Y-as-tu de
la bière icitte !
Non mais c’est
une vraie joke !
Laissez-moi vous raconter mon
dernier marathon…à Bécancour.
La veille, histoire de me
changer les idées et de vivre
une belle journée avec ma
compagne, nous nous dirigeons
vers le quartier 10-30. Par une
température pluvieuse, vous en
conviendrez qu’on adapte
facilement une séance de cinéma.
La fille du train s’avère un
choix logique. Quelle
performance d’Émily Blunt dans
le rôle principal de Rachel ! Je
vous le recommande.
Pour faire une histoire courte,
on se dirige par la suite au
restaurant pour suivre la
tradition et déguster une bonne
assiette de pâtes. Voilà le
moment où tout perdra son sens !
Vous savez, je n’ai vraiment pas
l’habitude de déroger de mes
vieilles habitudes. En fait, ça
n’arrive pas, surtout avant un
marathon où la logique guide le
coureur et le coureur, c’est moi
!
Oui, on sert des pâtes mais le
plat s’accompagne de poulet. Ah
bon ! Je n’ai pas le choix.
Premier changement majeur
enregistré et surtout,
inquiétant. Or, le pire allait
surgir. Je décide de prendre une
bière. Je l’avais déjà fait
avant le marathon de Waitsfield
au Vermont en juillet dernier et
sans dommage apparent pour le
lendemain.
Mais une 2e bière, ça devenait
inquiétant. En fait, il y a eu
mésentente dans cette commande
et lorsque je m’en suis aperçu,
la serveuse avait quitté. Elle
m’apporte un 2e verre. Dès cet
instant, mon cerveau entre en
mode inquiétude. Ouais ! Je
cours un marathon demain matin
et c’est la première fois que
j’enfile une 2e bière. Par
surcroît, je ne suis pas ce que
l’on peut qualifier de grand
amateur de cette boisson.
Bouf ! Après tout, ce n’est
qu’un marathon et on verra bien.
Au réveil le lendemain matin,
rien ne paraissait, aucune
trace. Toutefois, je n’avais pas
encore pris le signal du départ
et encore moins couru quelques
kilomètres.
Confortable, par un climat
agréable et légèrement froid,
j’enfile les kilos et je me
surprends même à filer à vive
allure. Puis, je décide
d’embarquer dans le groupe que
traînait le lapin de 3h45 sans
aucune préoccupation.
À ma grande surprise, je suis
capable de suivre….jusqu’au
terme de la première moitié du
parcours. Finalement, je réalise
qu’il roule trop rapidement pour
mes capacités et je l’abandonne.
Or, je sais que j’ai pris une
avance sur mon temps régulier et
je me dis que si je parviens à
garder un bon rythme…..on ne
sait jamais.
Tout se déroule étonnamment. Il
reste 10 kilomètres et je
commence à éprouver de la
fatigue. Au loin, une coureuse
qui se retrouvait dans le
peloton du lapin, courait seule.
Comme objectif, je tente de la
rejoindre. J’y parviens.
Il reste environ six kilomètres
et je suis incapable de la
dépasser. On se motive l’un et
l’autre et automatiquement, ce
tandem se transforme en source
de motivation.
À trois kilomètres de la fin,
elle me dit d’y aller. Je
réponds qu’elle peut me suivre,
qu’elle a encore de l’énergie.
Au fil d’arrivée, je constate
mon temps. Je suis agréablement
étonné. Un marathon sous la
barre des quatre heures pour la
première fois cette année ! En
me retournant pour voir si elle
n’est pas loin, je l’entends me
dire : « Merci, tu m’as tirée
dans les derniers kilomètres !
». Je lui dis que c’est sa
présence qui m’a aidé
considérablement et mon temps
vient le démontrer.
Merci dossard 162, Loujenna
Parizet.
Concernant le marathon des
Couleurs, j’ai adoré. Belle
organisation, beau parcours, des
bénévoles intentionnés,
vraiment, je vous le recommande
pour l’an prochain. Et vous
pouvez vous inscrire dès
maintenant pour la modique somme
de 40$. D’ailleurs, l’un des
organisateurs a déclaré qu’il
s’agissait sûrement du marathon
le moins cher au pays et je n’ai
pas de misère à le croire.
Finalement, je constate que mes
deux verres de bière n’ont
affecté en rien mon plaisir.
Bien au contraire, ils m’ont
peut-être permis de flirter avec
mes anciennes performances.
Statistiques de mon 70e marathon
Temps : 3h57 :55
Classement général : 58 sur 109
Classement catégorie d’âge : 3
sur 6
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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