Les
chroniques de la
Maison de la Musique
avec
Normand
Bolduc
07 mai, 2017 |
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L’oreille
absolue
Il existe plusieurs subtilités
en musique dont celle de
l’oreille absolue. Cette faculté
de reconnaître, à l’écoute d’un
son, une ou plusieurs notes sans
avoir eu besoin d’entendre au
préalable une note identifiée
servant de référence précise et
invariable (diapason), associée
à une perception fine de la
justesse.
Elle de décline en plusieurs
distinctions soit passive,
active, relative, etc. Elle
nécessite une très bonne mémoire
auditive, développée par un
apprentissage musical précoce et
prolongé ou un don inné.
L’utilité de l’oreille absolue
ne fait pas de doute,
particulièrement pour des
activités telles la direction
d’orchestre ou la pratique d’un
instrument. Cependant, ce n’est
pas une nécessité pour être un
bon musicien. Elle demeure un
avantage indéniable pour un
autre type d’exercice musical.
En effet, l’exercice de la
dictée atonale, où les notes
s’enchaînent sans lien de
cohérence, avantage de loin les
possesseurs d’une oreille
absolue. Ce type de dictées est
justement utilisé dans les
examens d’école de musique et de
conservatoires afin de détecter
les élèves capables de suivre et
de noter en dehors de tous
repères, et donc dotés d’une
oreille absolue.
Un désavantage pour les
musiciens dotés de cette
singularité peut se produire
lorsque la variation du diapason
est différente ce celle de l’
orchestre. La musique Baroque en
est un exemple.
Beaucoup d'encre a coulé au
sujet de l’oreille absolue et de
nombreuses études y ont été
consacrées en essayant de
démontrer les pour et les
contre. Elle est toujours
d’actualité. Mozart la possédait
et plus près de nous les
guitaristes Éric Clapton et Jimi
Hendrix font aussi partie de
cette élite de musiciens
virtuoses à l’oreille absolue.
Elle demeure un privilège très
important pour les compositeurs,
arrangeurs et chefs d’orchestre.
Source :
Normand Bolduc, Vice-président
Normand
Bolduc
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