SorelTracy Magazine - Jeudi, 21 novembre 2024

Samedi 11 Décembre, 2021

Par Suzanne Lalande

L’administration scolaire, ennemie des ainées?

Par Suzanne Lalande

Depuis plusieurs années, le Centre de services scolaires (CSS) Sorel-Tracy offre des cours destinés aux ainés, dont des cours de gym. Je suis ces cours, comme des centaines d’autres personnes – surtout des femmes, de là la féminisation du titre. Subventionnés par le gouvernement du Québec, ils s’inscrivent dans l’esprit du programme MADA (Municipalités amies des aînés) gérés par les MRC puisqu’ils visent à permettre aux personnes âgées de demeurer physiquement actives et intellectuellement alertes.

Malheureusement, l’administration du programme par le Centre de Formation professionnelle, déjà un peu lourde avant, est devenue carrément accablante avec la pandémie. Pour les participants et les participantes mais aussi, semble-t-il, pour les professeures. Certes, la pandémie ne rend pas les choses faciles. Mais après presque deux ans, plusieurs organisations ont réussi à s’adapter. Pas le CSS. Pas pour les services aux aînées et aînés.

Le résultat est une insatisfaction croissante, le désistement de plusieurs personnes et l’annulation conséquente de nombreux cours. Au détriment de la santé physique et mentale des ainés. Mais ça ne semble pas inquiéter la directrice adjointe de la formation professionnelle, Manon Gélinas, à qui j’ai fait part de mes doléances en allant m’inscrire pour la session d’hiver. Sa réponse à toutes mes questions et plaintes était la même : « Je ne peux rien faire, c’est le gouvernement qui décide. Envoyez-moi un courriel et je le ferai suivre.»

Quel service! Ne serait-ce pas son rôle, si elle ne peut vraiment rien faire, de plaider elle-même auprès de la santé publique, la cause des personnes âgées pour que les cours offerts par son centre soient davantage adaptés à leur réalité? Depuis la réforme, la population n’a malheureusement plus son mot à dire sur les services offerts par les CSS. Alors comme citoyenne, j’ai décidé de porter l’enjeu sur la place publique.

Je vous résume ici les deux plus importantes sources d’insatisfaction.

L’inscription en ligne : en soi, un enjeu pour plusieurs. Et le système est complexe et pas très convivial. Une fois notre choix fait, les cours sont tirés au hasard et on nous avise par courriel si on a été retenu ou pas. S’il n’y a pas au moins 17 personnes, le cours est annulé. Mais, il n’y aura pas d’autres tirages pour les personnes refusées dans un autre cours. Ensuite, une fois les cours accordés, il faut aller confirmer son inscription en personne au Centre de formation professionnelle.

Le port du masque : Alors que les gyms peuvent demander le passeport vaccinal et permettre ainsi aux personnes, une fois rendues à leur place, de s’entraîner sans masque, ce n’est pas le cas pour les cours du CSS. Même si les cours ne sont pas donnés dans des écoles, nous sommes soumis aux règles scolaires : pas de passeport vaccinal et, conséquemment, obligation de porter le masque tout au long du cours de gym. Essayez, pour voir! Ce n’est pas une règle sanitaire mais une règle administrative.

Avec ces tracasseries, plusieurs personnes ne se sont pas inscrites au cours pour la session de janvier et, faute de participants et de participantes, plusieurs cours ont été annulés. Pourtant la demande est là. Dans plusieurs municipalités, pour répondre aux besoins de leurs citoyennes et citoyens, on est à organiser des cours. L’inscription sera simplifiée et le port du masque ne sera pas exigé.

Le CSS veut-il vraiment continuer à offrir ces cours de formation continue à la population de plus de 50 ans? Si oui, est-il prêt, s’il n’a réellement aucune marge de manœuvre pour mieux organiser les cours, à demander des assouplissements au gouvernement pour les rendre vraiment accessibles?

Si non, la population devrait peut-être se tourner vers la MRC et les municipalités qui sont actuellement à revisiter le programme MADA pour leur demander de prendre les cours en charge toute l’année. Elles le font déjà avec beaucoup d’efficacité pendant l’été.

Suzanne Lalande,

Publicité

Publicité