LE SORELTRACY MAGAZINE     *  Dernière mise à jour : jeudi 14 juillet 2016 16:45

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NÉCROLOGIE

NOUS JOINDRE

L'ENVERS DE LA MÉDAILLE!
avec Daniel Lequin

jeudi 14 juillet 2016

Inspiré !

Aux petites heures du matin, nous roulions en automobile vers Waitsfield dans le Vermont sous une ondée. Peu bavard, j’avoue que j’étais songeur et surtout découragé.

Courir le Mad Marathon sous cette pluie ne m’enchantait guère. Je savais ce qui m’attendait. Sur la banquette arrière, Josée Prévost ne semblait pas trop réaliser dans quelle aventure elle s’était embarquée. Pas question pour moi de revivre Boston 2014 et cela même si la température était moins froide.

Je ne croyais jamais qu’un jour, j’allais y retourner. Après deux expériences dans les Montagnes Vertes, sous un gros soleil et une chaleur accablante, je m’étais pourtant juré de ne plus y remettre les pieds.

Mais cette fois-ci, me voilà dans de beaux draps ! Non, je blague, car je savais que j’allais vivre une expérience particulière.

Il y a quelques semaines, la propriétaire de la Maison de la course m’indique qu’elle s’est inscrite au Mad Marathon. Je lui en avais déjà parlé l’an dernier. Femme de défi, il n’en fallait pas plus pour la convaincre.

« Tu l’as déjà couru Daniel, je crois ? », m’a-t-elle demandé à nouveau tout récemment, sachant très bien qu’elle connaissait la réponse. « M’accompagnerais-tu pour me conseiller ? », devait-elle rajouter. Je me suis posé la question quelques secondes avant d’accepter. Une vraie guidoune !



J’admire énormément cette femme mais retourner à Waitsfield pour une 3e fois, fallait souffrir d’un petit handicap au dessus des épaules, pas vrai ?

Courir avec Josée, c’est un plaisir, un privilège. Et du dénivelé, amenez-en ! Aucun problème, elle l’attaque avec puissance. Elle m’a impressionné sur le plan athlétique, mais que dire de son aspect social ? À maintes reprises, elle a dû m’attendre sur les sommets, car nous avions convenu que nous la ferions ensemble cette course, du début jusqu’à la fin.

Elle est parvenue à me faire oublier les nombreuses difficultés, simplement en offrant toute sa collaboration légendaire. La preuve, rarement ai-je réussi à courir la 2e portion d’un marathon avec un temps inférieur ou comparable à la première. Cette fois-ci, malgré les montagnes, j’ai conclu avec un temps presque identique pour les deux demis. Je n’en revenais pas.

Elle parlait aux vaches, discutait avec les moutons, photographiait les chevaux sauvages, un selfie devant un tracteur, bref un comportement qui pourrait rendre jaloux Justin Trudeau !



De mon côté, j’ai positivement profité de sa présence, de son dynamisme, son entrain et sa bonne humeur. Pour me distraire, elle n’arrêtait pas de me poser des questions, sur mon père, ma mère, ma carrière, etc. Je n’ai pas vu le temps passer. Il y a des kilomètres que je n’ai même pas réalisé avoir couru ! Et dire qu’elle voulait que je la guide ! C’est plutôt le contraire qui s’est produit.

Finalement, c’est sous un ciel nuageux que nous avons traversé ce marathon, sauf pour les deux derniers kilomètres où Dame Nature nous réservait une belle douche d’eau froide. En somme, le facteur chance fut de notre côté.

Finir devant le légendaire Bart Yasso, disons que ça procure un petit velours. Personnage impliqué dans le milieu de la course à pied, principalement aux États-Unis et reconnu à travers le monde, il semble apprécier cette organisation et les magnifiques panoramas qu’on y retrouve sur le parcours.

Mais, à sa défense, on doit reconnaître que Bart à vieilli.

Vous savez, je l’aime bien finalement le Mad Marathon. Il y a ce petit quelque chose de spécial comparativement aux autres. Unique en son genre, l’un des plus beaux itinéraires et des mieux planifiés, il nous attire par son charme. Mais après trois participations, disons que je vais tirer ma révérence avec un sentiment de fierté personnelle. Toutefois, je me ferai un devoir de le recommander, sauf pour ceux et celles qui me diront qu’ils veulent participer à un premier, car ce n’est certes pas un choix logique.

Avec douze marathons courus l’an dernier, Josée s’enligne pour réaliser un calendrier 2016 aussi intense. De plus, dimanche prochain, elle se rendra dans la région de Toronto pour un 50km. Rien ne l’arrête, rien ne l’intimide.

Elle dispose de cette force de caractère qui lui permet de traverser ces challenges. Son degré de tolérance supérieure à la normale chez les femmes la rend unique en son genre. Elle prêche véritablement par l’exemple. Courir lui fournit l’opportunité de s’évader, de remettre parfois les pendules à l’heure, une nécessité.

D’agréable compagnie, je conserverai ce marathon parmi ma liste de souvenirs impérissables et des plus sensass. À bien y penser, j’ai pris la bonne décision. Je m’en serais tellement voulu si j’avais décidé d’abdiquer. On se reprendra Josée….peut-être quelque part en Italie, qui sait ?

Statistiques de mon 67e marathon

Temps : 4h15 :55
Classement : 129e sur 321
Catégorie d’âge : 3e sur 16

Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com

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