SorelTracy Magazine - Vendredi, 15 novembre 2024

Vendredi 15 novembre, 2024

Deux boucheries de quartier résistent à la pénurie de main d’oeuvre à Sorel-Tracy

Laval Deguise exerce la profession de boucher depuis 35 ans. Il œuvre actuellement à la Boucherie Joyal.

(Stéphane Martin, 15 novembre 2024) – Dans les années 70, la région de Sorel-Tracy comptait plus d’une quinzaine de boucheries de quartier sur son territoire. Avec la fermeture de la Boucherie Sorel en septembre dernier, il n’en reste que deux.

La Boucherie Joyal du boulevard Poliquin et la Boucherie G. A du boulevard Fiset résistent non seulement au passage du temps, mais comptent à leurs têtes deux nouveaux propriétaires depuis environ un an.  La semaine dernière, un reportage de l’émission L’Épicerie de Radio-Canada mentionnait que le métier de boucher n’attire plus les jeunes. Le SorelTracy Magazine est allé constater sur le terrain la réalité vécue.

Le copropriétaire de la Boucherie G. A, Jocelyn Houle, en compagnie du boucher Michel Laroche. Ce dernier est en poste depuis la fondation de la boucherie en 1979.

« C’est certain que ce n’est pas un travail facile. On est toujours debout, on travaille dans le froid et l’on est toujours en train de courir.  L’autre problème, c’est le salaire.  La matière première a tellement augmenté que si l’on veut demeurer compétitif dans nos prix, c’est évident que c’est le salaire qui écope.  Le salaire moyen d’un boucher tourne aux alentours de 19$ de l’heure. C’est difficile d’être attractifs pour les jeunes, c’est pour ça qu’on dit que le métier tend à disparaître », explique le propriétaire de la Boucherie G. A, Jocelyn Houle.

Le son de cloche est le même du côté de la Boucherie Joyal.  « Je savais en achetant la boucherie que la main-d’œuvre serait un défi.  Tout se joue sur le salaire et nous devons compétitionner avec les grandes surfaces.  Nous sommes chanceux ici, car nous avons 19 employés et deux stagiaires qui devraient poursuivre avec nous après leurs stages », mentionne François Lecours.

Vincent Durocher

« J’ai travaillé chez un grossiste de viande comme emballeur.  Je voyais les gars désosser et j’avais vraiment le goût de faire ça.  Partir d’un bœuf qui sort de l’abattoir et le transformer avec tout notre savoir-faire, c’est quelque chose que j’aime.  C’est vraiment une passion pour moi et c’est pourquoi j’ai choisi d’en faire un métier », raconte le stagiaire à la Boucherie Joyal, Vincent Durocher.

La boucherie, un métier en voie de disparition ?

Malgré que l’on entend que la boucherie est un métier en voie de disparition, François Lecours n’a pas hésité à se porter acquéreur de la Boucherie Joyal.  « Les gens vont toujours manger de la viande, c’est dans notre ADN.  La clientèle est de plus en plus portée vers les boucheries de quartier parce qu’elle aime savoir d’où provient la viande qu’elle consomme.  C’est notre force comme petite boucherie d’être en contact avec la clientèle, de répondre à leurs besoins et de leur donner des conseils sur la cuisson par exemple. Je n’ai pas vraiment peur pour l’industrie », mentionne-t-il.

François Lecours s’est porté acquéreur de la Boucherie Joyal en octobre 2023. Il opère l’établissement avec sa femme Élène Pépin.

Si Jocelyn Houle a choisi de racheter la boucherie que son père André a fondée en 1979, c’est, entre autres, pour continuer de bien servir les clients.  « Le contact avec le client, c’est primordial. Il faut savoir s’adapter, car les gens recherchent de plus en plus des produits fins. Également, la région accueille beaucoup de nouveaux arrivants qui ont d’autres habitudes de consommation. Dernièrement, je me suis fait demander des pattes de poulets. On parle vraiment de la patte avec les ergots et tout. J’ai trouvé le produit et je le tiens maintenant en magasin. Il ne faut jamais perdre de vue que la clientèle, c’est ce qui nous garde vivants », de conclure Monsieur Houle.

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Fermeture de la Boucherie Sorel

Reportage de Radio-Canada :
Boucher, un métier en voie de disparition?
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Laval Deguise

 

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