Le
marathon de Québec…en souvenir
du pompier Maxime Fournier !
Le temps
allège la douleur, la
souffrance, les drames. Il
contourne la tristesse même si
la vie sait très bien que l’on
n’oubliera jamais.
Secoué par la mort d’un jeune
confrère de course il y a
quelques mois à Shawinigan, je
tenais à rendre hommage à ma
façon à Maxime Fournier qui
s’est effondré à mes côtés. J’ai
trois enfants et en perdre un
deviendrait un événement noir de
mon existence.
Je vais remplir ma mission. Le
dimanche 30 août, à l’occasion
du marathon de Québec, je vais
le courir pour lui, comme s’il
se retrouverait au même endroit
où je l’ai vu s’écrouler.
Son coéquipier Étienne Labonté
fut également ébranlé par cette
catastrophe. Rappelons qu’ils
habitaient dans le même
logement. Lors des funérailles,
Étienne qui d’ailleurs portait
l’urne du défunt, m’avait
indiqué qu’il allait s’entraîner
pour m’accompagner et à la fois,
vivre son premier 42km.
Or, depuis ce temps, sa vie a
beaucoup changé. Je précise
qu’il va le courir ce fameux
marathon. Toutefois, il ne bosse
plus comme pompier à Shawinigan.
« Cette décision n’a absolument
rien à voir avec le décès de
Maxime. Je l’avais prise bien
avant », commente ce natif de la
région de Québec.
Étienne a tout simplement décidé
de revenir dans son patelin à
Sainte-Catherine-de-la-Jacques-Cartier.
« Je travaillais pratiquement
bénévolement après avoir défrayé
les coûts de mes dépenses que
suscitait cet emploi à
Shawinigan. »
Il
désire réorienter sa carrière et
surtout, s’établir. Âgé de 25
ans, il vient de s’acheter une
maison. Il se rapproche du même
coup de sa compagne et des
membres de sa famille.
Dénicher un travail régulier,
voilà ce qu’il s’est donné comme
mission car durant son séjour
d’un an à Shawinigan, il
oeuvrait à temps partiel. « Je
garde toujours la porte ouverte.
Je surveille ce qui se présente.
J’ai donné ma candidature pour
ma ville ainsi qu’à la ville de
Montréal. On verra la suite ».
En septembre, il amorcera un
cours d’ambulancier qui
s’échelonnera sur trois ans. «
Je veux me donner toutes les
chances », explique-t-il.
Qu’en est-il de son deuil ? «
Tout se passe bien. J’y pense
encore parfois…J’ai traversé une
période d’insécurité qui aura
duré de deux à trois semaines.
Je me demandais si en augmentant
mes distances, une malchance
semblable allait m’arriver.
Aujourd’hui, tout est rentré
dans l’ordre sauf que j’ai
trouvé les longs parcours très
difficiles ».
Mon ami François Blouin de
Mirabel, également originaire de
la région de Québec, se joindra
à nous. Excellent coureur,
François est un exemple de
détermination à bien des
niveaux. Un homme admiré par
plusieurs, le cœur sur la main
qui a eu le malheur de perdre
son père d’une maladie
pulmonaire. Pierre Champagne,
l’un des organisateurs du
demi-marathon des pompiers de
Shawinigan participera au demi
de Québec et va également dédier
sa course à Maxime.
Par la force des circonstances,
il deviendra significatif ce 60e
marathon en carrière.
Honnêtement, je n’aurais jamais
pu imaginer un tel scénario.
J’ai hâte de m’exécuter et de
démonter à Maxime qu’il meublera
toujours mes pensées.
La présence d’Étienne Labonté
ajoutera du poids et celle de
François, de l’honneur à cette
participation.
Imaginez ! Les parents de Maxime
nous attendront au fil
d’arrivée. Ouf ! Je suis déjà
ému, ébranlé car je ne m’y
attendais pas.
Maxime, je t’avise dès
maintenant que nous aurons
besoin de toi lors des douze
derniers kilomètres sur le
fameux boulevard Champlain.
Réserve des prières pour nous.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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