Alexandra
Diaz ne peut vivre sans courir !
Une vraie
perle. Quelle magnifique
entrevue avec une personne
simple et gentille, dotée d’un
sourire radieux !
Je n’allais pas parler de
recette mais bien de course à
pied en compagnie d’Alexandra
Diaz mais jamais je n’aurais
imaginé que cette discipline
revêtait autant d’importance à
ses yeux. Constatation
surprenante et étonnante mais
combien réjouissante pour les
friands de ce sport.
Rencontrée dans le local où sont
enregistrées toutes les
émissions de Cuisine Futée, je
n’ai pas eu besoin de lui poser
beaucoup de questions pour
qu’elle s’enflamme à me parler
de sa passion. Elle voulait
tellement en dire qu’elle
peinait parfois à reprendre son
souffle !
Femme de défi, c’est lors d’un
souper entre amies il y a
quelques années qu’une lumière
s’est allumée dans son esprit.
Une fille lui a alors confié que
dans la vie, il existe deux
catégories de personnes, les
coureurs…et les autres ! « Je
trouvais ça un p’tit peu
baveux», nous confie-t-elle sur
un ton amusé. «Je suis une
personne excessive et j’ai voulu
relever un défi ».
Ce fut Montréal-New-York, on
s’en souvient.
« Je dispose énormément
d’énergie. Dans les années 2000,
on m’aurait diagnostiquée
hyperactive. Cette séquence est
survenue au moment où je
réorientais ma profession. Je
disposais de temps libre que je
devais optimiser. Je m’étais
alors donnée deux ans pour
relancer ma carrière ».
Alexandra venait alors de
quitter un emploi à la
télévision où on la voyait à
tous les jours en direct pour
des reportages.
« Je me suis aperçue que le
temps représente un luxe dans la
vie. Lorsque j’agis, ça doit
devenir utile et courir, ça te
rend plus fort. La course à pied
m’a permis de ne pas
m’impatienter car je me sentais
libre lorsque je chaussais mes
souliers à chaque jour. Courir,
c’est du bonheur gratuit. »
Auparavant, le verbe courir
revêtait une toute autre
signification pour Alexandra
comme « piquer une course pour
prendre l’autobus ! Rien
d’agréable, n’est-ce pas ? »
Elle a vite réalisé le
contraire. « Ça m’a rendu forte
mentalement. J’éprouvais un
sentiment d’invincibilité, une
satisfaction qui t’éloigne de la
vanité, qui te rapproche de la
terre. »
Les honneurs, les performances,
les médailles, elle laisse ça
aux autres. « Cette pratique te
donne confiance, t’allège,
t’anoblit et vient confirmer
combien l’être humain représente
une belle machine. Tu deviens
plus tonique, tu te sens
pratiquement comme une
ballerine».
À son retour de vacances,
Alexandra traverse actuellement
un horaire surchargé. Pas facile
de conjuguer l’entraînement et
le travail. La veille de notre
rencontre, elle s’était couchée
à 18h, complètement exténuée. «
J’ai mis des bouchons dans mes
oreilles, un bandeau sur mes
yeux et je me suis
recroquevillée dans mon lit au
sous-sol. J’en ressentais
vraiment le besoin pour faire le
plein. » C’est ce qu’on pourrait
qualifier d’écoute de son corps.
Et il en est ainsi quand elle
court.
« J’ai pris les mesures
nécessaires pour ne pas arrêter
de courir car il n’y a rien de
plus important pour moi. J’en ai
vraiment besoin pour mon
équilibre. Puis, j’ai réalisé
que j’étais « moumoune » avant
de courir. Tu sais, les coureurs
ne se cassent pas le bicycle
dans la vie », confie Alexandra
qui a même fait installer une
douche dans son studio afin de
pouvoir courir même lors des
pauses quand elle enregistre des
émissions !
« Quand tu cours, tu deviens
moins dédaigneuse. Les coureurs,
ils se touchent même en sueur !
Je ne suis plus faite en
chocolat depuis que je cours !»
Elle m’a fait rire.
En fait, l’unique période où
elle a dû prendre une pause de
l’entraînement fut du mois
d’août jusqu’en novembre l’an
dernier, alors qu’elle préparait
une participation à l’émission
les Dieux de la danse avec
Pierre-Yves Lord.
« Rien ne viendra hypothéquer
mon bonheur et pour être
heureuse, je dois courir. Je
suis un bon soldat, une tête de
cochon et mon orgueil n’est pas
mal placé. »
Elle désirait prendre part au
marathon de Montréal en
septembre prochain mais à cause
de ce surplus de travail, elle a
dû se résigner. « Mon défi sera
plutôt de trouver le temps de
courir quatre fois par semaine
lors des prochains mois. Avec
Montréal, j’étais en train de me
créer un faux défi, une
perception illusoire de
réussite. Avec la course à pied,
je dois arriver à allier ma vie
personnelle, mes deux enfants,
sans oublier la lecture. » Voilà
pourquoi elle a fait appel à
Jean-Yves Cloutier afin de
l’orienter correctement.
Avec son livre de recettes
publié tout récemment, les gens
mangent mieux, particulièrement
les coureurs. Par conséquent,
elle rend service. D’ailleurs,
cette publication connaît des
résultats incroyables au niveau
des ventes. « On n’a jamais vu
ça depuis Sœur Angèle ! »,
ajoute-t-elle.
Alexandra prend une revanche sur
elle-même car à l’école, elle
détestait les cours d’éducation
physique. « Je les ratais et je
réalise aujourd’hui que je
faisais fausse route.
J’attendais mes amis après leurs
pratiques. Je peux t’affirmer
que je vais courir avec mes
petits enfants dans le futur !
».
Elle s’est aperçue de son impact
positif envers la population. «
En avril dernier, je me
retrouvais à Québec. Un matin,
j’ai invité les gens via les
réseaux sociaux à venir me
rejoindre pour un entraînement
près du Château Frontenac. Je me
suis retrouvée avec une centaine
de personnes ! » Voilà
l’importance d’une femme comme
Alexandra Diaz pour inciter les
gens à bouger et aussi pour
valider la raison de ma visite
chez-elle.
« Je suis une latino et je
m’assume. Je n’ai pas le
physique d’une coureuse mais
j’ai un beau sourire et ma force
de caractère. J’ai acheté de
bons souliers, un bon
soutien-gorge pour ne pas en
avoir un à Sherbrooke et l’autre
à Rimouski, je bénéficie des
conseils d’un bon coach et je
cours. »
Est-ce que l’on peut affirmer
sans se tromper que la course à
pied à véritablement mouler la
vie d’Alexandra Diaz ? Je vous
le confirme car son témoignage
en fait preuve.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
|