Les
Marines m’ont flanqué la frousse
!
Vous savez, plusieurs facteurs
viennent parfois déjouer notre
plan de match lors d’un
marathon.
Par exemple, l’hôtel dans lequel
vous logez peut devenir un
aspect important.
Je me suis donc présenté à la
réception du Radisson pour le
marathon de Manchester dans le
New Hampshire. Endroit
avantageux puisque l’arrivée se
fait directement devant et le
départ, un peu plus loin, à
quelques mètres à peine.
Nous prenons ainsi possession de
notre chambre au 4e étage.
Surprise ! Nous constatons
qu’elle se situe tout près des
ascenseurs et que forcément,
nous devrons composer avec un
va-et-vient continuel.
Je regarde Pasquale. Rapidement,
elle remarque mon inconfort. Je
retourne au lobby pour tenter
d’obtenir une autre chambre.
À mon grand étonnement, le
préposé accepte et nous
transfère au 9e étage. La
chambre apparaît au bout du
couloir. Je suis soulagé.
Je dois vous préciser que
quelques minutes après notre
arrivée sur les lieux, nous
avions remarqué qu’un
rassemblement de Marines se
déroulait en soirée. Une fête
qui nous apparaissait comme une
grande réjouissance… pour eux !
Vers 20h30, un vacarme
retentissant se fait entendre
dans la chambre voisine, suivit
de rires facilement
perceptibles. D’un trait, il
appert que ma physionomie aurait
encaissé une transformation
radicale. Je regrettais déjà
d’avoir changé ma chambre. Ouf !
On ne pourra jamais s’endormir
dans un tel tintamarre !
Je tente de me consoler en me
disant qu’il est encore tôt.
Toutefois, je préfère jouer
d’une façon sécuritaire en
sortant les bouchons pour mes
oreilles. Malgré cette prudence,
je vais vous avouer que
j’appréhendais la nuit.
Finalement, on décide de se
mettre au lit vers 22h car nous
profitons du calme qui est
revenu de l’autre côté.
Laisse-t-il entrevoir une nuit
ardue ? Je me couche, bouchons
dans les oreilles, rongé par
l’inquiétude.
Je me réveille quelques heures
plus tard et constate à ma
grande stupéfaction, que c’est
le calme plat. Rien, aucun son.
Niet !
Ma nuit sera merveilleuse, ce
qui m’a permis un éveil dans des
conditions optimales.
Catastrophe évitée de peu !
Disons que je l’ai échappé
belle, bien que j’ai déjà été
victime de pareilles
circonstances qui avait causé un
désastre le lendemain matin.
La preuve que malgré toutes les
bonnes intentions que nous
pouvons apporter dans les
préparatifs, on peut facilement
se faire jouer des tours et ce,
malgré un entraînement rodé au
quart de tour.
Température froide, ensoleillé,
petit vent et un parcours
comprenant des dénivelés majeurs
a marqué mon expérience. J’avais
déjà couru Manchester en 2010 et
honnêtement, je ne croyais
jamais retourner dans la ville
du granite où je conservais un
souvenir tristounet, pluie
continuelle aidant.
Manchester n’apparaissait pas
dans mon programme en début de
saison car il vient remplacer
l’annulation du marathon de
Montréal. Ma saison 2017
vient-elle de prendre fin ? Je
ne sais pas encore. Je verrai
dans les prochains jours. Il y a
Dallas qui m’attire en décembre.
Je devais le courir il y a
quelques années mais suite à mon
unique blessure en carrière
(fracture de l’os latéral du
pied gauche) survenue suite à
une malchance lors d’un
entraînement, deux semaines
avant, j’ai dû renoncer et le
mettre de côté, souhaitant y
retourner éventuellement.
On verra. Peut-être cette année,
peut-être pour une autre année.
Manchester constituait mon 9e en
2017 et je devrai porter une
attention particulière à ma
récupération.
J’ai dû le courir sans la
présence de mon ami Mario
Saint-Amand qui devait assister
à des séances à la Clinique du
Coureur et qui se remet
tranquillement du P’tit train du
Nord.
En 2010, mon temps fut de 3h55
contrairement à 4h10 cette
année. J’ai vieilli. J’ai
ralenti. Ah Oui. J’y ai
rencontré quelques coureurs du
Québec, eux aussi des habitués
de Manchester.
Un monsieur bien heureux qui une
fois de plus a apprécié la vie à
sa façon, franchissant une autre
fois, un fil d’arrivée.
Temps : 4h10 :14
Classement général : 164 sur 437
Classement catégorie d’âge : 6
sur 18
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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