Ces femmes
qui nous attendent…
Une photo vaut mille mots.
Celle-là m’a estomaqué.
Je suis ainsi
fait. Parfois, j’ai besoin de
voir pour réaliser. Pourtant,
j’ai déjà traité de ce sujet.
Aujourd’hui, je sens le besoin
d’y revenir.
Ce n’est pas évident pour nos
compagnes lorsque nous prenons
part à des épreuves de longues
distances. Vous savez, je vénère
les marathons et je ne suis pas
le plus rapide. Mais, à chacun
d’eux, elle se pointe toujours à
la ligne d’arrivée pour
m’attendre, peu importe
l’endroit ou les conditions
atmosphériques.
Mes deux derniers marathons le
démontrent. À Magog, nous avons
quitté la maison au milieu de la
nuit. Il pleuvait avec de bonnes
bourrasques. Elle tenait à
m’accompagner. Elle a dû
patienter des heures à faire du
sur place et se promener aux
alentours.
Pour mon plus récent, le Trans-Montréal,
il fallait être solide
mentalement. Le départ et
l’arrivée se retrouvaient au
même endroit, complètement à
l’autre bout de l’île de
Montréal, sur la pointe à l’est,
dans un petit quartier avec
quelques maisons. Il faisait
froid et il ventait sur les
rives de la
Rivière-des-Prairies.
Je suis arrivé 4h30 plus tard et
elle affichait son plus beau
sourire.
Quand j’ai vu cette photo d’elle
avec sa couverture sur le dos
qui tentait de me suivre, je
suis tombé à la renverse. Je
dois vous dire que cette image a
servi à obtenir mon temps car il
n’y avait aucun système de
chronométrage sur place. Voilà
pourquoi elle rend vraiment
hommage à ma compagne.
Que dire de sa grande patience
lors du marathon de Boston en
avril dernier. Un climat
hivernal avec de la pluie et du
vent. Elle grelottait, vêtue
d’un manteau d’hiver, ses
mitaines, sa tuque et ses
bottes. Elle m’a encore souri
quand elle m’a aperçu.
Je sais qu’elle n’est pas la
seule. Plusieurs femmes se
reconnaîtront via ce texte. Je
crois que nous les hommes,
devons réaliser l’importance de
celles qui nous appuient, qui
nous encouragent, peu importe
les journées.
Elle a beau me dire qu’elle
adore voir terminer les grands
champions, qu’elle trouve
impressionnant quand ils
franchissent la ligne d’arrivée
et qu’elle se considère
privilégiée d’assister à de
telles séquences, je sais très
bien qu’elle est là pour moi.
Consciente de ce que représente
l’effort de courir un marathon,
car elle a dû prendre un mois
pour se remettre de l’unique
qu’elle a réussi. Elle est émue
devant de telles prouesses.
Avec le nombre de marathons que
je peux courir par année, sa
présence devient pratiquement
essentielle. Cependant, il faut
savoir revenir à la source pour
apprécier ce geste que nous
admirions à l’origine.
Je me considère chanceux de
pouvoir compter sur elle à
chacun de mes marathons. De
plus, je sais qu’elle sera
toujours là, qu’elle ne me
laissera jamais partir sans me
suivre et me supporter.
Je le sais, car elle ne cesse de
me le répéter.
Quand une personne pose un geste
pour toi, la reconnaissance est
la moindre des choses.
Merci Pasquale.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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