Courir au
bon moment…au bon endroit !
Il existe de ces
journées où des imprévues vous
attendent en tournant le coin.
Tôt en matinée, la journée de
Noël, j’ai décidé de partir
m’entraîner. À 8h30, je ne
croise personne sur le trottoir,
quelques automobiles dans la
rue. Il faut croire que les gens
récupèrent de la veille. Alors,
voulez-vous bien me dire
qu’est-ce que je fais là ?
J’allais obtenir une partie de
ma réponse quelques kilomètres
plus tard.
Je suis parti avec ma musique
dans les oreilles, question
d’agrémenter mon entraînement.
Tout va bien même si je ressens
un peu de fatigue car je dois
avouer que je me suis quand même
couché tard lors de cette
Veille. Il fallait bien célébrer
après tout !
Tout se déroule normalement
quand soudain, après une dizaine
de kilomètres, j’entends une
voix. Ma musique résonne quand
même assez fortement dans mes
oreilles. Puis un autre cri !
Je me retourne la tête et je
vois un monsieur de l’autre côté
de la rue, dehors, sans vêtement
pour l’extérieur. Je le regarde.
Il semble pris de panique. Il me
fait signe de la main de le
rejoindre. Immédiatement, je
traverse la rue en mode
intervention car je sens que ça
ne va pas bien.
Rapidement, j’enlève les
écouteurs de mes oreilles. «
Viendrais-tu m’aider à relever
une personne à l’intérieur. Elle
est tombée au sol. Ma femme et
moi en sommes incapables. » Sans
poser aucune question, je
pénètre rapidement dans la
maison et j’aperçois la madame
qui est au téléphone et qui dit
à son interlocuteur de laisser
tomber car un bon samaritain
vient d’arriver. Je me rends au
salon et je vois le monsieur de
dos, chevelure grise, assis sur
un coussin, qui marmonne des
mots que je n’arrive pas à
comprendre.
Je lui demande si tout va bien
et je réalise qu’il n’est pas
très solide. Aidé de l’autre
monsieur qui ne semblait pas
bien plus jeune, nous arrivons à
le soulever. Je me positionne
derrière lui, mes deux bras sous
ses épaules, le retenant
solidement. Pendant ce temps,
son confrère va chercher sa
marchette. Tranquillement, je
laisse la personne quitter mes
bras pour rejoindre sa
marchette. Tout semble correct.
« Un bon samaritain est passé
devant la maison », me confie la
petite madame, encore toute
ébranlée. Mes lunettes sont
recouvertes de buées depuis mon
incursion dans la maison.
J’arrive à peine à les
apercevoir. Je n’ai jamais pu
voir la figure de la personne
que j’ai relevée.
Ils me remercient, je les sens
soulagés. Cette intervention
n’aura duré qu’une petite minute
mais combien importante, autant
pour ces trois personnes que
pour moi.
Sur le chemin du retour, cet
incident m’a rappelé celui où il
y a deux ans, j’avais ouvert la
porte de l’appartement où réside
ma mère, une journée entre Noël
et le Jour de l’An et que je
l’avais aperçue, gisant par
terre depuis deux jours,
complètement déshydratée ! Sans
perdre de temps, j’avais appelé
l’ambulance, un geste qui fut
suivi d’un séjour de dix jours à
l’hôpital.
Pourtant, cette journée-là, je
ne devais pas lui rendre visite
car la veille, un ami coureur de
la Beauce m’avait invité à
passer la nuit chez lui.
Finalement, j’avais décidé de
rentrer le soir même à la maison
et cela même s’il neigeait.
Je suis tellement content pour
ce petit monsieur. Cette
intervention a rempli mon cœur
d’amour. Je venais de vivre une
première lors d’un entraînement.
Plus tard dans la journée, je
suis allé voir ma mère pour lui
remettre un petit cadeau à
l’occasion de Noël et une carte
sur laquelle j’avais écrit
qu’elle représentait à mes yeux
la meilleure maman au monde !
L’émotion du moment était à son
comble.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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