Hé oui! Je suis allée à l’école de campagne que l’on nomme parfois école de rang. Nous habitions dans une petite municipalité où, durant 2 années, j’ai eu le bonheur de glaner mes premières connaissances scolaires dans un bâtiment mansardé, reflet d’une époque qui allait bientôt passer outre à la faveur d’une institution dirigée par des religieuses.

C’est entre les murs de cette bâtisse campagnarde que l’incommensurable plaisir d’apprendre l’alphabet et la lecture m’a définitivement été confirmé. Les lettres carrées, les lettres attachées soigneusement ourlées avec un souci d’esthétisme me fascinaient et me ravissaient.

Deuxième année! Révélation de l’extraordinaire pouvoir de construire une phrase simple mais complète : sujet, verbe, complément. J’aurais aimé franchir rapidement d’autres étapes.
L’aventure ne faisait que commencer : il fallait user de patience et saisir de tout cœur le bien-être d’être assise à un pupitre partagé sur un banc à deux places supportées par une base en fer forgé ouvragé. Le trou de l’encrier de jadis était garni d’une pomme en prévision de la récréation.

Au rez-de-chaussée, les petits groupes des 1ère, 2ième et 3ième années prenaient place en toute harmonie.

À l’étage, les grands des 5ième, e-6iàme et 7iàeme années suscitaient de l’admiration et du respect. Leur savoir serait un jour le nôtre.

Aucune nostalgie ne m’habite puisque je porte en moi les fondements de ma vie scolaire de ce temps privilégié où s’exprimer clairement, conjuguer adéquatement les verbes et écrire sans faute d’orthographe avaient un sens qui nous rendait fiers.
NE JAMAIS OUBLIER…

L’infinie détresse humaine qui gâche des vies et tue l’espoir.
La multitude d’iniquités sociales.
L’indifférence des entreprises multinationales qui engrangent des profits records au détriment de la santé et de l’environnement.

La vie est infiniment plus grande que la quête incessante de biens matériels parfois inutiles. Être bien est un désir légitime si cela n’enlève rien à quelqu’un d’autre.

VIGILANCE
« On peut s’habituer au bien-être et ne plus avoir conscience de son bonheur. »
Frédéric Lenoir, « Du Bonheur un Voyage philosophique » (Fayard)

Lucie Antaya