Mais que dire de cette affiche aperçue vers le 28e kilomètre environ. Assise sur le bord du trottoir, une jeune fille passait son message avec humour. Il disait : Tout ça pour une banane ! J’avoue qu’à ce stade du marathon, avec la fatigue qui se fait sentir et notre mental qui nous incite à se poser des questions sur l’essence même de la réalisation de ce défi, cette courte phrase est venue m’interpeler et m’a fait réfléchir.

Or, à tête reposée, revenu de mes émotions, j’ai trouvé ça plutôt comique car nous savons trop bien pourquoi on adore courir un marathon avec toutes les sensations que cela nous procure. Elle voulait faire rire et aura rempli son mandat en ce qui me concerne.

Les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Félicitations aux organisateurs pour cette belle journée. À mon humble avis, le marathon de Montréal vient de gravir plusieurs échelons dans l’échelle de l’appréciation des participants. La belle température aidant, les spectateurs ont affiché présent pour les 21 derniers km, où on se sentait véritablement moins seul comparativement à l’an passé.

Bien entendu, il reste quelques petits points à peaufiner mais on parle ici de bagatelles. Les administrateurs démontrent de belles intentions pour l’avenir. On s’aperçoit de leur désir d’accorder davantage de prestige à l’événement. Ils réalisent que la frustration émise par les Québécois l’an dernier se voulait une démonstration de la valeur qu’ils accordent à ce week-end. Ils ont ainsi saisi la balle au vol pour agir en conséquence.

J’anticipe que Montréal deviendra plus imposant que Las Vegas dans la série Rock ‘n’ Roll comme on semble vouloir espérer. Cela signifie que les Américains devront plier sur leur orgueil car ce n’est pas évident de les voir refouler au 2e rang, d’autant plus que l’ultime décision leur appartient.

Je vais m’inscrire pour l’an prochain et c’est avec fierté que je poserai ce geste. Je sais que déjà de nombreuses personnes l’ont fait. Une réaction qui ne ment pas et qui tend à exprimer le plaisir ressenti dimanche dernier.

Et cette banane, je l’ai mangée après avoir croisé le fil d’arrivée, à la santé de cette belle jeune fille qui voulait alléger l’atmosphère.

Statistiques de mon 56e marathon

Temps : 4 :00 :27
Classement général : 1009 sur 4596
Classement catégorie d’âge : 12 sur 66

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com

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