SorelTracy Magazine - Jeudi, 21 novembre 2024

Jeudi 11 mai, 2023

L’appel du cœur de Jean Cournoyer à donner généreusement au CAB

Jean Cournoyer lance un appel aux gens d’affaires et la population pour trouver la somme de 200 000 $ qui servira au CAB qui a vu bondir sa fréquentation de l’ordre de 42 %. Crédit : Courtoisie

(Annie Bourque) – Fin 2022, Jean Cournoyer a décidé d’offrir 100 000 $ au Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu qui vit une période charnière de son existence.  Malgré ce don fort généreux, l’organisme qui aide les familles en situation de précarité a besoin de 200 000 $ afin de maintenir sa mission et poursuivre ses travaux de rénovation.

Car, depuis 2019, la fréquentation de l’organisme a bondi de 42 %, a-t-on appris.

Entretemps, les géants du monde de l’alimentation réalisent des profits vertigineux. Les salariés à 15 $ de l’heure – ils sont 298 900 au Québec dont 164 100 femmes – voient tripler le prix des œufs, du lait et du pain.

L’homme d’affaires Jean Cournoyer connait bien cette sensation de privation. Plus jeune, il apercevait sa mère, retirer son paquet de biscuits favori du panier d’épicerie.  « Les gens ne le savent peut-être pas, mais j’ai été élevé avec une mère monoparentale qui était sur l’aide sociale. Grâce au Cab, nous avons reçu mon frère et moi de l’aide alimentaire, des vêtements, un panier de Noël. C’était ça mon enfance », confie-t-il, avec une certaine émotion.

Sa mère, généreuse, partageait souvent les denrées ou le linge à d’autres familles, qui disait-elle à Jean, «font bien plus pitié que nous.»

Campagne de financement : un défi en pleine crise inflationniste.

Travaillant et ayant le sens des affaires, M. Cournoyer se considère chanceux. « Je souhaite partager ma chance et m’impliquer parce que je suis un peu un enfant du CAB», lance-t-il avec son franc parler.

C’est pourquoi, il s’engage comme président d’honneur de la campagne de financement du Cab. M. Cournoyer souhaite aussi que d’autres gens d’affaires comme Éric Durand d’Aciers Richelieu puissent l’épauler dans sa tâche afin de recueillir le montant de 200 000 $, d’ici Noël prochain.

Le directeur du Centre d’action bénévole du Bas-Richelieu Ando Andrianady et l’homme d’affaires Jean Cournoyer s’engage comme président d’honneur de la campagne de financement de l’organisme. Crédit : Courtoisie.

Don de 5 $, 20 $ ou 500 $

Entretemps, chaque personne, croit-il, peut faire une différence par un don 5$, 20 $ ou 500 $ pour une entreprise. Si tout le monde s’entraide, le taux de criminalité sera inévitablement à la baisse. « Accepteriez-vous que vos enfants ne mangent pas à leur faim ? », demande-t-il à haute voix.

La représentante du SorelTracy Magazine a déjà entendu cette réflexion: –«En 2023, le taux de chômage record et le nombre d’emplois disponibles, je ne comprends pas que des gens ne se prennent pas en main.»

À cela, Jean Cournoyer réplique que les gens bien nantis ont peu conscience de l’ampleur de la pauvreté.  « Je pense aux jeunes, aux mamans qui travaillent au salaire minimum ou la personne qui vit de l’aide sociale. S’il y a une dépense imprévue comme le bris d’une voiture, plusieurs n’arrivent pas à la fin du mois et vont demander de l’aide du Cab. »

« Peut-être, ajoute-t-il d’un ton réaliste, il y a des personnes malhonnêtes, mais il y a aussi un grand nombre de gens aux prises avec des problèmes de santé mentale ou encore qui n’ont pas d’éducation.»

Surmonter les préjugés

Plus jeune, il a ressenti les préjugés.  « Quand ta mère vit de l’aide sociale, tu vas à l’école et tu es mal habillé et tu fais rire de toi. Tu arrives le matin, parfois le ventre vide. Tu sautes des cours et moi, j’ai arrêté l’école en secondaire III-IV. »

Jean Cournoyer se rappelle l’aide du CAB qui aidait sa mère à payer les effets scolaires. À un moment donné, s’exclame-t-il, il faut cesser les préjugés et penser à ceux qui en ont besoin. « J’ai donné 100 000 $ et je sais que l’argent va servir à bon escient pour l’achat de nourriture, de vêtements.»

Actuellement, plusieurs familles vivent une année difficile.  « Enlevons nos préjugés. Nous sommes très chanceux que des organismes comme Le GESTE, la Porte du Passant ou le CAB existent pour aider ceux qui osent lever la main et dire qu’ils n’arrivent pas à la fin du mois. Soyons généreux », conclut-il.

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