Soyons
fiers du Marathon de Montréal !

Que j’en vois
un critiquer la dernière édition
du marathon de Montréal ?
De toute façon, je me demande
bien sur quel aspect les
participants pourraient
manifester leur insatisfaction !
Avec mon œil d’inspecteur
Gadget, j’ai tout surveillé et
je vous le dis et le répète, je
n’ai rien à redire. Juste des
félicitations pour
l’organisation.
Vous le savez, j’en ai couru des
marathons dans d’autres grandes
villes mais cette dernière
édition, j’étais fier d’y
participer et fier de la
terminer.
Beaucoup plus de musique sur
l’ensemble du parcours, des
ravitaillements qui débordaient
de bénévoles, la sécurité
adéquate, une merveilleuse
médaille, aucune attente pour la
cueillette du lunch, un service
hors-pair pour la remise des
vestes et que dire du spectacle
endiablé et de qualité d’Our
Lady Peace ! D’ailleurs, c’est
la première fois que je
ressentais le goût d’assister à
une représentation d’un show au
marathon de Montréal et j’ai
adoré.
J’ai également remarqué que
l’organisation avait pris soin
de remettre un beau chandail
souvenir à chacun des bénévoles,
un geste sûrement apprécié par
ces derniers.
Vraiment, Montréal n’a plus rien
à envier à d’autres marathons à
travers le monde. Bravo à
Dominique Arseneault, celle qui
représente Rock’N’Roll auprès
des Québécois. Je vous lève mon
chapeau et vous méritez ces
louanges.
Pour ce qui est de ma
participation, disons que l’on a
perdu des soldats en cours de
route et j’ai finalement dû
terminer seul. Au début, je
devais me retrouver avec quatre
autres participants. Tout a
débuté par le désistement de
deux d’entre eux. L’ex-joueur
des Alouettes de Montréal,
Étienne Boulay qui avait relevé
le défi de l’humoriste Maxim
Martin, a déclaré forfait. Ses
genoux, sérieusement
hypothéqués, lui ont envoyé des
messages d’alerte.
Puis, ce fut au tour de Dominic
(Arpin). Je l’ai rejoint la
veille car quelques jours
auparavant, il m’avait appris
qu’il souffrait d’une sérieuse
grippe. J’ai attendu à la
dernière minute pour prendre
d’ultimes informations. « Je ne
suis vraiment pas en bonne
condition pour courir. Je n’irai
pas finalement et je crois qu’il
s’agit d’une sage décision. »
Sur la ligne de départ, il
restait deux coureurs. Maxim
(Martin) participait au demi et
mon ami, le pompier Étienne
Labonté était inscrit au
marathon. Prudence dès le
départ, Maxim avait des ailes
après 5km ! Il est donc parti
devant. Au 10e km, nous le
rejoignons et tout semblait
rouler parfaitement pour lui.
À un certain moment, il m’a
confié qu’il aspirait terminer
avec un chrono inférieur à 2
:00. « J’aimerais bien, question
de redorer ma confiance et de
m’encourager. » J’ai capté le
message. Étienne et moi l’avons
motivé, particulièrement dans la
côte Berri. Il a su garder un
rythme impressionnant.
Aux abords du parc Lafontaine,
nous l’avons laissé afin qu’il
termine sa course qui s’est
soldée par un temps de 2 :00
:40. Après un surplus
d’adrénaline, disons que notre
cadence a considérablement
ralenti pour les kilomètres
suivants. Quelques minutes plus
loin, nous avons pu reprendre
notre cadence habituelle.
Vers le 29e, je voyais bien que
ça ne fonctionnait pas rondement
pour Étienne. « J’ignore ce qui
se passe, mais j’ai comme une
crampe dans une fesse qui ne
veut pas disparaître. » Je le
sentais souffrir. « Je crois que
je vais être dans l’obligation
d’abandonner. Je suis indisposé
depuis le 15e kilo et ça
persiste. Mes parents
m’attendent au 32e et je vais
les rejoindre. »
Je le sentais vraiment triste.
Je lui ai offert à quelques
reprises de marcher jusqu’au fil
d’arrivée, que j’allais
l’accompagner. Il ne voulait
pas. Ça devait faire mal en titi
pour qu’il abdique. Je l’ai
trouvé très sage. Il ne voulait
pas aggraver la situation et
considérait qu’il avait tout
tenté. « Je n’aurai pas ma veste
» a-t-il lancé en désespoir,
quelques secondes avant de voir
apparaître ses parents et son
amie, heureux de nous croiser
mais qui ont rapidement déchanté
lorsqu’ils ont appris la
mauvaise nouvelle.
J’ai donc terminé le marathon
seul avec moi-même avec une
pensée pour mes amis. Ma
compagne Pasquale m’a accueilli
avec son beau sourire et sa
grande patience.
En passant, je n’ai jamais vu
autant de coureurs lors d’un
marathon aux prises avec des
crampes. Je n’en revenais pas et
j’essayais de m’expliquer ce
phénomène. Quand même étrange,
surtout avec un climat idéal
pour cette distance. Qu’est-ce
qui a bien pu susciter ces bobos
?
L’an prochain, c’est officiel,
le marathon s’échelonnera sur
deux jours. Je suis convaincu
qu’une fois de plus,
l’organisation sera digne de
mention. Je vais m’inscrire car
je suis maintenant fier du
marathon de Montréal !
Statistiques de mon 69e marathon
:
Temps : 4h15 :12
Classement général : 1854 sur
4545
Classement catégorie d’âge : 32
sur 82
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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