SorelTracy Magazine - Mardi, 18 mars 2025

Lundi 17 mars, 2025

Mesures de retour à l'équilibre budgétaire dans le réseau de la santé

Direction et syndicat en désaccord sur les conséquences pour les usagers

(Stéphane Martin, 17 mars 2025) – Les différentes coupures effectuées par le Centre intégré de santé et de services sociaux de la Montérégie-Est (CISSSME) pour tendre vers l’équilibre budgétaire sèment l’inquiétude quant à l’impact sur les usagers.

Rappelons que 120 postes ont été abolis dans les différentes installations du CISSSME, dont 10 directement à Sorel-Tracy. « On parle de 7 personnes qui avaient des fonctions administratives, soient 6 agents d’administration et 1 conducteur ainsi que 3 kinésiologues. […] Tous les employés peuvent être accompagnés pour un remplacement à l’interne ou ailleurs dans le réseau. […] Il reste quand même qu’il y a une pénurie de la main-d’œuvre dans le réseau », mentionne la directrice adjointe des communications du CISSSME, Catherine Bourgault-Poulin.

Directrice adjointe des communications du CISSSME : Catherine Bourgault-Poulin – Photo: Gracieuseté

Bien que les deux parties aient des visions différentes de l’impact direct à la population, syndicat et direction conviennent que la perte de 3 kinésiologues pourrait avoir des conséquences pour les usagers. « Les activités de prévention demeurent. Mais s’il y a moins de gens pour les donner, c’est sûr qu’il peut y avoir un impact. On ne va pas nier ça. […] Les services se donnent maintenant en première ligne, donc au CLSC plutôt qu’à l’hôpital. […] Le centre d’expertise en matière de santé va continuer d’être donné. On va faire plus de cours de groupe.  On n’a pas besoin d’être un professionnel pour un patient. Il peut en avoir plusieurs. Les cours de groupe ne sont pas à pleine capacité. On peut optimiser ça », explique Madame Bourgault-Poulin.


D’après le Syndicat des travailleuses et travailleurs du CISSSME-CSN (STTCISSSME-CSN), c’est précisément à ce niveau que les problèmes commencent à apparaitre, car la substitution des rencontres individuelles par des rencontres de groupe entraînerait une perte significative de qualité de service pour les usagers. « Les coupures actuelles vont forcer le déménagement des patients en réadaptation cardiaque et pulmonaire au CLSC. Cela signifie que certains patients, notamment ceux avec des problèmes cardiaques graves, ne pourront plus bénéficier de la réadaptation à l’hôpital », relate le président par intérim STTCISSSME-CSN, Luc Michaudville.

Ce dernier ne ménage pas ses mots en affirmant que des patients seront en danger avec le transfert du Centre d’expertise en maladies chroniques de l’Hôtel-Dieu au CLSC. « Un code d’urgence au CLSC nécessite l’appel d’une ambulance pour transférer le patient à l’hôpital, allongeant ainsi les délais et compliquant la prise en charge des patients. On sait que chaque seconde compte lors d’un arrêt cardiaque. Le CLSC, ne disposant pas des mêmes ressources pour répondre aux codes d’urgence, met ces patients à risque. »

Une affirmation que la direction n’est pas prête à assumer. « Ces patients sont évalués par des pneumologues et des cardiologues pour s’assurer qu’ils peuvent suivre les cours et les ateliers qui sont donnés. En trois ans, il n’y a pas eu de code d’urgence pour ces patients. Le risque est extrêmement faible et calculé. […] Si jamais ça arrivait, les équipes du Centre d’expertise en maladies chroniques sont équipées puis formées. Ils ont un défibrillateur sur place également. […] Un établissement de santé n’ira pas mettre la vie des patients en danger », de conclure la directrice adjointe des communications du CISSSME, Catherine Bourgault-Poulin.


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