Vade
Retro ! Mister
Martin
M. Paul Martin, premier ministre du
Canada : What does that mean… ?
Opinion d’un citoyen québécois sur le changement de
garde à Ottawa
– M. Vigneault, père :
« Mon gars, j’ai un conseil à
te donner – un seul : ‘Occupe-toi
pas de politique !’ »
– Vigneault, fils (Gilles de son prénom…) : « Je
ne m’occuperai pas de politique – promis, juré ! – si la
politique ne s’occupe pas de moi. »
En quelque temps à Natashquan, dans les québécoises années
Soixante
Nonobstant
les qualités de l'homme, que je ne saurais nier, M. Paul Martin
constitue l'un des piliers d'un parti fédéral qui, aux plans
politique aussi bien qu'économique et fiscal, s’est fait fort
d’étrangler les États de la Confédération (le Québec en
priorité) depuis son retour au pouvoir il y a maintenant plus de
dix (10) ans. Un parti également qui a essaimé ses feuilles d’érable
de par tout le territoire, et ses millions d'endoctrinement dans les
cerveaux des Québécois ; ses lois contra-référendaires et
contra-démocratie aussi, depuis 1995 (la Loi C-20, entre autres
ignominies), de manière à leur faire comprendre, à ces Québécois,
eh bien que la Liberté authentique ce n'est pas pour eux.
Édifiante
entreprise menée tambour battant avec l’assentiment de notre
homme…
En
outre nous savons – tous – avec quelle féroce détermination ce
PLC s'est ingénié dans le dernier tiers de siècle à saper la
différence québécoise. Quelques illustrations pour mémoire :
répression militaire (Octobre 1970), rapatriement unilatéral de la
Constitution canadienne contre la volonté unanime du Québec
(1982), torpillage de l'Entente du Lac Meech (1990), turpides
et souillonnes campagnes d'intimidation (fric fédéral à flots
à la clé) lors des deux référendums québécois (1980 et 1995)
sur la Souveraineté.
On
sait donc depuis des lunes désormais, voire plus de trois révolutions
complètes de Jupiter concernant l'(ex)-aîné d'entre eux, qu'un
Jean Chrétien, un Stéphane Dion, ou même un Martin Cauchon, un
Denis Coderre ou un Pierre Pettigrew qui discourt de liberté et de
démocratie, c'est, en nos contrées, asseoir le citoyen sur un
cactus – celui de Lanzmann / Dutronc, possiblement – pour mieux
lui refiler un proxénète l'entretenant de la vertu.
Or
M. Martin (élu député en 1988) constitue un homme fort de ce régime
depuis que le Parti Libéral s’est emparé du pouvoir en
1993. C'est dire, a contrario des événements partisans récents
(le très provisoire purgatoire de l'ex-ministre des Finances qui a
précédé son « intronisation » le 12 décembre
dernier), combien le gouvernement Chrétien construisit de ses
mains, objectivement parlant, l'escalier prestigieux qui a propulsé
Mr PM aux cimes du pouvoir. En Canada (anglais, si vous
m'autorisez le pléonasme), à tout le moins. Car au Québec, il
suffirait d'un peu d'intelligence, de mémoire et de réflexion pour
en décider autrement à la faveur du très prochain scrutin électoral
fédéral.
On
ne peut certes ‘reprocher’ directement à Paul Martin ce qu'il
est si aisé de mettre sous les yeux et le nez de son chef d’hier
(et de ses sbires ou acolytes). Mais au sein de cet appareil
gouvernemental – dans lequel incidemment les filles et les fils du
Québec s'acharnent opiniâtrement à flétrir et à affaiblir leur
propre patrie*
–, le ministre qu'il fut, notamment au sein du puissant Cabinet,
ne s'est jamais opposé au travail régulier, constant et continu
d'aveulissement de l'État québécois. De « la fort belle
ouvrage » de sape en effet, journalièrement entreprise,
maintenue et poursuivie par le parti dont il se dit si fier.
Qui
ne dit mot, consent. C'est particulièrement, fondamentalement et
terriblement vrai dans l'univers du politique.
Ainsi,
ou bien M. Paul Martin était en accord avec les politiques de son
parti, gouvernemental, ou bien il s'est abstenu d'exprimer une
hypothétique dissidence – ô grandeur morale ! – par carriérisme
politique. Aussi je ne vois pas, mais vraiment pas du tout, ce que
les Québécois peuvent désormais escompter de cet individu
totalement redevable – et ce, depuis les Pierre Elliott Trudeau,
les André Ouellet, les Serge Joyal et les Marc Lalonde de jadis aux
Jean Chrétien d’hier et/ou les Stéphane Dion et Pierre Pettigrew
de ce jour – à un parti dont l’inanition de la personnalité
propre du Québec constitue le fonds de commerce.
Au
demeurant, et de manière plus personnelle, j’ajouterai que c'est
ce Parti Libéral du Canada qui a transformé le citoyen que
je suis en authentique guerrier québécois de la Liberté. De fait,
si on m'eût demandé il y a vingt ans ce que je pensais du Canada,
j'aurais haussé les épaules de lévesquienne manière. Par indifférence.
À la même question il y a dix ans, j'eusse répondu qu'il s'agit là
d'un pays étranger. Tout bonnement et sans acrimonie.
Aujourd'hui, et dans mon esprit c'est on ne peut plus clair,
j'affirme sans hésitation que le Canada est un pays ennemi
du Québec. La tragédie, c’est qu’une majorité de mes
compatriotes l’ignore toujours.
Nous
sommes en guerre. Mais n’en savons rien.
L’aiglon
canadien a fait son nid : il joue quitte ou double. Il mise sur
la compromission sans équivoque des Québécois (s'avouer vaincu
sans même offrir de résistance, ou sinon pour la forme) en
risquant en contrepartie de se voir opposer l'Indépendance. Le
Canada a sciemment enfourché la ligne de risque : celui
d'acculer le Québec à la pleine Souveraineté en espérant ultimo
récolter une nation eunuque et définitivement soumise. Or peu
édifiantes chez l'individu, la soumission et la compromission sont
à tous égards indéfendables chez les peuples.
Le
Harfang des neiges reviendra-t-il défendre et protéger son
territoire – correspondant à celui de la France, de l’Allemagne,
de l’Espagne et de la Grande-Bretagne réunies ? Lequel pays
s’étend direction Sud bien au-delà du Moyen et Grand-Nord – où
pour l’heure le chouette volatile se garde au frais. En réserve
de la République.
Voilà
en ce qui me concerne – autant de Bedford, de Talbot et de Fastolf
de cette France d’Amérique – la conséquence plus que tangible
des Stéphane Dion, des Denis Coderre, des Jean Chrétien au pouvoir
(voire des Jean-Louis Roux, souvenons-nous : de
lieutenant-gouverneur en sénateur) – tous ces Québécois qui
carburent à l'abomination sinon à l'aversion du Québec. Car, ne
craignons pas les vocables francs, ou déblancgantés, il n'y a pas
d'autre explication, ce me semble, à un comportement pareil –
tout en un de refus, d'étrille et d'asphyxie systématique.
C'est
au sein de ce « fabulous team of the Liberal Party of Canada » que
Paul Martin travaille ardemment depuis plus de quinze ans.
À
l'instar du précédent premier ministre du Québec et actuel chef
de l’Opposition officielle à l’Assemblée nationale, M.
Jean-Bernard Landry, icelui bon prince en l’occasion, j'éprouve
en dépit de tout un certain respect pour l'homme Martin. En
revanche (et ce, même si pour l’heure je passe sous silence ses
manières plus que douteuses de conduire ses « millionantes
affaires personnelles » au sein de la Canada
Steamship Lines inc.), il me faut grappiller une solide dose de
complaisance au fond de ma conscience citoyenne pour parvenir à me
convaincre d'éprouver sentiment analogue à l'égard du politique.
On
juge un homme à ses actes. Quelquefois à ses « nonactes »
plus encore. Or, et c'est là sans doute l'une des plus terribles leçons
du siècle dernier, les silences et les abstentions des hommes
comptent parmi les plus fidèles alliés de la déraison dans
l'Histoire.
Prenons
donc acte.
Jean-Luc
Gouin
Peregrin@Q-bec.com
Capitale
nationale, Deux Mille Quatre
* Il n'y a pas jusqu'aux Liza Frulla, Georges Farrah (soi-disant
Québécois d'obédience nationaliste), Lucienne Robillard (du
« Rapport Allaire » au parti de la strangulation systématique
du Québec : faut quand même le faire…), Yvon Charbonneau
(l'indépendantiste convaincu dans les bras de l'ennemi juré de la
Libération nationale du Québec), et combien d'autres transfuges de
même acabit (dont, naufrage ultime d’un artiste de talent et naguère
ami intime (?) du grand Félix, le sénateur Jean Lapointe),
qui ne s'empressassent d'aller rejoindre ce gouvernement à la première
occasion. C'est en tout cas ce qui s'appelle se voir investi d'un étique
sens éthique. Pour la crédibilité intellectuelle, on repassera.
D'ailleurs en vain. Car voilà, stricto sensu, des esprits
indéfroissables. À vie.
–
En corollaire : « Le Lys dans le lisier (ou
Les Coûts de la Non-Souveraineté) » : http://www.vigile.net/00-5/jlg-lisee.html
– texte étayant, s’il en est besoin, les ressorts de la présente
prise de position. Également, les coordonnées des député(e)s (http://www.liberal.ca/lpc/province.aspx?site=mp&language=fr&province=QC)
ainsi que des sénateurs (http://www.liberal.ca/lpc/province1.aspx?site=senator&language=fr&province=QC)
du Parti Libéral du Canada.