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Mardi 1 août, 2023
JE PRENDS TOUT
JE PRENDS TOUT
…sans rien enlever à qui que ce soit car il y en a pour tous.
Je prends la beauté changeante du fleuve, le firmament uniformément bleu, tantôt grisonnant, tantôt décoré de gros cumulus.
Je prends des matinées déjà torrides, des après-midis de vent chaud, les étoiles qu’on arrive à voir en s’éloignant de la pollution lumineuse, de la lune qui croit et décroit dans ses quartiers cycliques.
Je prends la quiétude des oasis parsemées d’arbres, les salutations courtoises entre randonneurs, l’attention des conducteurs attentifs aux piétons.
Ces gratifications sans prix, sans spéculation, nous aident à nous bonifier et à nous réinventer.
SUR UN BANC DE PARC…
“ Je pense plus souvent aux autres qu’à moi-même.
Si je ne le fais pas, je me sens mal à l’aise. Je me sens bien si les autres le sont.
Aujourd’hui, j’ai décidé de profiter pleinement de ma journée”, me cause cette compagnie fortuite qui sirote un café.
Son breuvage consommé, la compagnie quitte en me saluant aimablement.
Ce bref moment imprévu suscite une réflexion sur la conscience de nos limites, notre capacité individuelle à prodiguer aux autres des attentions, de l’empathie et de la compassion.
L’altruisme est certes une valeur sûre. Cependant, la bienveillance envers soi d’abord permet de répartir les priorités sans être submergé par des préoccupations auxquelles parfois, on ne peut rien.
IL ÉTAIT UN TEMPS…
C’était bien bien avant l’avènement affolante de la pollution lumineuse.
La maison familiale en bordure du fleuve s’enorgueillissait de sa longue galerie à moustiquaires où les soirées s’étiraient doucement et agréablement. On se régalait de fruits, de crème glacée, simplement biens, habitant le moment même.
Passait de temps à autre de luxueux paquebots Cunard et Empress, illuminés et festifs.
Passaient aussi des barges et des goélettes aux moteurs ronronnants chargées de bois.
Le soleil, on l’a vu décliner puis se coucher des milleirs de fois sans jamais demeurer indifférents à son cycle quotidien. L’ambiance changeait. La pénombre suivie de la noirceur procuraient de paisibles instants propices à la rêveries, aux drôleries et autres anecdotes.
Soudainement, ô magie, apparaissaient les vedettes de la soirée, les lucioles que l’on suivait furtivement du regard. On les voyait bien ainsi que les étoiles filantes, joyeux prétextes pour formuler des voeux discrets. Au plus chaud de l’été, les éclairs de chaleur dansaient au-dessus du fleuve ou en face sur la rive nord.
En jasant, les regards se perdaient au loin parmi les rêves sans fin d’un été éphémère.
Il était un temps….
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