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Mardi 24 septembre, 2024
Des locataires de Sorel-Tracy ont pris part à une manifestation historique devant l’Assemblée nationale
Alors que les crises du logement locatif et de l’itinérance continuent à s’approfondir dans le Bas-Richelieu, une délégation de locataires et de travailleurs et travailleuses communautaires de la région ont pris part aux côtés de plus de 1300 personnes à une grande manifestation pour le logement social à l’appel du Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU). Il s’agit d’une des plus importantes mobilisations de l’histoire du FRAPRU. La région était bien représentée car Action-logement-Pierre-de-Saurel et l’ODDS du Richelieu (organisme de défense des droits sociaux) ont unis leur force pour mobiliser leurs membres.
Des personnes de tous horizons, venues de plusieurs régions ont marché jusqu’à l’Assemblée nationale. Une clé géante y a été déposée afin de rendre bien visible le message porté par la manifestation au gouvernement Legault : la clé, pour une réelle sortie de la crise du logement vécue par les locataires du Québec, est l’augmentation du nombre de logements sociaux sous différentes formes.
Alors qu’un nombre considérable de ménages locataires étaient toujours sans bail ou en recherche active de logement au 1er septembre 2024, deux mois après la période intensive des déménagements, Action-logement-Pierre-de-Saurel et l’ODDS du Richelieu rappellent avec le FRAPRU que la crise du logement n’est pas qu’un enjeu d’offre de logements. « C’est bien à une crise d’inabordabilité à laquelle les locataires doivent faire face. Ce qui se construit sur le marché locatif privé ne répond pas aux besoins d’un nombre grandissant de locataires. La pénurie, la spéculation immobilière et l’explosion du coût des loyers alimentent ce qui est maintenant reconnu comme la crise du logement. Le désespoir est palpable et l’absence d’alternatives y contribue grandement, d’où l’urgence de travailler sur l’offre de logements sociaux sous différentes formes. Les logements qualifiés d’abordables ne le sont pas pour la majorité des ménages locataires de Sorel-Tracy », résume Dominic Gosselin, coordonnateur d’Action Logement, rappelant que le quart des ménages locataires de la ville consacraient déjà lors du dernier recensement plus de la norme de 30% de leur revenu pour se loger.
Plusieurs organismes communautaires, syndicaux, féministes et de lutte à l’itinérance se sont joints à la manifestation pour rappeler que les programmes de logements sociaux représentent un maillon essentiel du filet social. Alors que le logement locatif privé est perçu comme une occasion d’affaire par les promoteurs immobiliers ou par les sociétés d’investissement de plus en plus présentes, Action-logement-Pierre-de-Saurel, l’ODDS du Richelieu et le FRAPRU ont rappelé que le logement social et communautaire est au contraire pensé pour répondre à une diversité de besoins.
Sans but lucratif, il assure aux personnes vivant diverses formes de précarité, un logement stable à un loyer respectant leur capacité de payer. En nombre suffisant, il offre aussi une alternative aux logements trop chers, pour tous les locataires à modestes revenus. « Le logement social dont les différentes formules doivent continuer d’offrir une participation des locataires et des communautés locales représente un investissement nécessaire dans notre avenir collectif, offrant un rempart contre la spéculation et l’exclusion », insiste M. Gosselin.
Pour permettre aux locataires de se sortir durablement de la crise du logement, Action-logement-Pierre-de-Saurel demande avec le FRAPRU au gouvernement du Québec de se fixer une cible claire de nouveaux logements sociaux et communautaires. Cette cible doit être ambitieuse si le Québec souhaite réellement s’attaquer à l’inabordabilité et répondre à l’immensité des besoins. Pour le FRAPRU, l’objectif du gouvernement doit être de doubler la part occupée par le logement social et communautaire sur le marché locatif, d’ici 15 ans, jusqu’à en atteindre au moins 20%. Pour y arriver, il faudrait prévoir le financement annuel d’au moins 10 000 logements sociaux par année, sous forme d’OSBL, de coopératives d’habitation et de logements sociaux publics
Action-logement-Pierre-de-Saurel demande au gouvernement de François Legault d’ajuster rapidement sa nouvelle Stratégie québécoise en habitation, pour inclure un objectif de développement sur plusieurs années et des programmes de logement social qui soient fonctionnels. Après avoir privilégié dans les derniers mois la sous-traitance et les ententes hors programmes avec des « partenaires » choisis d’une manière discrétionnaire qui laisse de moins en moins de place aux communautés, le gouvernement du Québec doit prendre ses responsabilités et assurer la mise sur pied d’un ou plusieurs programmes de logement sociaux pérennes, financés adéquatement et y permettre le dépôt de projets en continu afin d’accélérer la réalisation.
ODDS du Richelieu & Action-logement-Pierre-de-Saurel