On a toujours
besoin de l’autre !
Elle m’attend.
Plus les années s’écoulent et
davantage elle doit aiguiser sa
patience.
J’ai ralenti. Le poids de mes
marathons antérieurs fait son
œuvre. La carcasse s’use,
s’affaiblit. Cette logique cause
des dommages. Déjà, je considère
tellement que le corps humain
possède toute une résistance.
Elle se lève aux petites heures
du matin, tout comme moi.
J’imagine que normalement, elle
préfèrerait rester couchée et je
la comprends très bien. Je
l’admire. Elle veut bien me
préciser qu’elle adore me voir
partir à la ligne de départ mais
ce moment ne dure que le temps
d’une pensée.
Le froid, la pluie, le vent, les
températures maussades, elle les
a éprouvées trop souvent.
Or, je ressens le besoin de sa
présence, de son regard, de son
sourire, de ses yeux qui
pétillent, qui m’encouragent, me
supportent. Je la sens parfois
impressionnée devant la présence
de tous ces athlètes. Elle
comprend. Elle est passée par
là.
Pour la durée du marathon, elle
doit occuper ses temps libres.
Je l’ai déjà vu tricoter, assise
sur un banc, lors du marathon
hivernal d’Ottawa présenté en
février, sous un soleil radieux,
alors que je passais à cinq
reprises devant elle. Toutefois,
la plupart du temps, je
disparais et elle ne me reverra
que quelques heures plus tard.
Une éternité pour elle.
Elle en profitera pour prendre
le déjeuner, marcher, relaxer.
Ce qui me rassure, c’est que je
suis conscient qu’elle le fait
parce qu’elle m’aime. Elle
m’encourage et j’ai besoin de
cet appui. À quelques kilomètres
de la fin, je sais qu’elle
m’attend, qu’elle m’accueillera
avec joie et que sa
reconnaissance sera au
rendez-vous.
Le simple fait de se rendre à un
marathon dans la solitude vient
habituellement briser cette
magie qui caractérise de tels
événements. La différence d’une
présence est énorme et vient
peser lourd dans la balance.
Après le fil d’arrivée,
lorsqu’elle m’enlace, alors, la
fatigue disparaît et son câlin
m’aidera pour la période de
récupération.
Pour courir un marathon, on doit
disposer d’une grande force
mentale et l’apport d’un être
cher contribuera à rendre ces
moments euphoriques.
Je ne suis pas le seul qui vit
pareilles expériences. Tous les
adeptes ressentent le même
besoin lorsqu’ils franchissent
la ligne d’arrivée. Un humble
hommage de ma part aux deux
femmes qui m’ont supporté au
cours de ces 20 ans. Assurément
qu’elles m’auront permis
d’atteindre cet objectif de 100
marathons.
Sans cette contribution, il
m’aurait été impossible de
remplir cette mission.
Sincèrement, je vous remercie.
Daniel Lequin
danielmedaille@hotmail.com
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