Dyschronie est une installation sonore inspirée de paysages sonores naturels du Québec et de leur détérioration graduelle. Cette transformation provoquée par les changements climatiques et la fragmentation des écosystèmes est transposée dans l’oeuvre sous forme d’une lente métamorphose sonore; le naturel laissant progressivement place à l’artificiel et au morcelé.

Description de l’oeuvre et démarche
Créée par les artistes Léa Boudreau et Étienne Legast, Dyschronie est une oeuvre sonore évoluant sur plusieurs jours. Elle questionne notre relation au temps et à l’espace en proposant différentes échelles temporelles dans un milieu sonore à plusieurs dimensions. L’installation mise sur la notion de temporalité pour mieux percevoir les impacts environnementaux macroscopiques de l’appropriation du territoire par l’être humain.

Conçue comme une métaphore artistique, elle invite le public à se plonger dans un voyage sonore à travers les paysages naturels du Québec, tout en témoignant de leur détérioration progressive.  Grâce à une composition sonore subtile et immersive, les auditeurs sont d’abord enveloppés par une symphonie de sons naturels authentiques. Cependant, au cours de deux semaines, une lente métamorphose sonore se produit. Les sons naturels cèdent progressivement la place aux bruits artificiels, aux signaux électroniques et aux fragments sonores, symbolisant la perte irréversible de ces paysages sonores d’origine.

En mettant en évidence la fragilité de ces écosystèmes sonores uniques et dynamiques, les deux artistes souhaitent susciter une réflexion sur la relation des humains avec la biodiversité dont ils font partie, et ainsi, encourager des actions concrètes en faveur de la protection de la nature au sens large.  L’oeuvre est présentée sur Essaim, un système d’enceintes acoustiques autonomes conçu par Audiotopie pour diffuser des créations multiphoniques dans des espaces publics.

Lancement et table ronde : 16 juillet 2023
Dyschronie sera présentée au Parc Regard-sur-le-Fleuve de Sorel-Tracy du 16 au 29 juillet 2023, avec un vernissage prévu le 16 juillet 2023 de 17h à 19h. Les visiteurs auront la possibilité de se plonger dans cette expérience immersive et d’explorer la beauté éphémère des paysages sonores du Québec.

Autour de la thématique « Le paysage sonore comme outil de conscientisation », une table ronde avec Étienne Legast, Léa Boudreau et Anne-Marie Dulude (Directrice générale du Biophare de Sorel-Tracy) aura également lieu le 16 juillet 2023, de 15h à 17h, dans le Hall du Biophare.

MRC de Pierre- De Saurel
Dès sa genèse, Dyschronie fut imaginée pour s’adapter au lieu qu’elle habite. Un premier prototype inspiré plus généralement par la faune du Québec, simplement nommé Dyschronie, a été développé en 2022 et présenté à Victoriaville au FIMAV (Festival international de musique actuelle de Victoriaville). Face au succès de cette première itération, les artistes souhaitent pouvoir déployer le projet sur un territoire spécifique.

Dyschronie étant fondamentalement un projet écologique, les environnements naturels de la MRC de Pierre- De Saurel sont propices à voir l’oeuvre s’y ancrer. La région se démarque comme bassin de variété et d’authenticité écologique, notamment grâce à la diversité des environnements qu’on y trouve et des nombreuses espèces végétales et animales qui y ont élu domicile, dont plus de 300 espèces d’oiseaux.

Mais surtout, ce sont les efforts nombreux et variés d’aménagement et de conservation de cette écologie par des organismes locaux qui en font un exemple à l’échelle québécoise et canadienne.  En ce sens, il est tout à fait naturel pour Dyschronie de prendre forme en ces lieux.

Ce projet a été réalisé en collaboration avec le Biophare et a été financé par l’entente de développement culturel (EDC) signée conjointement par la MRC de Pierre-de Saurel et le ministère de la Culture et des Communications du Québec (MCC).