LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : mercredi 11 novembre 2015 15:59

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

mercredi 11 novembre 2015

Perdu lors d’un marathon !

« J’espère que tu seras indulgent. Je ne suis pas un organisateur professionnel ».

Alexandre Émond avait pris soin de me prévenir lorsque je lui ai annoncé que j’allais participer à la distance du marathon au Trans-Montréal. C’est sous l’invitation d’un ami coureur que j’ai finalement accepté ce défi car j’ignorais totalement l’existence de cette course.

Deux semaines après le marathon de Magog, ça me donnait peu de temps de récupération, d’autant plus qu’à cause du parcours accentué là-bas, j’étais sorti avec un malaise à l’aine, qui heureusement, s’est dissipé dans les jours suivants.

Avec un coût d’inscription de 25$, je me disais que je ne devais pas m’attendre à quelque chose de grandiose.

Un petit kiosque aux grands vents installé aux abords de la rivière des Pairies accueille les participants. Je vois Alexandre, tout sourire. Il n’a pourtant pas dormi de la nuit car il faut dire que les coureurs du 130km partaient vers 2h30 aux petites heures du matin, de Montréal ! C’est la 3e année d’existence de l’épreuve. Il y a eu 8 coureurs pour la 1ière édition, 16 l’an dernier et 118 cette année. Le marathon se déroule pour la première fois.

Quelques minutes avant le départ pour les 10, 21 et 42km, Alexandre invite les gens à se rassembler autour de lui afin d’écouter les recommandations. Pour le marathon, il signale que l’on doit suivre la piste cyclable qui sillonne la rivière et qu’au bout, on tourne par une petite boucle pour rentrer au bercail.

Bouf ! Je me dis que ça ne semble pas très compliqué.

Aucun système de chronométrage sur place car le temps est calculé par une photo (horodatée) prise au départ et une autre à la fin. Original comme système ! Pour le marathon, nous sommes 11 coureurs.

Le premier point de ravitaillement se retrouve au 5e kilomètre, l’endroit où les participants du 10km doivent rebrousser chemin. Au loin, j’aperçois toujours mon ami. Je dois arrêter pour un petit pipi. Je regarde devant et je me rends compte qu’il a disparu. Je ne le reverrai plus.

J’arrive au 2e poste de ravitaillement…au 10e kilomètre, là où on doit tourner pour le demi-marathon. Je dois préciser que je cours toujours sans montre. Je n’ai aucune idée de mon temps. Sur le parcours, aucune balise n’indique les kilomètres. Exceptionnellement, j’écoute de la musique car j’anticipais justement que j’allais me retrouver isolé. Je syntonise CHOM. Je n’ai apporté aucune bouteille d’eau comme à l’habitude.

C’est à partir de ce moment que ça se gâte.



Je continue à suivre la piste cyclable tel que recommandé. Je suis toujours seul. Je me sens comme lors d’un entraînement dans mon patelin un samedi matin ! À un certain moment, l’animatrice à la radio indique qu’il est 11h50. Je fais le calcul dans ma tête. Le départ a été donné aux alentours de 10h00. Habituellement, je complète ma première portion de marathon approximativement en 2h00. Je m’arrête et regarde autour de moi. Plusieurs choix de direction me sont offerts. Je prends lequel ?

Je croise un coureur du marathon qui revient. Il me dit qu’il y a une île, qu’il a fait le tour et qu’il croit que c’est correct ainsi. Je l’écoute et j’entame le retour. À la radio, l’animatrice ne mentionne plus l’heure lors de ses interventions. Je suis vraiment écarté car je n’ai plus de repaire.

Sur le chemin du retour, j’ai soif. Je n’ai pas bu une goutte d’eau depuis la station au 10e kilomètre. Je ne peux ingurgiter un gel. Je décide d’arrêter des inconnus en vélo sur la piste cyclable. Je n’ai pas le choix. J’explique que je cours un marathon et que je suis assoiffé. Heureusement, ils coopèrent et m’offrent le contenu de leur bouteille. Disons que ça remonte un moral !

Puis, je rencontre Stéphanie. Elle participe au 130km. Son réservoir d’eau qu’elle traîne sur son dos est à sec. Elle m’indique cependant que d’après ses calculs, nous sommes à moins de deux kilomètres du prochain ravitaillement.

Elle avait raison. Je suis sauvé. J’enfile le contenu d’une bouteille d’eau dans un temps record ! Je prends le temps de manger un peu. Je demande l’heure au bénévole. Il est 13h05 et il me reste en principe 10km à parcourir. Je suis encouragé.

Je fais un petit bout avec Stéphanie. Elle doit s’arrêter pour marcher car elle est vraiment épuisée. Je la quitte et je poursuis. Je n’ai sûrement pas suivi le bon chemin car à l’arrivée, on me dit que j’ai réalisé un temps de 4h24. Assurément, je me suis perdu. J’estime que j’ai dû courir de 2 à 3 kilomètres de plus.

J’accepte la situation. Alexandre, responsable du club Titane, qui compte 30 marathons à son actif et qui a participé à celui de Montréal cette année pieds nus, m’avait averti. Le parcours est magnifique mais pour les prochaines années, il devra se soucier d’installer un plus grand nombre de tables de ravitaillement et surtout, mieux orienter les coureurs pour éviter qu’ils s’égarent.

Pour 25$, j’ai eu un beau lunch à la fin, une médaille et même un extra sur la distance de mon marathon. Que demander de plus ? Bravo Alexandre et n’oublie surtout pas les recommandations pour ta prochaine édition.

Statistiques de mon 63e marathon

Temps : 4h24 :05
Classement général : 4 sur 9


Daniel Lequin

danielmedaille@hotmail.com

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