jeudi 27 septembre 2018
Jour du
scrutin du 1er octobre prochain
Les pronostics
de nos observateurs

Par Annie Bourque,
jeudi 27 septembre 2018
À cinq jours du scrutin, les
jeux sont-ils faits pour le
comté de Richelieu ? Quels
sont les pronostics de nos
observateurs qui sont en contact
direct avec la population ?
À cinq jours du vote, chose
certaine, les partis et leurs
chefs demeurent vulnérables à
une possible gaffe ou pelure de
banane de leur part ou des
membres de leurs troupes
respectives.

La performance des chefs lors
des différents débats peut-il
influencer l’emplacement du X
dans l’isoloir ? Qu’en
pense le commentateur et
analyste Reynald Bergeron
qui a accepté de participer à
notre exercice.
Frein Legault
« Ce
que je vois et j’entends dans le
comté, c’est que les gens
trouvent sympathique
Jean-Bernard Émond, le candidat
de la CAQ. Cependant, ils
n’aiment pas le chef François
Legault », affirme M.
Bergeron.
Frein Lisée
« Le
chef du PQ, Jean-François Lisée,
malgré son charisme et son
humour, et sa connaissance
viscérale des dossiers, suscite
plus de méfiance à cause de son
arrogance », ajoute
M. Bergeron.
« En
tout cas, la performance de
Jean-François Lisée au dernier
débat, n’aide aucunement le
député sortant Sylvain Rochon. »
Un cadeau
Qu’en pense Jocelyn Daneau,
économiste à la retraite et
animateur à MA TV Sorel-Tracy
qui est aussi impliqué dans
plusieurs organismes et
associations ?
L’homme ne cache pas sa position
et dit souhaiter que la région
de Richelieu sorte de son
isolement politique.
« À
Ottawa,
illustre-t-il, on est caché
derrière les rideaux. Depuis
2015, le député Rochon tente de
défendre ses dossiers assis dans
l’Opposition. »
«
Déjà, on est isolé au point de
vue géographique. Le 1er
octobre prochain, je souhaite
qu’on se paye un cadeau et on se
donne un député au pouvoir à
l’Assemblée nationale. »
Les + et les -
À l’heure actuelle, selon
Jocelyn Daneau,
Jean-Bernard Émond a pris
beaucoup d’assurance pour
assumer son futur rôle de
député. D’autres
observateurs, sous le couvert de
l’anonymat estiment que l’homme,
malgré toutes ses compétences,
ne sera jamais nommé au Conseil
des ministres…si la CAQ est
portée au pouvoir.
Chose certaine, lors du récent
débat local, les attaques de
Sylvain Rochon à l’égard de
Jean-Bernard Emond ont nui à M.
Rochon.
« Dans l’isoloir, dit Jocelyn
Daneau, les gens vont se poser
la question : avec qui j’irais
prendre une bière ? Qui est le
plus crédible pour devenir
député de Richelieu? »
Un autre analyste sous le
couvert de l’anonymat a souligné
qu’aux dernières élections,
Benoit Théroux, s’était présenté
pour le Parti libéral. L’homme
avait obtenu 25 % des voix.
Plusieurs prédisent une baisse
du vote libéral de 5 %. Où ira
ces votes ?
Le vote des libéraux
Un libéral pur et dur n’aime
guère la position sur
l’immigration évoquée par le
chef caquiste.
«
Certains libéraux disent qu’ils
vont voter pour le PQ par
stratégie car ils ne veulent pas
de la CAQ au pouvoir »,
confie notre analyste près des
péquistes.
De son côté, M. Daneau estime
que les gens du comté vont
accorder une chance à son
protégé Jean-Bernard Émond qui
se présente pour la 3e fois en
politique (2012 contre Elaine
Zakaib, et en 2015 (élection
partielle) et 2018).
M. Daneau ne croit pas en la
montée du Québec solidaire dans
les sondages.
« Avec
QS, tout va être gratis et ils
vont faire payer les autres tout
en abolissant les entreprises
privées. On va devenir le Cuba
de l’Amérique du Nord »,
s’exclame-t-il.
Une lutte serrée
Félix Boucher, le vice-président
de l’Association générale des
étudiantes et étudiants du Cégep
de Sorel-Tracy (AGEECST),
estime que la lutte est serrée
entre les 4 partis.
« Le
vote est
assez partagé entre les quatre
partis. Il n’y en a pas un qui
ressort »,
observe-t-il de ses discussions
avec d’autres étudiants, âgés
entre 18 et 25 ans.
« Les
jeunes ont l’impression que les
chefs sont déconnectés. En tout
cas, leurs messages ne
s’adressent à pas eux. »
L’étudiant en Sciences humaines
et en administration au Cégep de
Sorel-Tracy a beaucoup entendu
parler du débat des quatre
candidats dans Richelieu.
« Cela
a permis à beaucoup d’étudiants
de se faire une idée sur les
enjeux…mais le débat des chefs,
honnêtement, je n’en ai presque
pas entendu parler. Un endroit
où certains ont tenté de faire
trébucher les autres sans mettre
en valeur leurs idées ou
programme. »
Quelle sont les prédictions de
Félix Boucher ?
« La
CAQ dispose d'un certain
engouement auprès des jeunes
mais la lutte serait tout de
même serrée entre les quatre
candidats auprès de cette
tranche d'électeurs. »
Enfin, notre autre analyste
politique, très proche des
péquistes a eu l’honnêteté de
nous dire sa prédiction : mince
victoire de la CAQ par
l’obtention de 34 % des voix. Le
PQ chutera de 36 % à 32 % le 1er
octobre prochain et le Québec
Solidaire va augmenter de 2 à 5
%.
Qui
sortira gagnant ?
L’analyste Reynald
Bergeron a approché
par hasard par le
bottin téléphonique,
50 électeurs de
Richelieu les 13, 14
et 17 septembre
dernier. Le sondage,
assure-t-il, n’a
rien de
scientifique. À la
question : quel
parti gagnera les
élections au Québec
? M. Bergeron a
obtenu 19 (CAQ ou
Coalition Avenir
Québec), 12 (parti
québécois), 7 (parti
libéral).
Toutefois, il a
comptabilisé 10
personnes indécises
et 2 refus de
répondre.
À la question qui
sera élu dans
Richelieu ? Il a
obtenu 16 réponses
pour Sylvain Rochon
(PQ), 14 pour
Jean-Bernard Émond (CAQ)
et 3 pour Sophie
Chevalier. Son pouls
téléphonique
rapporte toutefois
13 Indécis et quatre
refus de répondre.
« Je pense que la
CAQ va gagner (au
provincial), mais,
on va voter PQ comme
de 2003 à 2012 où
Jean Charest
gouvernait le Québec
et avions élu
Sylvain Simard du PQ
et comme de 2014 à
aujourd’hui avec un
gouvernement
Couillard et le
tandem local Zakaïb-Rochon.
»
Nez à nez
Les électeurs de
Richelieu, croient
M. Bergeron, ne vont
pas voter pour le
Parti libéral en
raison de la
campagne terne du
chef, Philippe
Couillard.
« Il ne reste
plus que la CAQ. Un
bon candidat local
en M. Émond,
expérimenté,
charismatique et
empathique, mais, ce
parti et son chef
accumulent les
bourdes, les gaffes
et les maladresses
depuis quelques
semaines au point de
chuter (au moment où
ces lignes sont
écrites) dans les
différents sondages.
»
M. Bergeron se pose
la question : qui
sera le grand
gagnant ? La vague
de changement ou le
bon vieux fond
souverainiste ? La
réponse : le 1er
octobre prochain.
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