Panique au
Connecticut !
Bon. On prévoyait 5cm de
neige.
Au Connecticut, il faut croire
que l’on panique facilement avec
cet élément de la nature.
Dans ma chambre d’hôtel à
Danville, à une trentaine de
minutes de Roxbury, je préparais
mes effets comme à l’habitude
dans le but de réaliser le
marathon de cette dernière
ville. Après un voyage qui aura
duré huit heures, dont six dans
l’automobile, disons que j’avais
hâte de me coucher.
Mon souper aux pâtes avait été
pris. Il restait à me préparer
pour tomber dans les bras de
Morphée. L’idée soudaine me
prend de jeter un œil sur mes
messages car je dois vous dire
que j’étrenne un cellulaire, mon
premier à vie, depuis seulement
deux semaines.
Que vois-je ? Une missive du
marathon envoyée à 10h30 le
matin. Je l’ouvre. Ben voyons
dont ! Les responsables ont
décidé d’annuler le marathon.
Ils expliquent que considérant
qu’une portion du parcours doit
se conjuguer sur une route avec
les automobilistes et que l’on
attend de la neige, ils ne
veulent prendre aucun risque,
question de sécurité. Je suis
assommé.
Imaginez, j’avais quitté mon
domicile à 9h30 et le message
fut envoyé à 10h30. Ouach !
Lorsque je me suis inscrit à ce
marathon au coût minime de 25$
en passant, les responsables
mentionnaient qu’ils se
réservaient le droit de
canceller s’ils jugeaient que la
sécurité du participant pouvait
devenir dangereuse. Que cela ne
tienne, j’ai couru la chance
quand même. Et j’ai perdu !
Dans le communiqué, on
mentionnait que le marathon
avait été remis au samedi 16
décembre prochain. Ouf !
Aurais-je le goût de me taper à
nouveau un autre périple
semblable ? Je vais vous avouer
que les possibilités sont
minces.
Le lendemain matin, lorsque j’ai
ouvert les rideaux de ma
chambre, aucune trace de neige
n’apparaissait au sol. De
Danbury jusqu’à la maison, pas
de neige à part des petits
flocons ça et là qui n’auront
tombé pendant quelques minutes
seulement.
Organisé par un club local, je
trouvais sympathique de terminer
ma saison à cet endroit.
Seulement 140 coureurs devaient
courir et j’étais l’unique en
provenance du Québec. Davantage,
je représentais celui qui
provenait le plus loin, les
autres appartenant aux états
avoisinants le Connecticut.
Je me promettais bien de
profiter de cet aspect en
titrant mon article que j’avais
conclu ce 42km en tête de la
délégation québécoise…..et le
dernier également !
Aucune puce pour calculer notre
temps. Il fallait compter le
nombre de tours. Je crois que
nous devions en courir cinq. Des
bénévoles prenaient par la suite
notre temps, possiblement avec
une montre. Une compétition
sérieuse malgré les apparences
puisque l’on peut se classer
pour le marathon de Boston !
Après mûres réflexions, je me
suis consolé en me rappelant que
rien n’arrive pour rien dans la
vie et surtout, que je devais en
tirer une leçon à quelque part.
Je suis rentré au Québec
bredouille mais en santé, sans
blessure prêt à affronter la
période des Fêtes. En traversant
la frontière à Lacolle, nous
avons dû répondre aux questions
de la douanière qui affichait
son beau sourire, lui faisant
comprendre que nous devions
courir un marathon le matin et
qu’il n’avait pas eu lieu. Elle
a répliqué : « J’espère que vous
n’avez pas mangé toute la soirée
pour vous en remettre ? »
Pour une 2e fois en 2017, j’ai
dû ronger mon frein à cause
d’une abrogation pour un
marathon après celui de
Montréal. Jamais durant mes 22
autres années de course à pied,
j’avais vécu l’annulation d’un
marathon.
Mon 82e marathon devra attendre.
Ça ira en 2018. Que voulez-vous
?
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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