La fièvre
de Boston s’installe !

Ne froncez pas
les sourcils !
Non, jusqu’à présent, tout va
bien. Je ne souffre d’aucun
symptôme d’un rhume ou d’une
vilaine grippe. Je ne parle pas
de cette fièvre là. Je veux
faire allusion à toute
l’effervescence que peut
occasionner une participation au
marathon de Boston.
Les participants démontrent
présentement de l’excitation.
Ils viennent de recevoir leur
numéro de dossard !
Cet événement approche à grand
pas. Prévu pour lundi le 18
avril, ce 42 km mythique me
renverse à chaque fois.
J’en serai pourtant à ma 4e
présence et c’est comme s’il
s’agissait d’un baptême. Je
n’arriverai jamais à contrôler
mes émotions. À chaque fois, je
me laisse emporter, bercer par
des rêves car oui, comme je l’ai
déjà écrit et considérant mon
talent de coureur, jamais je
n’aurais pu imaginer à mes
débuts que j’allais pouvoir
réaliser cet objectif.
L’an dernier, je vous avais
raconté que je vivrais
possiblement ma dernière
présence dans la ville du
Massachussetts. Or, je n’avais
pas prévu la température
exécrable que nous avons dû
subir, du début jusqu’à la fin.
En fait, ce fut ma pire
expérience à vie lors d’un
marathon. Jamais, au grand
jamais je n’avais traversé un
climat aussi malsain.
Je savais que je disposais alors
d’une autre qualification en
poche. J’avais décidé que je
n’utiliserais pas ce
laissez-passer décroché lors du
marathon d’Atlantic City alors
qu’honnêtement, je ne visais
aucunement ce temps. Fier et
très heureux, je me souviens
très bien m’être dit que je ne
retournerais plus à Boston.
Aujourd’hui, je suis bien
heureux de cette prochaine
participation car j’obtiendrai
l’opportunité de boucler cette
merveilleuse série par un
marathon qui ne pourra pas être
pire que l’an dernier.
Impossible que dame nature se
fâche davantage. Impossible.
Pour ce 64e marathon, j’ai dû
ajuster mon budget, car non, je
n’ai pas encore remporté le
million de $ ! En passant, vous
l’auriez appris, car je vous
aurais transmis la bonne
nouvelle !
Au coût de 500 $ par nuit dans
un hôtel du centre-ville, disons
que ça commence à être
dispendieux et j’avoue que même
si des coureurs obtiennent une
qualification, c’est loin d’être
accessible pour tous. Si on
considère le coût de
l’inscription, le coût du
transport, les repas et les
dépenses personnelles, c’est un
week-end qui devient très
onéreux pour finalement, une
course de 42 km.
Mais,
ce n’est pas n’importe quelle
course et cet aspect est
hautement considéré par les
intervenants et les commerçants.
La fierté de participer au
marathon de Boston et tout le
prestige qui entoure cet
événement, ça se paye et il faut
croire que ceux qui peuvent en
tirer des bénéfices n’y vont pas
avec le dos de la cuillère.
Remarquez qu’on ne vous force
pas la main pour courir à
Boston. Ce n’est pas nécessaire
car combien d’adeptes visent ce
marathon pour couronner leur
carrière ?
La preuve, constatez mon
enthousiasme, mon engouement
considérant le nombre de
marathons que j’ai courus.
Boston, c’est magique, c’est
spécial et je n’ai jamais
entendu un commentaire négatif
d’un coureur suite à une
présence à Boston.
Le marathon de Boston fait
l’unanimité, c’est clair. Voilà
pourquoi, plusieurs jours avant
de s’y rendre, on se retrouve
plongé dans une sorte de nuage
qui nous mènera doucement vers
des moments inoubliables, gravés
à tout jamais dans les
magnifiques souvenirs de notre
vie.
La veille, au coucher, j’aurai
besoin de boire une tisane à la
camomille, histoire de ralentir
mon rythme cardiaque !
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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