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Mercredi 14 Décembre, 2022
La microdistillerie « Les Subversifs » continue de tirer son épingle du jeu
(Stéphane Martin, 14 décembre 2022) – Alors que certaines entreprises du secteur crient famine, la microdistillerie Les Subversifs de Sorel-Tracy continue de tirer son épingle du jeu.
C’est un reportage de l’émission L’Épicerie diffusée sur les ondes de Radio-Canada à la fin du mois de novembre qui a mis en lumière la situation vécue par certaines microdistilleries qui se sont multipliées au Québec ces dernières années. On y apprend que certaines entreprises se retrouvent en péril devant la guerre féroce qui existe pour se retrouver sur les tablettes de la Société des alcools du Québec (SAQ).
« Nous sommes parmi les chanceux puisque l’on a été dans les premières distilleries à se faire connaître. Ça fait 13 ans que l’on existe et c’est notre 4e année à Sorel-Tracy. Nous jouissons d’une bonne reconnaissance de la clientèle. Nous avons également trouvé notre niche dans les crèmes de menthe. Oui, les ventes de gin ont augmenté, mais la quantité de gin sur les tablettes a augmenté beaucoup plus rapidement que la demande. C’est beaucoup plus difficile pour quelqu’un qui part une distillerie et qui pense faire son chiffre d’affaires juste dans le gin », explique le copropriétaire de la microdistillerie Les Subversifs, Fernando Balthazar.
Ce dernier est bien conscient des difficultés du marché, mais n’est pas prêt à lancer la pierre aux autorités gouvernementales. « Les lois n’ont pas changé pour faire en sorte que ce soit plus difficile, au contraire, il y a eu des assouplissements à bien des endroits. Quand nous avons commencé, on ne pouvait pas faire d’étude de marché parce qu’il n’y en avait pas de microdistillerie. Aujourd’hui, il y a beaucoup de joueurs et tout le monde semble étonné que les tablettes de la SAQ ne soient pas élastiques. Quand nous avons commencé, il y avait 3 produits québécois sur les tablettes de la SAQ, aujourd’hui, il y en a plus de 650. C’est impossible que tous ces produits puissent se retrouver dans toutes les SAQ de la province. Ça devient plus difficile et plus concurrentiel. Il y en a qui vont avoir beaucoup de difficulté à survivre dans le marché actuel, mais à qui est la faute ? »
Le reportage de Radio-Canada fait également état de la difficulté pour les microdistilleries de vendre leurs produits sur les lieux de fabrication en raison des nombreuses taxes qui doivent être payées aux différents paliers de gouvernement. C’est ce qui explique pourquoi les propriétaires de la microdistillerie Les Subversifs n’ouvrent pas les portes au public de l’ancienne église Marie-Auxiliatrice de Sorel-Tracy.
« Ce n’est pas rentable de faire ça dans les conditions actuelles. Ça prend un gros volume pour rentabiliser les bouteilles vendues sur place, payer les employés, etc. On ne va pas là-dedans tant qu’il n’y a pas un changement au niveau des lois là-dessus », de conclure Fernando Balthazar.