Partir…avant que l’on m’indique
la porte !
Si vous le voulez
bien, je vais vous raconter une
petite histoire. Celle de mon
implication éclair récemment au
sein de l’organisation d’une
course. Je tiens à préciser
qu’il s’agit d’un cas personnel,
qui je l’espère, ne se vit pas
ailleurs.
Il y a près d’une quinzaine
d’années, alors que ce sport
n’avait pas ressenti l’explosion
de popularité, l’organisateur de
cette même épreuve m’avait
confié combien il se sentait
épuisé et sans motivation de
soutenir sur ses épaules toute
l’organisation, un travail qu’il
réalisait bénévolement depuis
déjà plusieurs années. Il faut
dire qu’à cette époque,
l’événement attirait à peine 300
participants.
« Si tu ne trouves pas personne
pour prendre les guides,
j’abandonne et la course va tout
simplement disparaître »,
m’avait-t-il précisé. J’ai pris
ce commentaire comme un défi. Je
me suis donc mis à la recherche
d’une personne…et j’ai
finalement trouvé.
Une famille qui aura été
impliquée longtemps et vécu la
popularité de la course tout en
offrant une excellente
organisation. Présentement,
cette course est grandement
appréciée de la part des
coureurs car elle offre un
climat festif.
Or, l’an dernier, épuisés, les
deux principaux responsables ont
décidé de se retirer en prenant
la décision de remettre la
gouverne au président du comité
de l’organisation dans laquelle
se retrouvait la course.
Lors de la passation des
pouvoirs, les deux organisateurs
qui léguaient la course ont
donné mon nom comme référence
car visiblement, les nouveaux
dirigeants ne connaissaient rien
de ce sport.
C’est avec plaisir que j’ai
accepté l’invitation. Je me
disais que mes 21 années de
coureur allaient sûrement les
aider. Il s’agissait cependant
d’une première pour moi dans ce
genre d’implication car je ne
détenais aucune expérience à
titre d’organisateur.
Or, dès les premiers contacts,
j’ai immédiatement réalisé que
je ne me retrouvais pas à la
bonne place. Discrètement, j’ai
essayé d’apporter mon vécu mais
sans ressentir que l’on me
prenait au sérieux, que j’étais
considéré.
Quand je me suis aperçu de cette
réaction, j’ai décidé de
m’effacer sur la pointe des
pieds, en prenant soin de
prendre le moins de place
possible. Je vous raconte cette
aventure car je me dis que même
si on possède toutes les bonnes
intentions et un bon bagage
d’expérience, parfois, dans la
vie, on se rend compte que l’on
n’est pas toujours parachuté au
bon endroit et cela, même si à
l’origine, on pense tout le
contraire.
Il faut être en mesure de
comprendre et d’accepter de
telles décisions. Je me dis que
les responsables ont jugé que je
ne constituais pas le style de
personne pour ce genre
d’implication.
J’aurai bien aimé faire
davantage ma part car avec la
recherche que j’avais entreprise
il y a une quinzaine d’années
pour dénicher un successeur, je
tenais à voir cette course
continuer vers la réussite. La
journée où je me suis senti le
plus impliqué aura été celle de
la course où j’ai collaboré à
l’installation des chapiteaux,
affiches, etc.
Finalement, l’événement a été
couronné d’un succès, ce qui est
venu confirmer davantage qu’ils
n’avaient nullement besoin de ma
présence.
Je n’aurai donc fait que passer
car je n’ai aucune raison de
continuer et de toute façon, je
pense que l’on m’aurait indiqué
poliment la porte. Au moins,
j’aurai pris cette décision !
La morale de cette histoire :
Croire que l’on peut aider
demeure une hypothèse.
S’apercevoir que nous faisons
fausse route s’avère une
réalité.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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